Politiques Publiques

Budget 2021: l’exécution est lancée !

Le ministre des Finances a procédé au lancement technique hier à Ebolowa, sous le signe de la poursuite de la consolidation budgétaire.

Réduire progressivement le déficit budgétaire à moyen terme dans le souci de garantir la soutenabilité des finances publiques, la viabilité de la dette et la stabilité macroéconomique, telle est le but visé par la politique budgétaire globale pour l’exercice 2021 au Cameroun. Elle a été présentée ce mardi 12 janvier par le ministre des Finances (Minfi) Louis Paul Motaze, au cours de la cérémonie de lancement du budget de l’Etat et de ses entités. La solennité qui s’est tenue à Ebolowa, chef-lieu de la région du Sud, marque le démarrage officiel de l’année budgétaire. Avec une enveloppe globale de 4865,2 milliards de FCFA, contre 4 632 milliards de FCFA en 2020, ce budget s’exécute dans un contexte d’incertitude marqué par la persistance de la crise sanitaire mondiale du coronavirus et dont les conséquences économiques et sociales continuent de se faire ressentir.

A travers cette loi, les principaux objectifs du gouvernement pour 2021 sont de « renforcer le système de santé afin de prévenir la propagation du virus et de garantir aux populations une meilleure qualité de soins ; de maintenir une veille sécuritaire dans les régions affectées par les crises et implémenter le plan présidentiel de reconstruction et de et de développement desdites régions; parachever l’organisation des compétitions sportives internationales notamment le Chan 2021 et la Can 2022 ; d’accélérer le processus de décentralisation et enfin, de relancer l’appareil de production de notre pays à travers la mise en œuvre de la politique de l’import-substitution», explique Louis Paul Motaze. 

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Pour aider les différents maillons de la chaîne de l’exécution du budget, la cérémonie de lancement a été ponctuée par de nombreux exposés centrés sur la présentation de la circulaire d’exécution du Budget. A cela se sont ajoutées la présentation des innovations fiscales, douanières, les innovations dans le système des marchés publics ainsi que la clé de la bonne exécution du BIP 2021. Des exposés présentés par les directions rattachées au Minfi et autres ministères intervenant dans l’exécution du budget qui ont donné lieu à des échanges avec les nombreux participants. A la fin, les ordonnateurs, maîtres d’ouvrages ; maîtres d’ouvrages délégués prestataires et autres acteurs de la chaîne d’exécution du Budget ont été appelés à s’impliquer dans l’urgence et avec professionnalisme et patriotisme dans l’exécution de ce budget. 

Campagne pour l’Import-substitution

Véritable Leitmotiv de la nouvelle stratégie Nationale de développement 2020-2030 (SND30), l’import-substitution vise la mise en place d’un système de transformation des produits de grande consommation à l’origine du déficit de la balance commerciale. Pour ce lancement du Budget, le Minfi n’est pas passé sans interpeller les producteurs locaux et les populations sur ce qui est désormais attendu d’eux pour la réussite de cette opération dont le sillon a déjà été tracé par le gouvernement. «Les premiers (les producteurs, ndlr) devront veiller à améliorer la qualité de leur production pour pouvoir faire face à la concurrence, et les seconds (les populations, ndlr) devront faire preuve de patriotisme en privilégiant face à deux produits d’égales qualité, le ’’made in Cameroon’’ », explique le minfi.

Pour sa part, le gouvernement s’est engagé à mettre en place un train de mesures visant à soutenir les producteurs locaux. Il s’agit par exemple des exonérations de l’essentiel des équipements et intrants destinés à l’agriculture, la pêche, l’élevage et l’industrie pharmaceutique. Objectif, « encourager les producteurs locaux à plus d’audace dans l’offre des produits à destination des consommateurs». A cela on pourrait ajouter une dotation de 50 milliards pour l’amorce de la mise en œuvre du plan de soutien à la production et à la transformation locale de grande consommation et une provision de 100 milliards retenue au titre du fonds.

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Région du Sud, terre d’opportunités

Avec 17,4 milliards, la région du Sud, théâtre du lancement officiel, prend une bonne part dans l’enveloppe globale du Budget. A cette enveloppe, il faudrait ajouter la dotation en gestion centrale d’un montant de 154,4 milliards de FCFA dédiée à la poursuite de la mise en œuvre des grandes infrastructures visant à améliorer les conditions de vie des populations. Il s’agit notamment de la poursuite des travaux de la phase 2 du projet de construction du port en eau profonde de Kribi et infrastructures connexes ; la construction des ouvrages d’évacuation d’énergie du barrage hydroélectrique de Memve’ele (211MW) ; la construction des lignes de transport d’énergie électrique Ebolowa-Kribi et Mbalmayo-Mekin. A cela s’ajoutent les travaux de bitumage de la route Sangmelima-Ouesso, de la route Megong-sangmelima et de la route Eboloxa-Akom II- Kribi ; les travaux de construction de l’autoroute Edea Kribi ainsi que la construction du Lycée classique de Mvomeka’a entres autres.

Abdoulaye Fayçal, chef de la division législative à la Direction générale des impôts.

« Il faut relancer l’économie qui a été affectée par la crise sanitaire du Covid-19 ».

« Les éléments importants apportés par cette loi de finances du point de vue de la sécurisation des recettes sont légion. Il y’a par exemple l’interdiction de paiement en espèce dans les guichets fiscaux. A partir de 2021, les modes de paiement admis à la Direction générale des impôts sont: le télépaiement, un paiement par téléphone portable que nous appelons Mobile Tax, le virement bancaire. Donc ce sont des modes de paiement modernes qui vont nous permettre de mieux sécuriser les recettes de l’Etat. Il faut relancer l’économie qui a été affectée par la crise sanitaire du Covid-19. C’est pour cela que cette loi de finances a prévu d’importantes mesures de relance et de soutien aux entreprises affectées par la crise. A titre d’exemple, le secteur de l’hôtellerie a bénéficié d’une dispense totale de l’impôt sur les sociétés ; des acomptes du minimum de perception à partir de l’exercice 2021 ; d’une dispense de la taxe de séjour également. Le secteur forestier bénéficie d’une réduction de la taxe d’abattage de 4 à 3%, le secteur du transport bénéficie d’une exonération de la taxe à l’essieu. Autant de mesures qui visent à accompagner, à soutenir ces entreprises-là qui ont été affectées par la crise, et de manière générale, à relancer l’économie. »

Tabygnang Augusta, chef de la division du contrôle budgétaire à la DGB

« Le budget 2021 s’exécute dans un contexte difficile ».

« La circulaire sur l’exécution du budget est un document qui encadre l’exécution du budget. C’est un document que le Minfi signe chaque année après la promulgation de la loi par le président de la république.  Cela signifie que tous les ordonnateurs se doivent de respecter les dispositions contenues dans la circulaire pour assurer l’atteinte des objectifs. L’exécution de ce budget va se passer dans un contexte difficile. Nous sommes encore en lutte contre la pandémie du coronavirus ; le problème sécuritaire à l’extrême Nord, au Nord-ouest et au Sud-ouest ; sans oublier le Chan 2020 et la Can 2022. Il y a aussi beaucoup de reste à payer parce que les établissements publics, les CTD, exécutent le budget sans tenir compte de la réalité. Donc on doit assurer de contenir l’exécution du Budget. » 

Lire aussi : Loi de finances 2021 : les députés valident  

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