Conjoncture

Cameroun : près de 8 millions de personnes exclues du marché de l’emploi (INS)

C’est le résultat de l’enquête 2022 de l’Institut national de la statistique sur l’emploi et le secteur informel. L’étude révèle également que le nombre de chômeurs a atteint la barre de 500 mille personnes.

La 3ème enquête nationale sur l’emploi et le secteur informel réalisée en 2022 et publiée le 1er novembre 2023 par l’Institut national de la Statistique (INS) sur son site internet, renseigne que le Cameroun compte 7,78 millions de personnes sont exclues du marché de l’emploi. Ces personnes, en âge de travailler au sens des autorités (15-64 ans), n’ont pas d’emploi et ne sont pas considérées comme des chômeurs. De fait selon l’INS, ces personnes représentent 45,8% de la population des travailleurs potentiels. Selon l’INS, cette situation est dû au fait qu’une bonne frange de cette population est en cours de scolarisation ou n’est plus en état d’exercer un emploi.

Mais, l’on dénombre un potentiel près de 400 mille d’entre elles, soit 2,3% de la population en âge de travailler, constituant une main d’œuvre en devenir. Si d’ici là les institutions traitant des questions de l’emploi pourraient les traiter comme des chômeurs ou des employés ou encore des sous-employés, le pays en 2022 déteint un taux de chômage comme chômeuses ou employées.

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La population des personnes en âge de travailler selon les statisticiens affiche16,3 millions de personnes, soit  un taux de 62% de la tranche comprise entre 15 et 64 ans. De ces 16 millions de personnes, seules 8,8 millions d’individus constituent la main d’œuvre réelle en activité, soit 54,2%. Mais le taux d’emploi effectif s’établit à 50,9% à 8,3 millions de personnes dans le primaire, le secondaire et le tertiaire où le nombre de personnes est le plus élevé.

Globalement, assure l’INS, la structure de la population des travailleurs est composée de 56,1 % d’hommes et de 43,9 % de femmes. Dans le détail, l’on compte en milieu urbain 58,5% d’hommes et 41,5% de femmes ; en zone rurale 52,9% hommes et 47,1% de femmes sont actifs professionnellement. Selon la région étudiée, la prédominance des hommes est la plus forte dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua, avec au moins 6 hommes sur 10 occupés.

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Cependant, la tranche d’âge comprise entre 15 et 34 ans représente la main d’œuvre la plus employée avec un taux de 43,9 % bien des disparités existent d’une région à l’autre. La région de l’Est avec 58% arrive en tête suivie du Sud (54,7%), Douala (50,3%), le Nord (46,8%) et Yaoundé (46%).  La part la plus faible est enregistrée à l’Ouest avec 36,5%.

S’agissant du chômage, celui-ci se situe selon l’INS à 3,3% de la population des travailleurs, soit plus de 500 mille personnes. Mais, l’étude met en lumière un autre aspect qui est le sous-emploi, à la différence des sans-emploi. Cet indicateur, le taux combiné de sous-emploi et de chômage, est obtenu en divisant la population active par le nombre de personnes travaillant involontairement moins de 40 heures par semaine, affiche globalement un taux de 23%.

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«Cet indicateur analyse la sous-utilisation de la main d’œuvre en se concentrant simultanément sur le sous-emploi (en termes de temps de travail des salariés) et l’incapacité d’absorber une partie de la population active (chômage)», souligne l’INS. Ainsi, poursuit-elle, pour un taux de chômage faible, une valeur relativement élevée de cet indicateur témoigne « d’une sous-utilisation significative des personnes occupées et disposées à travailler davantage, mais travaillent moins involontairement ».

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