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CEMAC : La Centrafrique essuie un revers sur le marché des titres publics

Peu active sur le marché domestique de la dette publique, la Centrafrique n’a pas la faveur des investisseurs qui ont durci leurs exigences vis-à-vis de tous les émetteurs de la région y compris le Cameroun.

L’argent se fait rare sur le marché domestique de la dette publique en zone Cemac. Après des échecs du Tchad, du Gabon et de la Guinée Équatoriale, la Centrafrique vient elle aussi d’essuyer un revers. À la recherche de 12,5 milliards FCFA, le pays a émis il y’a une semaine des Obligations du Trésor Assimilables(OTA) d’une maturité de 4 ans rémunérés à 6,50%.

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Selon le rapport des opérations que vient de rendre public la BEAC, la banque centrale de la région, le pays n’a pu obtenir que 3,892 milliards de FCFA soit un taux de souscription de 31%. Très frileux quand il s’agit de prêter à la Centrafrique, les investisseurs ont durci leur exigences en sollicitant des taux d’intérêts plus élevés, poussant Bangui à ne retenir que le montant sus évoqué.

Derrière cette réticence, la situation sociopolitique et sécuritaire du pays qui perturbe à coup sûr l’activité économique et rend hypothétique les remboursements. La Centrafrique est présente sur ce marché depuis 2011 et n’a pas encore enregistré de défaut, mais selon des investisseurs, le fait que le profil de crédit de ce pays ne fasse pas l’objet d’une évaluation par les agences de notation est un critère discriminant. Fin 2022, le taux moyen appliqué à ses opérations était de 8,88% sur les BTA et 10,95% sur les OTA soit les taux les plus élevés du marché.

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Sevré des aides budgétaires de ses partenaires traditionnels comme le FMI et la Banque Mondiale, Bangui mise pourtant sur les emprunts en monnaie locale pour financer son déficit. Le pays a prévu mobiliser 35 milliards de FCFA au premier trimestre de l’année courante.

Notons que la réticence des investisseurs s’est généralisée à tous les émetteurs depuis plusieurs mois en lien avec la trop forte concentration de l’encours des dettes sur les investisseurs-banques qui détiennent 77,7% du portefeuille. Le durcissement des conditions d’emprunts peut aussi trouver sa source dans une politique monétaire agressive de la Banque centrale qui a relevé à trois reprises ses taux de refinancement en 2022. 

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