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Cameroun : 80% de femmes sont au chômage ou sous-employées(Rapport)

Malgré les politiques publiques enclenchées depuis au moins deux décennies pour établir l’égalité d’opportunités, le gouvernement a encore du pain sur la planche dans divers domaines, révèle une récente enquête menée par le groupe Nkafu Policy Institute sur la base d’un échantillon de 196 femmes camerounaises.

Nul ne peut nier que, comparé aux années 60 ou 70, il y a une  amélioration significative du point de vue de l’attribution aux femmes, des postes de responsabilité dans l’appareil politico-administratif de nos jours au Cameroun. Les données les plus récentes renseignent qu’à l’issue du double scrutin législatif et municipal de 2013, la représentation des femmes à l’Assemblée nationale est passée de 13,9 % (25 femmes sur 180) à 31 %, soit 56 femmes sur 180 députés pour la législature 2013-2018. Ce pourcentage a augmenté à 33,3 % en 2020 soit 61 femmes députées à l’issue des élections législatives du 9 février 2020. En éducation, 60 % des femmes âgées de 30 à 34 ans sont titulaires au moins d’une Licence et 50 % des femmes âgées de 25 à 29 ans et de 40 à 49 ans sont titulaires au moins d’un Master. Mais ces avancées n’occultent pas des écarts encore visibles dans divers secteurs d’activités quant à la représentativité du « sexe faible » par rapport au « sexe fort ». C’est du moins, la substance du rapport du mois de novembre de Nkafu Policy Institute.

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En ce qui concerne l’emploi, le rapport supra indiqué révèle qu’à date, 80% de femmes sont au chômage ou sous-employées car, la plupart d’entre elles participent au développement économique du pays en exerçant dans les entreprises informelles (55%).

Pour ce qui est de l’accès à l’école, Nkafu Policy Institute indique d’après ses investigations qu’au Cameroun en particulier, « 42 % des femmes sont confrontées à l’inégalité et à la discrimination à l’école, à la maison et au travail ». Le même constat est fait en ce qui concerne l’accès à l’information où demeure la question de la fracture numérique : « 14 % des femmes utilisent occasionnellement les outils TIC », lit-on.

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Le pays a encore du chemin à faire pour effleurer l’équilibre en ce qui concerne les nominations aux postes de responsabilité : « L’actuel gouvernement du Cameroun formé le 4 janvier 2019, compte 12 femmes sur 63 postes de ministres et assimilés. En pratique, l’on enregistre 8 femmes ministres sur 31 postes, aucune femme ministre d’État (sur 4 postes), une ministre déléguée (sur 12 postes) ; aucune femme comme ministre chargée de missions à la Présidence de la République (sur 5 postes) et trois secrétaires d’État (sur 10 postes), en plus du Premier Ministre qui est de sexe masculin », déplore Nkafu Policy Institute.

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L’autre défi à relever par les pouvoirs publics est celui de l’accès aux financements. Dans ce volet, l’âge, le statut matrimonial, la possession ou non d’un emploi et le statut dans le ménage constituent des barrières pour les femmes. « 96 % des femmes célibataires affirment ne pas posséder de titre foncier, contre 90,4 % de mariées et environ 8 % en concubinage. Aucune femme divorcée interrogée ne dispose de titre foncier. Pour ce qui est du taux de bancarisation, les résultats indiquent que la proportion la plus élevée des femmes qui ont un compte bancaire est celle des femmes qui ont un emploi et qui sont mariées, soit 69 % des femmes interrogées », explique le rapport.

Face aux crises sociopolitiques, des obstacles institutionnels, principaux facteurs qui maintiennent la femme en mage du développement, Nkafu Policy Institute propose des axes de solution. Ilo s’agit : d’éliminer des obstacles à l’accès à la propriété foncière et la mise sur pied des mesures pur faciliter l’accès au crédit, lutter contre la discrimination en milieu éducatif et sanitaire, la mise à la disposition des femmes du pouvoir et des ressources jusqu’à la promotion des jeunes filles et des femmes aux métiers des TIC.

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