Conjoncture

Cacao, caoutchouc et bananes : les exportations chutent de 15,7 milliards au premier trimestre 2023

Cette contreperformance a entrainé un ralentissement de la croissance du secteur primaire partant de 1,7% au premier trimestre 2022 à 0,7% un an après.

L’Institut national de la statistique (INS) vient de publier les « Comptes nationaux » du premier trimestre 2023. De ce rapport, l’on apprend qu’à fin mars 2023, la croissance du secteur primaire ralentit à 0,7% contre 1,7% à la même période en 2022. Cette perte de vitesse de la croissance est principalement attribuée à la chute d’exportation de certains produits agricoles. En effet, l’agriculture d’exportation affiche 232,4 milliards de Fcfa contre 248,1 milliards de Fcfa un an plus tôt soit une régression de 15, 7 milliards de Fcfa en valeur absolue et de 6,2% en valeur relative. « L’agriculture d’exportation enregistre une baisse, avec une contribution négative de 0,3 point à la croissance. Cette contreperformance est imputable à la baisse des exportations des fèves de cacao (-32%), du caoutchouc (-16%) et de la banane fraîche (-4%) », note l’INS.

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Une chute que de bonnes sources tentent d’expliquer « soit du côté du ralentissement de l’activité économique du secteur en raison éventuellement du fisc soit du commerce extérieur, notamment la baisse de la demande ». Mais il convient tout de même de souligner que le Collectif budgétaire réuni en juin dernier, a revu à la baisse les objectifs de collecte des recettes douanières passant de 1004,7 milliards de Fcfa, à 973,7 milliards de Fcfa. Soit une diminution de 31 milliards de Fcfa (-3,2%) par rapport au montant initial. De bonnes sources, cette revue est due à la guerre russo-ukrainienne ou encore les pertes fiscales liées aux Accord de partenariat économique (APE).

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De plus, la branche sylviculture et exploitation forestière a également connu une décélération. La croissance ressortie à 3,5% au premier trimestre 2022, s’est plutôt établie à 0,5% un an après, soit un fléchissement de 3%. « Cette baisse de régime s’explique par les mesures prises pour redynamiser la transformation locale à travers notamment l’entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2023 de la hausse des droits de douanes de 10 à 15% de la valeur FOB (sans frais à bord : lorsque le vendeur assure uniquement l’acheminement des marchandises jusqu’à l’avion ou le bateau. Les autres frais sont à la charge de l’importateur, Ndlr) sur les exportations des essences et de 50 à 60% sur les exportations des grumes », lit-on dans les Comptes nationaux.

Par contre, l’agriculture vivrière s’est bien comportée avec une croissance de 2,6% à fin mars 2023 contre 1,9% à la même période en 2022 ceci en dépit des tensions inflationnistes persistantes. Sa contribution à la croissance du PIB est de 0,1 point.

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La branche élevage, chasse et pêche a pour sa part, a continué sa dynamique positive avec une croissance de 6,1% contre 1,9% en glissement annuel. Cette branche contribue de 0,2 point à la croissance du PIB qui a atteint 3,2% au cours des trois premiers mois.

Contrairement au secteur primaire, les secteurs secondaire et tertiaire poursuivent leur embellie. Comparativement à la même période en 2022, le secteur secondaire affiche au cours du premier trimestre 2023, une croissance soutenue de 3,5% et contribue de 0,8 point à la croissance de l’économie.

Pour sa part, le secteur tertiaire évolue de 3,7% par rapport au même trimestre de l’année 2022 avec une contribution de 1,9 point à la croissance au premier trimestre 2023.

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