Conjoncture

Ceeac : le Cameroun, 2è importateur d’explosifs commerciaux derrière la RD Congo à fin 2022

Au cours de la période sous revue, le pays a importé 2 046 tonnes d'équipements y afférents, d’après un récent rapport d’Interpole.

Selon un récent rapport d’Interpole intitulé « Flux illicites d’explosifs en Afrique centrale », le Cameroun est le 2è importateur d’explosifs commerciaux dans la zone Ceeac (Angola, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Congo, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Rwanda, Tchad, Sao Tomé-et-Principe) à fin 2022. « Parmi ces cinq pays, la RDC est de loin le plus important importateur d’explosifs commerciaux avec 13 539 tonnes, soit 82 % des importations de la région. Un tel chiffre n’est pas surprenant puisque la RDC était le plus grand exportateur mondial de cobalt et l’un des principaux exportateurs de minerais de cuivre ou d’or. Les autres pays importateurs déclarés sont le Cameroun (2 046 tonnes), le Congo (845 tonnes), la RCA (91 tonnes) et Sao Tomé-et-Principe (15 tonnes). Sur la période, un total de 16 535 tonnes a été importé par ces cinq pays d’Afrique centrale », indique le rapport.

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Dans le détail, le Cameroun a importé des explosifs de sept pays : principalement de Chine (764 tonnes), de France (643 tonnes), de République de Corée (402 tonnes) et d’Inde (150 tonnes).

Aussi, révèle le rapport, le Cameroun est le principal pays de destination des flux illicites d’explosifs en provenance du Nigeria. « Les saisies d’explosifs civils, de précurseurs et de composants sont plus importantes aux frontières proches des deux zones [Nord-Ouest et Sud-Ouest] de conflit. Le matériel détourné entre dans le pays avec d’autres biens et marchandises en suivant les itinéraires de contrebande habituels par voie terrestre et maritime. Des informations suggèrent l’existence au Cameroun et en RDC d’un marché noir pour les explosifs commerciaux et les composants détournés, qui sont vendus sur les marchés locaux. Ces équipements sont probablement destinés en premier lieu à l’exploitation minière illégale, mais leur détournement les met à la disposition des groupes armés non étatiques », indique le rapport.

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Trafic illicite
Le même document précise que, les explosifs civils et les composants saisis dans les zones de trafic au Cameroun sont probablement destinés à l’exploitation minière illégale, mais que leur détournement les met à la disposition des groupes armés non étatiques actifs dans les régions de conflits dans le Nord-Ouest, Sud-Ouest et l’Extrême-Nord.

A cet effet, des données fournies par la douane camerounaise font état de la saisie, en novembre 2019, de 78 kg de « composantes d’engins explosifs improvisés » en provenance du Nigéria. La saisie comprenait des câbles, des détonateurs et des cordons détonants et a eu lieu à Boukoula, dans la région de l’Extrême-Nord. Cette région est une importante zone de criminalité où se déroulent des activités illicites telles que la contrebande de carburant, de produits alimentaires, de cosmétiques, de médicaments et de tissus, ainsi que le trafic d’armes, de drogues et d’êtres humains. Une partie du trafic est contrôlée par Boko Haram.

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À Kyé-Ossi, dans la région du Sud, dans la zone tri-frontalière avec le Gabon, la Guinée équatoriale et le Cameroun, également connue comme une zone de trafic, les douanes ont saisi un nombre non spécifié de détonateurs, dans le cadre de l’opération Halcomi III. Il convient de noter que certaines régions du Cameroun, proches de celles où ces saisies ont eu lieu, connaissent des activités d’extraction d’or illicites. Le matériel saisi pourrait être destiné à soutenir ces activités.

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