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Cameroun : vers l’opérationnalisation d’un nouveau Fonds d’adaptation aux changements climatiques

Déjà engagé dans plusieurs projets de cet acabit, le Cameroun et les huit autres pays du Bassin du Niger se concertent pour implémenter cet outil qui viendrait accentuer la lutte contre les changements climatiques dont les conséquences sont de plus en plus alarmantes.

Le Cameroun, et les huit autres pays du Bassin du Niger (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria et Tchad) de plus en plus sous la menace des changements climatiques (inondations, pertes agricoles, sècheresse, etc.) réfléchissent  sur les possibilités d’implémenter un nouvel outil de financement. Il s’agit du Fonds régional d’adaptation aux changements climatiques (Fracc) et le Paiement des services environnementaux (PSE) dans le Bassin du Niger.  La problématique était au centre de l’atelier de concertation qui a réuni le 23 mars dernier à Yaoundé, les acteurs du secteur public et privé, la société civile et les bénéficiaires.

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Un instrument de plus

En effet, pour le cas particulier du Cameroun, l’opérationnalisation de ce nouveau fonds ne sera pas une première. Le pays est engagé depuis des années, dans plusieurs programmes liés à la lutte contre les changements climatiques. L’on peut citer entre autres, le projet Acregir (Accroître la résilience des communautés locales au changement climatique grâce à l’entrepreneuriat des jeunes et à la gestion intégrée des ressources naturelles au Cameroun). D’une durée de 6 ans, ce dernier vise 88 000 ménages ruraux, soit près de 52 800 personnes vivant à proximité des trois parcs nationaux (Waza, Benoué, et Kimbi-Fungom). Il faut ajouter à ceci le Plan national d’adaptation aux changements climatiques (Pnacc), lancé en juin 2012, de l’Observatoire national sur les réchauffements climatiques (Onacc) opérationnel depuis novembre 2015) et le Programme pays pour le Fonds vert climat présenté en 2019.

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Les besoins sont énormes

Toutefois, au fil des ans, les changements climatiques s’accentuent avec pour conséquences, de nombreuses pertes en vies humaines et matérielles. Les outils préexistants peuvent donc à un certain moment, présenter leurs limites vu les prévisions pessimistes à l’horizon. Par exemple, la Banque africaine de développement(BAD) table sur 1 615 milliards de FCFA représentant les pertes et les dommages au Cameroun d’ici 2030. La Banque mondiale estime que si rien n’est fait, le Cameroun pourrait perdre 10% de son PIB d’ici 2050 et 1,3 million de sa population risquent de tomber dans la pauvreté, surtout dans les zones rurales.

Pour parvenir aux meilleurs résultats, « il est question que le comité ad hoc sous régional examine ce qui existe déjà dans tous les Etats parce qu’au Cameroun,  nous avons plusieurs fonds dans diverses administrations. Est-ce qu’il y aura une taxe additionnelle ? Qui va supporter ? C’est tout cela qu’on doit analyser », a indiqué Guy Debok Nghemning, directeur de l’aménagement du territoire et des zones frontalières au Minepat.

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Soulignons que le Fracc/PSE, est issu du 11e Sommet des chefs d’Etat tenu à Cotonou(Niger) en 2016. Pour l’heure, il n’y pas de détails sur les mécanismes de financement de ce fonds encore moins comment il sera géré lors de sa mise en place. Mais d’après le représentant du Minepat, le Fracc/PSE pourrait être financé par les Etats, les organismes internationaux, les utilisateurs de l’eau dans le Bassin du Niger etc. « Il y a eu des réunions de haut niveau pour voir dans quelle mesure l’Autorité du Bassin du Niger pouvait avoir des ressources pour s’autofinancer. Ils ont donc ciblé le Fracc pour ce financement, à travers le paiement des services environnementaux. D’où l’objectif de cet atelier qui est de sensibiliser les acteurs, faire un plaidoyer auprès d’eux afin que tout le monde puisse adhérer », a précisé John Briand Mintyene, coordonnateur national du programme intégré de développement et d’adaptation aux changements climatiques dans la Bassin du Niger (Pidacc/BN. 

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