Banques et Finances

Cemac : progression des performances du secteur bancaire mais forte chute côté microfinances

Dans un rapport sur la politique monétaire de la sous-région publié en juillet 2019, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) fait un diagnostic sur la situation des activités des établissements bancaires et de microfinances.

La Beac informe que les activités du système bancaire en zone Cemac ont continué à se renforcer au premier trimestre 2019, malgré une nouvelle dégradation de la qualité relative du portefeuille de crédit.  Le total agrégé des bilans s’est établi à 13 557 milliards de FCFA, en progression de 7,6 % par rapport au 31 mars 2018. Dans l’ensemble, l’activité des banques de la sous-région a été marquée par une quasi-stagnation des crédits bruts à 8 301 milliards, contre 8 305 milliards à fin mars 2018 ; une progression des dépôts de la clientèle qui se sont élevés à 9  920 milliards   (84,2 % du total du bilan) ; une détérioration de la qualité relative du portefeuille de crédits, caractérisée par une hausse de 11,9 % du niveau des créances en souffrance, à 1 816 milliards.

Cemac, 52 banques en activité

Au plan prudentiel, apprend-on, sur la base des états des 51 banques ayant déclaré leur situation au 31 mars 2019, il a été relevé que 37 banques en zone Cemac sont en conformité avec les dispositions relatives à la représentation du capital minimum contre 39 banques l’année précédente à la même date. En matière de solvabilité, 42 banques extériorisent un ratio de couverture des risques pondérés par les fonds propres nets supérieur ou égal au minimum de 8 %, contre 45 banques au 31 mars 2018.

Quant au respect du coefficient de transformation à long terme, 36 banques parviennent à financer à hauteur de 50% au moins (minimum réglementaire) leurs emplois à plus de cinq ans de durée résiduelle par des ressources permanentes. Au 31 mars 2019, le système bancaire de la Cemac comptait 52 banques en activité, 15 au Cameroun, 4 en Centrafrique, 11 au Congo, 8 au Gabon, 5 en Guinée Equatoriale et 9 au Tchad.

Les EMF inquiétantes

Contrairement aux banques, le secteur de la microfinance de la Cemac affiche une légère baisse de ses activités, tandis que sa situation prudentielle demeure préoccupante. À la date sous revue et sur la base des déclarations SESAME effectuées par 481 EMF déclarants, les principaux agrégats consultés par la Beac rapportent que  l’activité des établissements de microfinance (EMF) de la Cemac présente un total du bilan d’environ 1 103 milliards de FCFA, en baisse de 5% en glissement annuel. Aussi, la qualité du portefeuille de crédit reste préoccupante. Elle est caractérisée par des créances en souffrance déclarées de 90 milliards de francs CFA, 18% de l’ensemble des crédits bruts, et un excédent de trésorerie évalué à près de 416 milliards de francs CFA.

D’autre part, entre septembre 2017 et septembre 2018, le nombre de clients et de membres des EMF de la CEMAC est passé de 2,7 millions à 2,59 millions, soit une baisse de 9%. Le Cameroun et le Congo détenant le plus grand nombre de clients et de membres, avec respectivement 65% et 18% du total.  Le nombre d’agences et de guichets affiche une baisse de 11% sur la période analysée, passant de 1 963 en septembre 2017 à 1 738 en septembre 2018. La baisse de cet indicateur est plus marquée au Congo (-48%) et au Tchad (-13). Le Cameroun et le Tchad détiennent le plus grand nombre d’agences et guichets avec respectivement 82% et 8% du total de la Cemac.

Au 30 septembre 2018, plusieurs normes réglementaires n’étaient pas respectées par les EMF, en particulier, et dans un ordre décroissant, le fonds de solidarité, le ratio de couverture des immobilisations, le ratio de couverture des crédits par les ressources disponibles et la norme de liquidité. Le secteur de la microfinance de la Cemac compte 619 établissements de microfinance agréés et en activité, 412 au Cameroun, 11 en Centrafrique, 57 au Congo, 14 au Gabon, 03 en Guinée Equatoriale et 122 au Tchad.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page