Conjoncture

Cemac : la Commission à l’heure de l’austérité

Comment le refus par les Etats de reverser la taxe communautaire d’intégration impose un train de vie austère à l’organe exécutif de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.

Après 2018 où elle a vu son budget annuel chuter à 80 milliards Fcfa, soit une baisse de 30% en valeur relative et 25 milliards Fcfa en valeur réelle par rapport à l’année précédente, la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a été dotée, pour l’exercice 2019, d’un budget de fonctionnement en légère hausse de 83,09 milliards Fcfa. L’organe d’exécution de la Cemac continue ainsi de subir les conséquences de l’effondrement des cours des matières premières et principalement du pétrole, et aussi de l’enlisement des crises sécuritaires, dont pâtit la croissance de la sous-région depuis plus de quatre ans. Devant le Parlement communautaire réuni en N’Djamena au Tchad, en mars dernier, le président de la Commission, Daniel Ona Ondo, a indiqué que dans les conditions d’incertitude sur le recouvrement de la Taxe communautaire d’intégration (Tci), la seule option qui s’offrait était de maintenir celle-ci à 40 milliards de Fcfa comme en 2018, « tout en espérant un effort accru des Etats pour l’apurement des arriérés dont l’encours à fin décembre 2018 se situe à près de 30 milliards Fcfa ».

Le Gabonais, s’adressant aux institutions spécialisées de la Cemac, a insisté sur le fait qu’elles n’ont « pas d’autres choix que d’engager la rationalisation des charges de fonctionnement. Elles ne sauraient être en marge de la dynamique de réduction du train de vie impulsée au niveau des Etats ». Ambition générale, « dégager des marges budgétaires pour allouer suffisamment des ressources afin de réaliser des projets qui contribuent à l’amélioration des conditions de vie des populations », a poursuivi l’ancien Premier ministre du Gabon.

De même, pour tirer profit des énormes potentialités de développement qu’offrent les interventions du secteur privé pour diversifier les sources d’une croissance plus inclusive, a-t-il promis, la Commission va poursuivre et densifier le dialogue avec le secteur privé et engager le processus de mise en place d’un cadre législatif et réglementaire communautaire des Partenariats public-privé (PPP), lequel cadre législatif est attendu depuis plusieurs années.

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