Cameroun : Savannah Energy porte à 95 MW les capacités prévisionnelles du barrage de Bini à Warak
Un an après que l’entreprise britannique a repris le projet, les travaux n’ont pas été relancés. La nouvelle configuration qui opte pour une énergie mixte, va sans doute induire une augmentation du budget prévisionnel.
Le projet de construction du barrage hydroélectrique de Bini à Warak (région de l’Adamaoua) connaît une nouvelle configuration. L’information a été révélée ce 19 février 2024 par Joseph Pagop Noupoué, le président du Conseil d’administration (PCA) de Savannah Energy PLC, en marge de la 9e édition du Salon international des affaires, des PME et du partenariat de Yaoundé (Promote 2024).
En effet, à travers cette reconfiguration du projet, les capacités prévisionnelles de production qui étaient initialement de 75 MW, devraient accroitre de 20 MW à la date de livraison. « Le projet est déjà sur les rails. Ça fait déjà un an et en un an, nous avons fait beaucoup de choses. En fait, le nouveau design du projet désormais intègre le solaire à l’hydraulique (vous le savez, le projet, comme nous l’avons repris en avril 2023, la composante unique du projet était hydro et c’était de 75 MW). Nous avons fait des études qui nous ont permis de pouvoir faire des propositions à l’Etat du Cameroun le 29 décembre 2023 et c’est l’unique projet avec un mixte solaire au Cameroun et qui permet de monter la capacité à 95 MW. Le gouvernement camerounais à travers le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee) a marqué son accord sur la proposition qui a été faite. Nous sommes en train de finaliser cette proposition de sorte que les travaux qui avaient déjà commencé, puissent se poursuivre », a indiqué le PCA de la junior pétro-gazière britannique.
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Dans une interview accordée à nos confrères de Cameroon Business Today en novembre dernier, le Camerounais qui préside l’instance décisionnelle de Savannah Energy PLC, précisait que « selon les termes du protocole d’accord, Savannah Energy doit revoir le projet, compléter les études de faisabilité existantes et travailler avec les principales parties prenantes du secteur de l’électricité et les institutions de financement et de développement pour la reprise de la construction de la centrale hydroélectrique de Bini à Warak ».
Coûts supplémentaires
Nul doute que le réaménagement annoncé dans le cadre du projet du barrage de Bibi à Warak va induire des coûts supplémentaires même s’il faut déjà noter que plusieurs montants sont avancés jusque-là. En 2017 par exemple, la banque chinoise Industrial and Commercial Bank of China(Icbc) et l’Etat du Cameroun, ont signé un accord de prêt d’un montant de 182 milliards de Fcfa. Le bailleur de fonds va malheureusement désister le projet deux ans plus tard arguant que le Cameroun s’était engagé avec une autre banque.
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De l’autre côté, le rapport sur l’évolution des grands projets d’investissement annexé à la loi de finances du Cameroun 2024, table plutôt sur un coût prévisionnel de 178, 286 milliards. Par contre, le projet d’investissement prioritaire (PIP) publié par le ministère de l’Economie, prévoit 213 milliards de Fcfa pour réaliser ledit projet soit un écart de 35 milliards de Fcfa entre les deux documents produits par le Minfi et le Minépat. A Savannah Energy, on déclare que « le coût est en train d’être validé… On est en train de discuter de cela avec le ministère de l’Eau et de l’Energie, l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) et le coût final sera communiqué à tout le public ».
Pour ce qui est de la date de livraison du projet, l’entreprise spécialisée dans l’exploration, le développement et l’extraction de pétrole et de gaz, etc. comme le PIP du Cameroun, projettent 2028. « La première électricité sera livrée dans la fourchette 2027-2028 pour satisfaire la demande croissante dans la partie septentrionale », fait savoir Joseph Pagop Noupoué.
En dépit de ces réajustements enregistrés l’on n’a cependant pas de prévision sur la relance effective des travaux de construction du barrage de Bini à Warak. Toutefois, dans son adresse à la Nation le 31 décembre 2023, le chef de l’Etat le classait dans le registre des projets « envisagés ou en train d’être lancés » au cours de l’année 2024.
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