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Budget rectificatif 2021 : Pétrole et emprunts extérieurs pour renflouer les caisses de l’Etat

Les prévisionnistes du gouvernement anticipent sur des ressources moins importantes de la coopération internationale, notamment les dons et les appuis budgétaires.

Le président de la République Paul Biya a signé le 7 juin 2021, une ordonnance qui modifie les grandes masses du budget de l’Etat de l’exercice en cours. C’est la deuxième ordonnance du genre, après celle du 26 mai dernier. D’emblée on note que onze articles sont modifiés et complétés tandis que deux nouveaux articles sont insérés. Ainsi, l’article treizième (bis) modifie l’article 548 du Code général des impôts. Dorénavant, le droit de timbre sur les passeports nationaux (la délivrance, renouvellement et prorogation) est fixé à compter 1er juillet 2021 à 110 000 FCFA. Ce droit de timbre était fixé à 75 000 FCFA dans la loi de finances initiale. L’article trente-unième (nouveau) revalorise l’enveloppe des Comptes d’affectation spéciale (CAS). Ainsi, “le plafond des ressources destinées à approvisionner le Fonds de solidarité national pour la lutte contre le Coronavirus et ses répercussions économiques et sociales est fixé à 200 000 000 000 FCFA pour l’exercice 2021.” Enfin, l’article quarantième (nouveau) stipule que “budget de l’Etat pour l’exercice 2021 s’équilibre en ressources et en emplois à 5 480 400 000 FCFA dont 5 235 200 000 FCFA pour le budget général et 245 200 000 FCFA pour les Comptes d’affectation spéciale.” Ce qui revient à une hausse de 565,2 milliards pour le budget général et 50 milliards pour les CAS.

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L’augmentation du budget général est liée à la bonne tenue du secteur pétrolier. Au lieu des 418 milliards de FCFA que le gouvernement a prévu dans la loi de finances initiale, ce sont finalement 561 milliards que l’Etat devrait tirer des revenus de son secteur pétrolier (pétrole et gaz naturel) soit 143 milliards de plus. Dans ses hypothèses macroéconomiques de la loi de finances initiale, le gouvernement tablait sur une production de 24,8 millions de barils et 82 milliards de pieds cubes de gaz naturel. Ces hypothèses reposent aussi sur une projection du prix mondial du baril de pétrole à 43,8 dollars (intégrant une décote de 3,5 dollars) et 4,4 dollars pour le gaz. Il se trouve que le cours de l’or noir s’est nettement mieux comporté sur les trois premiers de l’année, se situant à 59,3 dollars, soit une plus-value de 12 dollars par baril vendu. Toutefois, la dépréciation du taux de change du dollar (actuellement à 538 FCFA par rapport aux prévisions de 579,8 FCFA) a un peu atténué les recettes attendues du Cameroun.

Moins de dons extérieurs

L’autre raison de la hausse du budget était déjà connue : il s’agit du recours au marché international des capitaux. Le budget modifié intègre ainsi 450 milliards de FCFA de tirages sur emprunts à des organismes privés extérieurs. Ce qui porte cette ligne à 634,21 milliards de FCFA. De plus, il est prévu d’émettre 481 milliards de Bons du Trésor supérieur à 2 ans contre 400 milliards dans le budget initial.

Lire aussi : Le droit de timbre sur le passeport passe de 75 000 Fcfa à 110 000 Fcfa

A contrario, le gouvernement a revu à la baisse ses attentes vis-à-vis de l’aide étrangère. Ainsi, l’enveloppe prévisionnelle des “dons exceptionnels de la coopération internationale” passe de 106,9 milliards à 64,7 milliards soit une 42,2 milliards de moins. De même, les appuis budgétaires devraient se situer autour de 230 milliards cette année, c’est-à-dire 30 milliards de moins que les projections de départ. Au niveau des “autres recettes”, l’on anticipe sur une contre-performance des “Droits et frais administratifs” qui ne devraient générer que 40,614 milliards soit 19,569 milliards de moins que dans le budget initial. Tout comme les “Ventes de prestations de services” ne devraient finalement atteindre que 14,592 milliards soit un peu plus de 7 milliards de moins qu’initialement prévu.

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