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Cameroun : après 5 ans d’attente, le gouvernement lance enfin la 2e phase du projet d’alimentation en eau potable de 9 villes

Ce projet vise une capacité de 74 400 m3 d’eau/jour dans les villes de Garoua Boulai, Dschang, Maroua, Garoua et Yabassi.

Ce 28 août 2023 à Garoua Boulaï (région de l’Est), le ministre de l’Eau et de l’Energie Gaston Eloundou Essomba a procédé au lancement officiel du Projet d’alimentation en eau potable de 9 villes(AEP) phase 2. En effet, la deuxième phase de l’AEP remonte au mois de mars 2018, date à laquelle l’Etat du Cameroun et Eximbank of China ont signé une convention de prêt 123 millions de dollars soit 63 milliards de Fcfa. D’une durée de 36 mois, les travaux y relatifs concernent 05 principales villes à savoir : Garoua Boulai, Dschang, Maroua, Garoua et Yabassi.

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Le Minee ne lève pas un voile sur les pesanteurs  ayant retardé le lancement du projet dans un contexte où le besoin en eau potable est plutôt pressent. Mais il convient tout de même de relever que la pose de la première a été précédée par à la signature de l’avenant N° 2 au contrat commercial. Ce qui porte à croire que le manque de financement aurait été à la cause de ce retard criard. Au Minee, l’on apprend qu’« au terme de ladite phase, les travaux réalisés permettront d’améliorer de manière qualitative et quantitative, la desserte en eau potable dans les villes concernées avec un apport total de 74 400 m3/jour ». Pour ce faire, la phase 2 de l’AEP entend notamment, construire un réservoir de stockage de 5 000 m 3 d’eau/jour à Garoua Boulai. A Garoua au Nord, il s’agira de réhabiliter et étendre la station de traitement pour une capacité de 1 800 m3/jour à Garoua et densifier globalement le réseau de distribution.

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L’annonce du démarrage de ce projet gouvernemental fleurit ainsi de nombreux espoirs au regard des chiffres qui traduisent le faible accès à ce précieux liquide sur le triangle national. Dans une étude publiée en mars 2023 par exemple, l’ONG ‘’Mains unies d’Afrique ‘’ fait savoir que pour le cas spécifique de Maroua, la ville effleure un taux d’accès à l’eau qui se situe entre 40 et 45% pour des raisons de rudesse du climat, inadéquation entre les besoins en eau et les financements disponibles et le tarissement d’eau dans certains ouvrages hydrauliques entre autres.

A en croire le Rapport sur l’État du développement local au Cameroun(Ranedl) édition 2023, « dans l’ensemble des dix régions, seules deux ont un pourcentage de la population ayant accès à une source d’eau améliorée de boisson se situant au-dessus de la moyenne nationale : il s’agit des régions du Littoral et du Sud-Ouest avec des pourcentages se situant respectivement à 80,9% et 78,2% ». De plus, 219 communes sur les 360 ont moins de 38 sources d’eau fonctionnelles et, malgré le fait que le Cameroun « possède l’un des premiers réservoirs d’eau souterraine et d’eau de surface en Afrique, comporte 5 grands bassins et 3 grands réservoirs souterrains », déplore l’ONG.

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Le rapport est dressé alors que le pays a achevé en 2017, la première phase du Projet d’alimentation en eau potable de 9 villes(AEP) après trois années d’exécution. Cette étape était alors dédiée à l’amélioration de la desserte en eau potable dans 4 villes à savoir : Sangmelima, Bafoussam, Kribi et Bamenda. Le chantier avait été confié à l’entreprise chinoise Cgcoc Ltd.

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