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Route Ebolowa-Akom II-Kribi, production du riz, Planut : le Cameroun s’endette à hauteur de 235 milliards pour la réalisation des projets

Ces engagements financiers vont sans doute accroître la dette extérieure du Cameroun déjà établie à 7 999 milliards de Fcfa à juin 2023 selon la Caisse autonome d’amortissement(CAA).

Le gouvernement camerounais s’apprête à contracter un prêt d’un montant total de 234,346 milliards de Fcfa en vue de la réalisation des projets routiers et agricoles. Quitus a été donné par le président Paul Biya au ministre de l’Economie et de l’Aménagement du territoire(Minepat) dans une série de décrets signés le 4 août 2023.

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Dans le détail, le projet de construction de la route Ebolowa-Akom II-Kribi (179,2 km) occupe la plus grosse enveloppe. En effet, Alamine Ousmane Mey est habilité à signer avec la Standard Chartered Bank Londres, un prêt de 130,417 milliards, garanti par UK Export Finance(Ukef). Le décret du chef de l’Etat pourrait traduire dans les faits, un consensus entre  l’entreprise italienne ICM Construction à qui le projet avait été attribué en 2017 à cette banque anglaise.

Pour l’heure, les conditions de l’endettement ne sont pas dévoilées encore moins la date de signature de la convention. Mais il convient tout de même de remarquer que la dette à contracter dépasse de 8 milliards de Fcfa, le coût du marché arrêté à 122, 4 milliards de Fcfa lors de la signature de contrat de gré à gré en 2022 entre Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics(Mintp) et Roberto Costantini, directeur Afrique de l’entreprise italienne ICM Construction. Bitumée, cette route qui ouvre au Congo et au port de Kribi, serait donc porteuse d’importantes retombées économiques. Annoncées depuis 2011, les travaux y relatifs devraient durer 36 mois.

Projets agricoles

Le chef de l’Etat sollicite également des financements extérieurs pour la réalisation des projets agricoles. Les conditions de prêt sont distinctes. Destiné à l’aménagement de 15 280 hectares de périmètres hydroagricoles du Mbere, Vina, Faro et Deo(Adamaoua), le Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance(Planut) phase 1 requiert deux accords de prêts. Le premier d’un montant de 50  milliards de Fcfa, sera signé avec Standard Chartered Bank « sous forme de crédit-acheteur » (destiné à financer un contrat d’exportation de biens d’équipement et / ou services, Ndlr). Le second accord de financement sera plutôt un contrat commercial de 1,89 milliards de Fcfa avec la même institution bancaire.

Lire aussi : Filière rizicole : les inondations font baisser de 10% la production de la Semry en 2022

L’autre grand projet concerné ici est le Projet de développement de la chaîne de valeur du riz au Cameroun. Le Cameroun va s’endetter auprès de la Banque islamique de développement(BID). Pour cela, le premier prêt est un financement de vente à tempérament (contrat de vente à crédit où l’achat financé par le commerçant, Ndlr) d’une valeur de 42,220 milliards de Fcfa.  A ceci vient s’ajouter un accord de prêt (dont les conditions ne sont pas dévoilées) de 9, 819 milliards de Fcfa. Il convient de noter que le Projet de développement de la chaîne de valeur du riz au Cameroun dont la phase pilote est annoncée, sera expérimenté dans les localités de Bangourain et Santchou(Ouest), Maga(Extrême-Nord), Mbonboso, Ndop et Bafutingo(Nord-Ouest). Également financé par la BAD et le Koweït en plus de la BID, le projet devra durer 05 ans afin d’atteindre une production annuelle de 50 000 par an et une demande nationale de 750 000 tonnes contre environ 220 000 tonnes actuellement.

Au demeurant, le Cameroun va s’endetter à hauteur de 103,929 milliards de Fcfa pour doper sa production agricole, selon le décret de Paul Biya. Des sources contactées au ministère de l’Agriculture et du développement rural, ces fonds à mobiliser intègrent mobiliser la Stratégie nationale de développement de la filière riz qui couvre une enveloppe de 385 milliards de Fcfa.

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Si ces financements sollicités vont permettre au Cameroun de désenclaver la route Ebolowa-Akom II-Kribi et booster la production agricole pour réduire les importations qui aggravent au fil des ans la balance commerciale, ils alourdissent cependant la dette extérieure. Celle-ci s’est  établie à 7 999 milliards de Fcfa à fin juin 2023 selon les données de la Caisse autonome d’amortissement(CAA) contre 360 milliards de Fcfa remboursés au cours de la même période.

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