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Cameroun-USA : les députés écrivent au département d’Etat

La Représentation nationale accuse une partie de la diaspora camerounaise de vouloir déstabiliser le Cameroun.

Pour la seconde fois en deux mois, les députés prennent langue avec les Etats-Unis d’Amérique. La Représentation nationale a en effet réagi à une lettre rédigée par un collectif  d’organisations camerounaises  de la diaspora basées aux USA, accusant Yaoundé de violation des Droits de l’Homme. Dans la missive adressée au Secrétaire d’Etat Anthony Blinken, les parlementaires accusent une partie de la diaspora camerounaise d’œuvrer contre la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « Nous continuons à solliciter l’appui et la collaboration des pays amis afin d’enrayer les activités de certains membres de la diaspora camerounaise qui cherchent à déstabiliser notre système politique à travers la désinformation tels la violence, les attaques armées, les enlèvements avec demande de rançon, la terreur et le crime transnational. Cette diaspora camerounaise continue à exercer des pressions à travers les processus décisionnels démocratiques de votre pays afin de nuire à l’image du Cameroun et de contrarier l’action menée par nos dirigeants pour le retour à la paix et au développement de notre pays. »

Ligne de défense

Les députés se font dès lors défendeurs du régime de Yaoundé. Une ligne de défense qui est organisée autour des actions posées par le gouvernement depuis le début de la crise anglophone en 2016. Ainsi, la Représentation nationale a fait valoir l’organisation du Grand Dialogue nationale. « Pour répondre à cette situation inédite, notre gouvernement a organisé un Grand Dialogue National en octobre 2019 qui a réuni plus de mille participants représentant les syndicats, les partis politiques, les organisations de la société civile, les autorités administratives, les combattants armés, les autorités traditionnelles et religieuses. Parmi les recommandations de cette rencontre figurait la création d’un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest conformément à l’article 62 (2) de notre Constitution ».

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La Représentation nationale a dès lors fait valoir l’adoption de la loi portant Code général des Collectivités territoriales décentralisées. « Ce texte a rapidement été promulgué. Un régime organisationnel et opérationnel basé sur nos valeurs historiques sociales et culturelles a été créé dans nos régions. A travers ce processus, le gouvernement a pris en compte notre volonté de jouer un rôle important dans divers domaines : élaboration des politiques publiques nationales, système éducatif local, système de Common Law, gestion des établissements publics administratifs dans nos régions, statut des chefferies traditionnelles » écrivent les députés.

Reconstruction du Noso

Un autre argument présenté par les parlementaires est la mise sur pied d’un plan de reconstruction et de développement du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « Une convention a été signée le 5 mai 2020 entre le gouvernement du Cameroun et le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud). Ce partenariat stratégique d’un montant de 150 millions de dollars vise à financer les programmes de réhabilitation des infrastructures sociales et de relance de l’économie locale».

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La création du Comité de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration (CDDR) a également été brandie par les députés. « Le gouvernement a offert l’amnistie générale, aux combattants ayant volontairement déposé les armes. En outre, l’Etat fournit des incitations aux ex-combattants pour faciliter leur insertion sociale ».

En rappel, cette lettre au Secrétaire d’Etat, intervient après une séance de questions orales à l’adresse du ministre des Relations Extérieures. Cette dernière avait permis aux députés de dénoncer l’ingérence des « pays amis » tels que les USA, la France. En outre en février dernier, 66 députés avaient écrit au président Américain Joe Biden. Ils dénonçaient une prise de position néfaste à l’image du Cameroun, tenue par le Congrès américain.

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