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Ceeac: le sous-financement des organisations de la société civile préoccupe

La spirale d’insécurité dans le golfe de Guinée et la zone du lac Tchad préoccupe les Etats  de l’Afrique centrale et ceux de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac): la piraterie maritime, les incursions terroristes de la secte Boko haram, les conflits intracommunautaires, le trafic des armes ou encore les enlèvements et l’exploitation illicite des ressources. Provoquant de graves conséquences : conflits armés, des déplacements des populations, pauvreté, catastrophes humanitaires, maladies, etc., la Ceeac en partenariat avec l’Union africaine et le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca) explorent depuis 2008, la piste de l’alerte précoce des conflits, notamment la prévention, la résolution des conflits et les opérations de soutien à la paix. 11 ans après, les Etats semblent être en phase sur les résultats mitigés enregistrés, malgré la tenue de plusieurs concertations inter-Etats, élargies à l’Union Européenne (UE) et à la société civile.

L’objectif principal étant de former une plateforme des Osc fonctionnelles et capables d’intervenir efficacement dans la composante civile de la prévention, la résolution des conflits et le soutien à la paix

Les experts en sécurité planchent depuis le 25 mars à Douala, sur la nécessité d’impliquer davantage les Organisations de la société civile (Osc) dans la prévention, la résolution et le soutien à la paix. Ce, à travers un renforcement de leurs capacités. L’objectif principal étant de former une plateforme des Osc fonctionnelles et capables d’intervenir efficacement dans la composante civile de la prévention, la résolution des conflits et le soutien à la paix. Baudouin Hamuli Kabarhuza, le Secrétaire général de la Ceeac, Directeur des affaires politiques et des alertes précoces au Mécanisme d’alerte rapide de la Ceeac (Marac) explique que « ce sont les Osc de tous les 11 pays de la Ceeac qui se rencontrent avec les experts du Marac. La réflexion est basée sur la mise en place d’un mécanisme de collaboration entre les Osc d’Afrique centrale et la Ceeac pour la prévention et la résolution des conflits ».

L’atelier s’articule autour de plusieurs thèmes précis en rapport avec la situation sécuritaire au sein de la Ceeac: alerte rapide, prévention des conflits, droits de l’homme, élections, bonne gouvernance, participation dans la composante civile des missions de paix, entre autres. « Les conflits ont duré trop longtemps. Les conflits doivent être réglés à la base, au niveau des villages, des communautés, avec une participation des Osc, afin qu’ils ne s’étendent sur nos nations », insiste Baudouin Hamuli Kabarhuza qui cite la guerre en Centrafrique, les troubles au Tchad et au Cameroun.

Malheureusement la dynamique déclenchée en 2008 tarde à produire les résultats escomptés. De l’avis des experts, les Osc de la Ceeac manquent de « professionnalisme », Baudouin Hamuli Kabarhuza parle « d’Osc dans les mallettes ». Les moyens financiers font également cruellement défaut. D’où cette interpellation du représentant de l’Unoca en faveur «  d’un financement des Osc par les Etats ». Il est donc attendu du séminaire de Douala, un programme d’action de création d’une organisation des  sociétés civiles autonomes, immédiatement opérationnelle. Les travaux qui s’achèvent le 29 mars 2019 ont été ouverts par Gervais Bindzi Edzimbi, ministre plénipotentiaire, chef d’antenne du ministère des Relations extérieures dans le Littoral.

 

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