Politiques Publiques

Cameroun : comment les partenariats public-privé vont impacter la dette publique entre 2023-2026

Le solde de la Trésorerie de l’Etat et la dette publique seront principalement affectés au cours de la période 2023-2026.

A fin mars 2023, la note de Conjoncture mensuelle de la dette publique du Cameroun, publiée par la Caisse autonome d’amortissement(CAA) a identifié 23 projets signés sous forme de partenariat public-privé entre septembre 2012 et mai 2022(10 ans) dont 16 sont de type concessif contre 04 à paiements publics et 03 de type mixte. Au ministère des Finances, on apprend que seuls 11 d’entre eux sont en cours d’exécution. La faute entre autres, à l’immaturité des projets et l’absence d’une évaluation régulière des risques budgétaires. D’où un impact qui se profile sur les finances publiques  camerounaises sur la période 2023-2026. C’est en tous cas ce que confirme le Minfi dans son « Rapport sur les coûts des risques budgétaires générés par les projets exécutés en partenariat public-privé ».

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Tout d’abord, fait remarquer le document, les PPP engendrent une augmentation des passifs conditionnels (engagement financier dont les conditions d’appel ne sont pas certaines, mais plutôt assujetties à la réalisation de certains événements dont les paramètres ne sont pas connus avec certitude, Ndlr). Pour preuve, situés à 3 758,4 milliards de FCFA au 31 mars 2023 d’après les données de la CAA, ils sont constitués à 0,3% de la dette garantie par l’Etat et à 99,7% des investissements sous forme de PPP.Par rapport à la même période en 2022, ce montant est en hausse de  420 milliards de FCFA (+11,17%) soit les 13,5% du PIB national.

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Si l’impact de l’enveloppe des PPP sur le solde de trésorerie de l’Etat est minime sur la période 2023-2026 en raison de la nature de ces derniers, constitué majoritairement des projets de type concessif, ils vont tout de même influer sur la dette publique camerounaise. Au premier trimestre 2023, les PPP ont représenté environ 20% de la dette publique estimée à 12 203 milliards de FCFA. «La contribution des PPP à la dette publique est évaluée en moyenne à 3%, (hormis le projet d’aménagement hydroélectrique de Nachtigal et les projets du PAK) en passant de 1,9% en 2023 pour atteindre 4% en 2026», prévient le département ministériel dirigé par Louis Paul Motaze.

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Pour inverser la tendance, des mesures sont envisagées. Il s’agit entre autres, de finaliser l’élaboration d’un nouveau cadre institutionnel des PPP dans la Cemac et au Cameroun suivant les engagements pris dans le cadre des différents programmes avec le Fonds monétaire international(FMI). Concrètement, il s’agit pour le Minfi, de disposer d’un outil d’évaluation des risques flexible et à même de s’adapter à la typologie des contrats PPP en place au Cameroun ; de mettre en place une organisation particulière, visant à assurer la collecte, la centralisation, et l’analyse des données se rapportant aux risques budgétaires des contrats PPP, ainsi que l’élaboration d’un rapport subséquent ; renforcer le rôle de la CAA et du Comité national de la dette publique(Cndp) dans le processus de contractualisation des PPP avec incidence sur l’endettement, etc.

Il ne reste plus que la mise en œuvre de ces idées pour qu’il y ait adéquation entre les ressources décaissées et l’évolution des projets PPP sur le terrain.

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