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Cameroun : pourquoi le milieu des affaires s’intéresse au Sénat

Françoise Puene, Ntube Agnès Ndode, épouse Ndjock, Sylvestre Ngouchingue, Célestin Ketchanga, etc. Les seules listes du favori, le RDPC, en comptent une dizaine. Qu’est-ce qui les fait courir ?

En attendant l’issue des recours déposés, ils sont 154 à être actuellement en course pour un poste de sénateur au Cameroun. « Après un examen minutieux des pièces constitutives des dossiers de candidatures, vingt-deux (22) listes de candidats remplissant les conditions fixées par la loi électorale, ont été acceptées à l’unanimité des Membres du Conseil électoral », indique la résolution d’Elections Cameroon (Elecam), prise le 7 février 2023. Les candidats en lice sont issus de 13 partis politiques différents.  Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ?

En attendant l’issue des recours déposés, ils sont 154 à être actuellement en course pour un poste de sénateur au Cameroun. « Après un examen minutieux des pièces constitutives des dossiers de candidatures, vingt-deux (22) listes de candidats remplissant les conditions fixées par la loi électorale, ont été acceptées à l’unanimité des Membres du Conseil électoral », indique la résolution d’Elections Cameroon (Elecam), prise le 7 février 2023. Les candidats en lice sont issus de 13 partis politiques différents.  Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ?
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Des profils variés, bien sûr, mais quelques identités remarquables.  Un bon nombre de personnalités, qui se sont distinguées dans l’environnement des affaires ont été soit reconduites soit intégrées dans les listes en lice. La candidature dans la région de l’Ouest de Françoise Puene, femme d’affaires bien connue, promotrice par exemple de Franco Hôtel à Yaoundé en est une illustration. Mais il conforte un constat bien plus ancien : le Sénat fait courir les opérateurs économiques. En 2023, comme en 2018 ou encore cinq ans plus tôt, ils constitueront une bonne proportion des sénateurs élus.

A titre illustratif, sur les 70 sénateurs investis par le Rdpc, le parti au pouvoir et favori incontesté de ces prochaines élections sénatoriales, une bonne dizaine sont des hommes d’affaires d’un certain poids.

En attendant l’issue des recours déposés, ils sont 154 à être actuellement en course pour un poste de sénateur au Cameroun. « Après un examen minutieux des pièces constitutives des dossiers de candidatures, vingt-deux (22) listes de candidats remplissant les conditions fixées par la loi électorale, ont été acceptées à l’unanimité des Membres du Conseil électoral », indique la résolution d’Elections Cameroon (Elecam), prise le 7 février 2023. Les candidats en lice sont issus de 13 partis politiques différents.  Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ?
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Toujours dans la région de l’Ouest, le nom de Sylvestre Ngouchingue, bien connu par ses poissonneries Congelcam, retient l’attention. En 2018 déjà, il avait été l’un des principaux artisans de la victoire de la liste du Rdpc dans cette région. La preuve, s’il en était encore besoin, qu’il avait fait de son entrée au Sénat un challenge important. Cinq ans plus tard, il est nouveau partant. Certainement pour les mêmes raisons qui l’ont motivé à l’époque. Il se garde bien d’en parler maintenant, alors que l’on attend la fin du contentieux pré-électoral qui validera en dernier ressort les candidatures.

Ntube Agnès Ndode, épouse Ndjock est la présidente du Groupement des femmes d’affaires du Cameroun (Gfac), mais elle est surtout l’une des heureuses élues du parti au pouvoir pour les élections sénatoriales de 2023 dans la région du Sud-Ouest. Elle siégeait déjà au sein de l’auguste institution lors des cinq dernières années, sans ôter sa casquette de présidente du Gfac.

D’autres noms comme Célestin Ketchanga, président directeur général de African Business Company (importation de cigarettes) Manga Zang, Dieudonné Dikabo, Ngando Ngonde, Grégoire Mba Mba, étoffent la liste des hommes d’affaires candidats, cette année encore, à un siège au Sénat.

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Questions

Vient alors l’inévitable question : pour quelle raison des hommes d’affaires, plutôt fortunés, seraient intéressés par le Parlement ? Bien sûr, la tendance n’est pas nouvelle, car elle était déjà visible lors des deux premières mandatures du Sénat camerounais, mais bien avant encore, à l’Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement. Certains d’entre eux, à l’instar de Célestin Ketchanga, sont d’ailleurs passés d’une chambre à l’autre du Parlement.

«Plus que l’argent, ils y sont intéressés par les avantages comme l’immunité parlementaire, mais surtout le pouvoir que donne le statut de sénateur. Il est plus facile, par exemple, pour un homme d’affaires sénateur de rencontrer un ministre ou une autre autorité », affirme sous anonymat le président d’un parti politique camerounais. Mais, leur investiture, nous apprend une autre source, ne leur profite pas qu’à eux tout seuls. Une campagne électorale, tout comme le fonctionnement quotidien d’un parti politique nécessite d’importants moyens financiers que le parti ne supporte pas toujours. Les hommes d’affaires sont ainsi d’un apport de taille. Du gagnant-gagnant donc.

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Maintenant, la présence d’un plus grand nombre d’hommes d’affaires au Parlement, au fil des années, pourra-t-elle avoir un impact sur l’environnement des affaires ? Peuvent-ils suivre avec plus d’intérêt les questions concernant leur environnement d’origine ? A observer au cours des cinq prochaines années et celles à venir.

Maximin Eloundou

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