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Cameroun : le cacao rouge en quête d’indication géographique protégée

Comme le poivre de Penja, le Cameroun a engagé un processus de reconnaissance de sa fève premium, en partenariat avec le Cicc, l'Oapi et l'AFD. Des concertations déterminantes se déroulent du 9 au 11 janvier 2023 entre ces parties sous la supervision du ministère du Commerce et celui de l'Agriculture et du développement rural.

Avec une production cacaoyère d’environ 300 000 tonnes par an, le Cameroun occupe le 4ème rang mondial et 3ème en Afrique des grands producteurs de la précieuse fève. Pourtant, le Cameroun, grâce à son label d’excellence, figure parmi les 5 pays dont la production est de qualité supérieure. Ce, malgré une production marginale de 300 000 tonnes de cacao premium. En plus de rechercher une hausse de production d’un cacao de bonne et de première qualité, le Cameroun envisage également procéder à son authentification. 

Dans le cadre du programme Pampig, phase ll, le Conseil international du cacao et du café (Cicc) a signé le 17 novembre 2022, un accord-cadre avec l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) pour « l’accompagnement du cacao rouge du Cameroun à sa reconnaissance et sa gestion en indication géographique protégée », révèle Appolinaire Ngwe, le président exécutif du Cicc. 

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L’accord-cadre Cicc/Oapi prévoit comme grands axes, « la mise en place d’une ferme pilote afin d’assurer le suivi scientifique de l’indication géographique, l’étude de marché du cacao rouge, la structuration du groupement représentatif, et l’élaboration des outils de l’indication géographique par le biais d’un groupe d’experts », a précisé Omer Maledy, le secrétaire exécutif du Cicc. Pour atteindre cet objectif, l’institution a entamé une série de concertations avec divers acteurs locaux et internationaux à l’instar de l’Oapi, le Club des Chocolatiers engagés (CCE) une association française bénévole de défense d’une filière de chocolat durable et de qualité, et l’Agence française de développement (AFD), partenaire financier de ce grand projet. Une délégation du CCE conduite par Thierry Lalet, et Anne Chetaille de l’AFD ont tenu, à cet effet, une importante séance de travail avec les responsables du Cicc, afin d’examiner les contours de la mise en œuvre des dispositions de l’accord-cadre Cicc/Oapi.

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Après un voyage dans les Plantations du Haut Penja (PHP), producteur du « Poivre de Penja » dont l’indication géographique est désormais protégée et mondialement reconnue, les parties ont exploré les voies et moyens pour positionner le cacao rouge camerounais au niveau du « Poivre de Penja »: identification des zones de production (régions du Centre et du Sud), la désignation des responsables au niveau des structures signataires de l’accord, l’élaboration d’un plan d’actions, la production d’un plan de décaissement, d’un contrat entre le Cicc et le cabinet chargé de la mise en place de la ferme pilote, la production d’un contrat entre le Cicc et le CCE relatif à l’étude de marché de cacao rouge, la constitution d’un groupe de travail, la non-objection de l’Oapi sur les documents produits etc…

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Rappelons qu’en 2022, les producteurs du Cicc ont sorti, des bassins de production un volume total de 295 163 tonnes de cacao, 217 107 tonnes ont été exportées, 86 851 tonnes transformées localement. Créé en 1990, le Cicc regroupe une centaine d’organisations des producteurs (coopératives, groupe d’Initiative commune, GIC, unions, fédérations et coopératives), et le groupement des exportateurs (Gex) qui regroupe une vingtaine de membres pour plus de 80 % des produits exportés.

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