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Cameroun : Louis Paul Motaze veut auditer la dette intérieure jusqu’au 31 décembre 2019

L’objectif visé par cette mesure prise par le ministre des Finances est de résorber la spirale d’endettement, qui constitue un risque certain pour la stabilité des finances publiques.

Le ministre des Finances Louis Paul Motaze vient de lancer un audit du stock de la dette intérieure du Cameroun au 31 décembre 2019. L’objectif de cette opération vise à « résorber la spirale d’endettement, qui constitue un risque certain pour la stabilité  des finances publiques » dans le  but  de « crédibiliser davantage la signature de l’Etat». Selon le Minfi, cet audit procède de la récurrence des réclamations faites par nombre d’opérateurs économiques à l’Etat en dépit des efforts consentis par les services du ministère des Finances en vue d’apurer la dette due aux fournisseurs et autres prestataires de l’Etat. Aussi, il convie l’ensemble de ses collaborateurs à recenser toutes les créances relevant de leurs structures respectives et de les transmettre à la Direction générale du Budget pour examen minutieux.

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S’agissant de la dette intérieure du pays, elle se chiffre au 30 septembre 2020, selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA) à 3019 milliards de Fcfa. Depuis le début de l’année de nombreuses actions ont déjà été menées par l’Etat pour l’apurement de celle-ci. L’événement le plus récent à cet effet date du 9 novembre 2020. Le gouvernement avait mis la disposition d’environ 5000 opérateurs économiques la somme de 50 milliards de Fcfa, en vue du « règlement des factures et décomptes ordonnancés au titre de l’exercice budgétaire 2020 ». Cette enveloppe venait s’ajouter aux 900 milliards déjà mis à disposition pour le paiement des prestataires et fournisseurs de l’Etat, depuis le début de l’année.

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Pour l’exercice 2021, l’on a déjà une idée du service de la dette du pays à travers la loi de finances. Le budget général s’équilibre en ressources et en emplois à 4865,2 milliards de FCFA. Dans la répartition des postes de dépenses le gouvernement prévoit affecter un montant de 982,4 milliards de FCFA au titre du remboursement de sa dette, soit 491 milliards pour la dette extérieure et 491,4 milliards pour la dette intérieure. Un montant qui est en baisse de 49,3 milliards par rapport à l’exercice précédent. Selon le gouvernement, ce montant prend en compte un allègement de 66,5 milliards de FCFA, concernant le principal de la dette extérieure vis-à-vis des bailleurs bilatéraux publics du G20. En comparaison avec le Document de programmation économique et budgétaire (Dpeb) 2021-2023, présenté au mois de juillet 2020 aux parlementaires, le service de la dette est en dessous des orientations prévues dans ce document. Sur le segment de la dépense, le Dpeb prévoit pour les trois années à venir une allocation d’en moyenne 46% du budget global par an pour les dépenses courantes, 29% pour les dépenses d’investissements et en moyenne 24% du budget pour le service de la dette. S’agissant du remboursement de la dette, le Dpeb prévoit près de 1233 milliards en moyenne par an sur le triennat. Dans la loi des finances, ce poste de dépense, comparativement au document de cadrage a été amputé de 250,6 milliards de FCFA. A contrario, les dépenses en capital ont été revalorisées, passant de 825 milliards en moyenne par an à 1 352 milliards.

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