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Cameroun : une Task force pour contrôler la production diamantifère 

Cette nouvelle mesure s’inscrit dans les différents chantiers du Secrétariat permanent du processus de Kimberley (Snppk) pour la mise en œuvre de ses activités régaliennes de gouvernance du secteur minier.

L’univers minier s’enrichit d’un nouveau fer de lance. En effet, le Secrétariat permanent du processus de Kimberley (Snppk), garant de la traçabilité des diamants bruts, de l’or et des autres substances minérales précieuses et semi-précieuses,  a mis en place une task force pour lutter contre les trafics illicites et la contrebande des produits diamantifères. Objectif, « mettre un maillage serré sur le terrain pour éviter la disparité et la disposition de nos ressources. Jusqu’aujourd’hui, nous produisons mais nous ne parvenons pas à capter tous les volumes des substances produites dans les circuits formels », a fait savoir Daniel Mackaire Eloung Nna, secrétaire national permanent du Snppk. En plus de cela, la mise en œuvre de cette task force permettra également d’augmenter les recettes de l’Etat et de faire contribuer davantage la mine solide dans le Produit intérieur brut (PIB).

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Ce dispositif vient à point nommé, quand on sait que pour l’année 2019, le pays a enregistré une production de diamant d’un peu plus de 1 595 carats de diamant tracés, mais qu’une partie de celle-ci a terminé sa course dans les circuits informels. Ce qui a conduit à ce que de façon officielle, l’on a exporté 654 carats pour un peu plus de 45 millions de FCFA. Une performance supérieure à celle de 2020 qui a connu une hausse de 216,55 carats (33,11%). Selon le rapport 2020 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), le pays a exporté cette année 870,55 carats de diamants, correspondant en valeur  la somme de soit une hausse de 51,51 millions de FCFA.

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Pratiques frauduleuses

Même si le Cameroun abrite un important potentiel en la matière, disposant notamment d’un potentiel important de diamants alluviaux sur la ligne transfrontalière Batouri, Yaoundé, Ebolowa ; un potentiel diamantifère alluvionnaire entre 3 et 5 millions de carats, les pratiques frauduleuses enregistrées dans ce secteur représentent tout de même un danger pour son développement. Pour y remédier le Snppk injecte 1,16 milliard de Fcfa pour contrer ces pratiques. De manière concrète, les actions partent d’une part de la mise en œuvre d’une véritable industrie dans l’optique de capter plus de dividendes et de moderniser le secteur minier. D’autre part, avec ces fonds il est prévu la poursuite de l’encadrement, du développement et du suivi  des activités d’exploitation  et de commercialisation du diamant brut et de l’or. Et pour ce faire, un dossier relatif aux modalités de suivi et de traçabilité  des 75% de la production d’or détenue par les sociétés engagées dans l’exploitation artisanale semi-mécanisée a vu le jour. Sur cette base, l’évolution du diamant tracé s’établit à 2341,16 carats en 2022 contre 2667,83 carats en 2021, selon le Snppk. Qu’à cela ne tienne, l’organisme fait savoir que l’évolution du diamant certifié s’articule autour de 421,76 carats en 2022 contre 251 carats en 2021. Pour l’année 2019.

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Pour rappel, le processus de Kimberley est un mécanisme international permettant de tracer les diamants commercialisés dans le monde, afin d’éviter que ces pierres précieuses servent à financer des guerres dans divers foyers de tension sur la planète. Il a été initié par l’ONU en Janvier 2003. Depuis, lors 76 pays, soit 99,8 % de la production mondiale de diamants bruts, y participent. Il a alors pour but l’amélioration du suivi de la traçabilité des diamants bruts des mines au SNP/PK, la création d’un commerce de diamants plus transparent et mieux cerné, l’augmentation des revenus de l’Etat et l’attraction des devises.

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