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Politiques Publiques

Cameroun : ces pesanteurs qui ont plombé l’exécution du Budget d’investissement public à fin septembre 2023

Le taux d’exécution physique des projets du BIP au cours de cette période est de 40,7% contre 56,1% à la même période en 2022 soit une chute de 15, 3% en glissement annuel.

Publiée jeudi 5 octobre 2023 à 23:12:42Modifiée vendredi 6 octobre 2023 à 11:23:46Temps de lecture 6 minPar Marius Zogo

Un projet routier

Au 30 septembre 2023, le taux de réalisation physique des projets issus du BIP au Cameroun est de 40,7% contre 56,1% à la même période en 2022 soit une chute de 15,3% en glissement annuel. Ces données ont été révélées le 5 octobre 2023 au ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire (Minepat) au cours de la présentation des travaux du Comité national de suivi de l’exécution physico-financière du Budget d’investissement public(BIP).

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Financements extérieurs

Des informations fournies au cours de cette séance de travail, il ressort que plusieurs pesanteurs ont été à l’origine de la piètre performance des projets sous BIP. La principale cause est attribuée aux financements extérieurs(Finex) dont le taux de décaissement a connu une chute drastique de 32,5% passant de 58,2% à fin septembre 2022 à 28,9% un an après. Selon le Comité de suivi, « cette baisse s’explique entre autres par la prépondérance des projets à financement conjoint dont les conventions sont signées entre 2019 et 2023. En effet, les années 2018-2020 sont marquées par l’accélération des grands projets à financements extérieurs en prélude de la CAN 2021. Ces projets étant en phase terminale sont sortis du portefeuille au profit de nouvelles conventions de financement portant sur des projets dont l’exécution peine à atteindre la vitesse de croisière en raison, pour la plupart, d’une maturité insuffisante », apprend-t-on.

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Des sources crédibles rencontrées par EcoMatin estiment plutôt que « les projets traînent du fait que, l’Etat n’arrive pas toujours à mobiliser les contreparties et de l’autre côté, les partenaires eux-mêmes n’arrivent parfois pas à mobiliser les fonds du fait de la crise actuelle. De plus, les non-objections ne viennent pas à temps. Un partenaire qui a pris un engagement et se rend compte qu’il ne pas honorer, il traine et avance des blocages artificiels ». Un raisonnement qui justifie à coup sûr, le taux d’exécution physique des projets à financement extérieurs établi à 33,1% au 30 septembre 2023 en chute de 28,6% comparé aux 61, 7% à la même période en 2022.

L'exécution physico-financière, mécanismes et contractualisation des projets

Pour ce qui est des difficultés à l’exécution physico-financière, l’on note entre autres : l’abandon de certains chantiers en raison du non-paiement des décomptes et des capacités insuffisantes des co-contractants de l’Administration ; « l’absence de provision budgétaire pour la prise en charge des décomptes en instance pour certains projets au Mintp d’un montant de 96 milliards Fcfa et la crise sécuritaire dans certaines régions ». La liste des difficultés se poursuit avec le mécanisme de suivi où l’on déplore la tenue irrégulière des sessions des cadres de concertation dans certaines administrations/régions. Pour ce qui est de la contractualisation des projets, le Comité de suivi du BIP relève notamment : « la signature de certains avenants avec une incidence financière au-delà du plafond prévu par les dispositions du Code des Marchés Publics ; non-respect des plans de passation des marchés ».

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Ces derniers griefs sont à l’origine des écarts observés sur le BIP dans les communes issues d’une même région voire, d’un même département. A titre d’illustration, dans la région du Nord, la commune de Madingring affiche un taux d’exécution du BIP de 85,5% à fin septembre 2023 tandis que Ladgo se situe à 8,8%. Dans le Centre, Bondjock arrive en tête avec plus de 90% contre 0% pour Yaoundé I. De même, Bengbis au Sud total un taux de 90,5% comparé à 3% pour Campo. Si cet écart ne trouve pas d’explication rationnelle, nos sources proposent tout de même une performance des élus locaux pour une meilleure appropriation de la gestion des projets. De même, le député Nord-Ouest Wallang Richard Ebwa par exemple, plaide par exemple pour le transfert effectif des pouvoirs.

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Au rang des solutions, le gouvernement a prévu mettre un accent sur le financement extérieur. En effet, contrairement aux années précédentes où les projets à financement extérieur étaient budgétisés dans le BIP, ces projets sont dorénavant inscrits dans la Loi de Finance en investissement et en fonctionnement. « Ainsi, au titre de l’exercice  2023, les projets à financement extérieur inscrits dans la Loi de Financement en fonctionnement ont été budgétisés à hauteur de 107,3 milliards Fcfa et les décaissements au profit desdits projets s’élèvent à 78,61 milliards Fcfa », rappelle le Minepat.

Lire aussi : Exécution budgétaire : les projets prioritaires d’investissement dans la région du Nord en 2022

Pour rappel, le faible taux d’exécution physique des projets au 30 septembre 2023 est à l’image des engagements financiers du Cameroun ressortis à 570,7 milliards de Fcfa en baisse de 12,2% en glissement annuel. La liquidation est ressortie à 506, milliards (-15,8%) contre un taux d’ordonnancement de 473,5 milliards de Fcfa (-14,8%) par rapport à fin septembre 2022.

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