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Casses de Dikolo: les victimes portent plainte contre Fritz Ntone Ntone, Olivier Chi Nouako et le Mindcaf

Le 6 juin 2022, 15 familles ont saisi la justice afin d’obtenir réparation pour leur patrimoine détruit lors des opérations de déguerpissement survenues le 14 mai 2022 à Dikolo, où est prévu la construction d’un hôtel 5 étoiles

Rebondissement dans l’affaire «Dikolo». 15 familles de ce quartier de Bali dans l’Arrondissement de Douala 1er, déguerpies le 14 mai 2022, sur instructions du Préfet du Wouri, viennent de saisir le tribunal de grande instance du Wouri. Les nommés Patrick Moudisse Bell, Nadine Moudissa Bell epse Mbaka, Charles Henri Moukouri Bell, Lucien Moukouri Bell, Emmanuel Moudoute Bell, Brigitte Moudoute Bell, et 9 autres ont déposé une plainte pour «destruction de biens meubles et immeubles». La saisine qui a été constituée auprès du Cabinet de Me. Jeanne Ebongue, avocat au Barreau du Cameroun, est dressée contre Olivier Chi Nouako, avocat au barreau du Canada, directeur général de l’entreprise Immigration and Business Canada,  par ailleurs promoteur  du projet «Marriott Hôtel de Douala», le Délégué régional des domaines du cadastre et des affaires foncières pour le Littoral, et le Dr. Fritz Ntone Ntone, ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (CUD). Ainsi que contre «toutes autres personnes identifiées lors des enquêtes et ayant eu un lien avec les faits», mentionne la plainte.

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Déposée le 6 juin 2022, la plainte avec constitution de partie civile fait suite aux casses des résidences, commerces et autres biens meubles et immeubles dans le cadre du projet de construction d’un hôtel 5 étoiles au lieu-dit Dikolo. Au total, 63 propriétaires terriens ont été déguerpis  sur une surface officielle de 2 ha 63a 30 ca. Le groupe hôtelier nord-américain «Marriott», envisage à travers Olivier Chi Nouako, ériger à Dikolo, un complexe hôtelier de 280 chambres pour un montant de 60 milliards de FCFA. Les 15 familles demanderesses auprès du Tribunal de grande instance du Wouri estiment avoir été victimes d’une «expropriation illégale». Ceci, malgré les arrêtés du 14 août 2018 et du 14 mars 2019, signés par le ministre des Domaines du cadastre et des affaires foncières, déclarant «d’utilité publique les travaux de réalisation des projets hôteliers dans la ville de Douala, au lieu-dit Besseke, quartier Bali… », mais également le décret du Premier ministre datant du 9 janvier 2020, portant expropriation pour cause d’utilité publique, incorporation au domaine privé de l’État, la superficie litigieuse. 

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D’après ces derniers, le titre foncier TF 750 W, objet le 10 août 2020, d’un bail emphytéotique de 50 ans renouvelables, entre l’État du Cameroun et Immigration and Business Canada, n’est pas inscrit à Dikolo. A en croire les plaignants, les titres fonciers TF 924, TF 925 et TF 926 bien qu’étant à Dikolo, ne visent par leurs parcelles, pourtant détruites le 14 mai 2022. Un doigt accusateur est également pointé vers l’ancien Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala. Le Dr. Fritz Ntone Ntone est désigné comme étant celui qui a donné sa non-objection sur Dikolo, comme site devant accueillir l’édifice hôtelier. Rappelons que depuis le 29 mai 2022, les travaux préparatoires à l’érection de cet établissement ont été stoppés sur instruction du Gouverneur de la Région du Littoral. Une commission ad hoc chargée d’examiner  les requêtes des victimes du déguerpissement sur le site querellé a été mise sur pied par arrêté du 30 mai 2022, pour un délai de 30 jours. 

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