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Budget 2024 : le gouvernement prévoit allouer 127, 5 milliards à l’import-substitution (+10%)

Lancée officiellement en 2021, la politique de l’import-substitution qui se veut le socle de la stratégie nationale de développement (SND 30), peine encore à réduire les importations plutôt exponentielles.

127,5 milliards de Fcfa. C’est le montant que le gouvernement camerounais (Minader, Minepia, Mintp, Mincommerce, Minfof, Minpmeesa, Minmidt) compte allouer à l’import-substitution en 2024. Si l’on s’en tient au Rapport d’exécution et de budgétisation de l’import-substitution 2023-2024 annexé au Projet de loi de finance 2024, cette enveloppe budgétaire est en  hausse de 13 milliards de Fcfa (+10%) comparée aux 114,5 milliards de Fcfa en 2023.

La somme est certes en hausse mais il convient de souligner que la politique de l’import-substitution officiellement lancée en 2021 et qui se veut le socle de la stratégie nationale de développement (SND 30)dans lamesure où elle compte réduire les importations par la production et la consommation locale, est encore loin d’atteindre son objectif.

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Face aux députés le 30 novembre 2023, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a relevé une embellie dans la production de la viande, du lait, des œufs et au courant de l’année. Mais cela n’a pas empêché une explosion des importations globales à fin juin. Selon l’Institut national de la statistique(INS), le Cameroun a dépensé  1 325,7 milliards de Fcfa  (+26,5%) pour importer les biens (1 178,8 milliards) et les services (158,7 milliards). Avec des exportations ressorties à  929,2 milliards de Fcfa en baisse de 22,6 milliards de Fcfa (-2,4%) au 2e trimestre 2023, le déficit commercial du Cameroun s’est creusé de  297 milliards de Fcfa en glissement annuel. Pourtant, le pays a quand même achevé l’année 2021 avec 103 milliards de déficit commercial. Toute chose qui démontre que la production nationale demeure encore insuffisante pour satisfaire la demande de plus en plus croissante.

Goulots d’étranglement

Sur le terrain, le Rapport d’exécution et de budgétisation de l’import-substitution 2023-2024  s’appesantit sur un certain nombre de facteurs qui ralentissent l’implémentation de la politique d’import-substitution.  Il s’agit entre autres, de l’enclavement des grands bassins agricoles. D’après le rapport supra évoqué, le Mintp et le Minader vont respectivement dédier 7,2 milliards et 3,3 milliards pour soutenir l’import-substitution. Ces fonds  serviraient au désenclavement des bassins de production agricole, industrielle et touristique et le reste, à la réhabilitation et l’entretien des routes communales.  

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L’on peut également observer une faible exécution financière des ressources allouées à certaines administrations impliquées dans la chaine. D’après ce document annexé au projet de loi de finance 2024, sur une dotation révisée de 114, 5 milliards de Fcfa pour l’ensemble des ministères concernés, seuls 62, 3 milliards (54,46%) ont été ordonnancés. Le Minader, le Minepia et le Minfof censés porter la politique de l’import-substitution, affichent plutôt des taux d’exécution financière en dessous de la moyenne à fin septembre soit respectivement 34,72%, 18,17% et 24,06%. A ceci il faudrait ajouter les équipements, les infrastructures d’élevage bovin, etc.

Pour Joseph Dion Ngute, le principal challenge en 2024 c’est de réduire la dépendance du Cameroun aux importations des produits agroalimentaires et halieutiques, qui grèvent la balance commerciale, en dépit des potentialités (sols, forêts, etc.) existantes. De ce fait, « le gouvernement entend se mobiliser davantage pour produire localement, à grande échelle, certaines denrées alimentaires, telles que le maïs, le blé, le riz, le poisson, l’huile de palme, le sucre et bien d’autres, qui constituent les aliments de base de nos ménages », a-t-il rassuré à l’Assemblée nationale le 30 novembre 2023 lors de la présentation du Programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’exercice 2024.

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