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Cameroun : l’Etat revendique un investissement de plus 3 000 milliards dans le secteur de l’électricité depuis 2010

Ce lourd investissement consenti depuis 14 ans n'a pas encore permis d’endiguer les délestages qui continuent de fragiliser l’activité économique.

« De 2010 jusqu’à nos jours, l’Etat et ses partenaires ont mobilisé plus de 3 000 milliards de Fcfa pour améliorer l’offre en énergie électrique». Ce chiffre a été révélé le 22 février 2024 par le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee) Gaston Eloundou Essomba au cours de la rencontre avec le Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam) à Douala. En moyenne, on se trouverait à plus de 214 milliards de Fcfa par an sur l’ensemble des 14 années. Face aux industriels, le membre du gouvernement n’a pas manqué d’énumérer les projets dans lesquels ces fonds ont été injectés. Il s’agit notamment démarrage de quelque ouvrages phare tels que les centrales de production hydroélectrique de Nachtigal et Memve’ele, la ligne d’interconnexion du réseau Sud à la Région de l’Est, la ligne 225kV Nkongsamba-Bafoussam, la ligne 225KV Nyom 2-Oyomabang, les réseaux de bouclages des villes de Douala et Yaoundé; les postes d’interconnexion 225kV de Bafoussam et Abong Mbang, etc.

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Ces lourds investissements n’ont cependant pas encore permis de satisfaire la demande nationale en termes d’électricité. Pour preuve, d’après le Minee, la capacité de production installée est estimée à 1 534 MW dont 1 359 MW dans le Réseau Interconnecté Sud (RIS) pour une disponibilité d’environ 1 200 MW. Ce qui fait un gap de 3 566 MW à combler pour atteindre  5 000 MW escomptés en 2030 (dans 6 ans). Ce déficit  induit des répercussions sur le plan économique. A en croire le Rapport de l’enquête sur le climat des affaires dans le secteur industriel produit par le ministère de l’Economie en décembre 2023 ; 87% des chefs d’entreprises trouvent l’accès à l’électricité difficile.

Ces dernières semaines, il s’observe des perturbations de la fourniture en énergie électrique d’où la rencontre entre le gouvernement et le patronat ; situation que Gaston Eloundou Essomba justifie par « un déséquilibre accru entre l’offre et la demande en cette période d’étiage » notamment « une baisse drastique de la production de Memve’ele qui est passée de 200 MW en décembre 2023 à 35 MWen journée actuellement ».En attendant la mise en service en mars 2024 (selon le Minee) du 1er groupe du barrage de Nachtigal d’une capacité de 60 MW, le gouvernement a notamment prescrit à l’électricien Eneo : la mise à contribution de la pleine production de l’ensemble des capacités installées des centrales thermiques ; l’optimisation de la production des autres centrales hydroélectriques » pour réduire les coupures intempestives d’électricité ; facteur de production indispensable pour les unités industrielles.

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En réponse à ces instructions,  la compagnie d’électricité a,  dans une correspondance adressée au Minee le 14 février dernier,  sollicité un appui financier de 18 milliards de Fcfa pour  supporter les coûts de certaines centrales. « Nous tenons cependant à vous informer que la mobilisation des centrales thermiques ne permet pas de résorber entièrement le déficit constaté, et qu’il est par ailleurs nécessaire d’assurer une maintenance en continu des centrales pour éviter les casses et les indisponibilités de ces installations critiques. Cette mobilisation intensive générera des surcoûts en termes d’achats de combustibles estimés à 10 milliards de FCFA pour le mois de février 2024 et 8 milliards de Fcfa pour le mois de mars 2024. En conséquence, afin de maintenir tout ce dispositif durant toute la période de crise et conformément aux dispositions de l’article 3 de l’accord de soutien gouvernemental signé le 2 novembre 2018 entre Eneo et la République du Cameroun, nous sollicitons le concours financier de l’État, afin de faire face à ces surcoûts que, compte tenu de sa situation financière, Eneo ne peut supporter seule », a écrit Eneo. 

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