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Centrafrique: le Président Touadera dénonce l’embargo sur les diamants et les armes

Le chef de l’Etat s’est exprimé à l’occasion de la fête de l’indépendance du pays le 13 août 2023. Il en a profité pour mettre à l’index les puissances occidentales qui, pour des raisons hégémoniques, maintiennent le pays sous la coupe de la pauvreté et de la dépendance.

Le président de la République centrafricaine, le professeur Faustin Archange Touadera, a adressé un message à la Nation le 13 août 2023, jour de la fête de l’indépendance de son pays. Après avoir remercié les partenaires de la Centrafrique dans l’épreuve sécuritaire et économique qu’elle traverse depuis 10 ans, notamment la MINUSCA et surtout les forces bilatérales russes et rwandaises pour les lourds sacrifices consentis pour la défense des droits de l’Homme, de la démocratie et de la souveraineté de la RCA, le chef de l’Etat a dénoncé l’embargo sur les armes et les diamants de Centrafrique imposé par « des puissances ».

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«Nul n’ignore que ces embargos, maintenus depuis dix ans à la demande constante de certaines puissances, sous de prétextes fallacieux, cachent mal les visées hégémoniques, géopolitiques et géostratégiques de celles-ci, et constituent de réels obstacles à l’exercice effectif de notre droit à l’autodétermination et la souveraineté permanente sur nos richesses et ressources naturelles», lance le chef de l’Etat. La RCA étant un Etat dont les recettes proviennent essentiellement de la vente des ressources minières dont le diamant, voit ses sources de revenus amenuisées. Car, avant la crise, la production diamantifère tournait autour de 900 000 à 1 million de carats par an.

Les restrictions de jouissance des ressources naturelles du pays font qu’aujourd’hui, les aspirations légitimes du peuple ne soient pas totalement satisfaites, en plus des graves dérives enregistrées au cours des décennies dans le pays.  «En effet, indique Faustin Archange Touadera, il est indéniable que depuis l’indépendance, notre pays n’a pas pu initier des stratégies en vue de mettre en œuvre des programmes de développement pouvant répondre aux besoins fondamentaux des populations et assurer une paix durable. Le pays a connu plusieurs décennies d’instabilité socio-politique et de dérives justifiées en partie par la mauvaise gouvernance.»

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Cette situation, poursuit le président de la République qui vient de remporter haut la main le référendum constitutionnel organisé il y a peu dans le pays et qui a vu la victoire écrasante du « OUI » à 95% des voix, a plongé la RCA « dans une situation de crise humanitaire profonde et déstructuré les secteurs productifs », non sans entraîner l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat et le dysfonctionnement des institutions de la République. 

Dès lors, souligne-t-il, la question de l’avenir du pays impose des choix courageux. «La question la plus cruciale et pertinente que nous devons nous poser concernant l’avenir de notre pays porte sur le point de savoir si nous sommes capables de nous dépouiller du vieil homme avec ses œuvres diaboliques, ses pratiques rétrogrades et compromissoires, lesquelles ont maintenu notre pays dans la pauvreté et détruit notre capital de vie ; ou si nous devons nous lever tous, comme un seul homme, pour nous tracer courageusement une nouvelle feuille de route, porteuse d’espoir, et tirer profit des gigantesques ressources naturelles dont regorgent nos sols et sous-sol pour bâtir un Centrafrique nouveau où il fait bon vivre ? »

La réponse selon le chef de l’Etat réside dans le changement de paradigme. Celui-ci impose d’avoir une nouvelle vision qui devrait façonner le programme du présent, « sortir des sentiers battus en repensant notamment notre politique de défense, notre politique économique, sociale, et surtout notre politique étrangère pour nous ouvrir de nouveaux horizons».

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Ces horizons passent par des négociations et des échanges avec de nouveaux partenaires notamment les pays du groupe des BRICS. «En plus d’avoir décidé d’abriter leur siège en Afrique centrale dans notre pays, ils vont développer très prochainement sept projets structurants dans les domaines énergétiques, miniers et des télécommunications ».

Cette volonté de diversification des partenaires s’est également étendue à celle des instruments de financement de l’économie.   «C’est aussi pour consacrer notre droit inaliénable à l’autodétermination et accélérer la marche de notre pays vers l’émergence que j’ai promulgué les lois relatives aux cryptomonnaies et à la tokénisation des ressources naturelles et foncières de la République Centrafricaine », explique le chef de l’Etat.

Face à ces défis, Faustin Archange Touadera lance un appel à tous les enfants de la République afin de trouver des ressources nécessaires pour faire face aux conséquences dramatiques du Covid-19, des réchauffements climatiques, de la récession économique, de la guerre en Ukraine. Aussi se réjouit-il qu’en « dépit des manipulations, des désinformations, des intimidations et des messages de haine véhiculés par quelques enfants égarés du pays ou les relais locaux de ceux qui renient notre souveraineté et qui veulent nous maintenir dans la pauvreté et la dépendance », la fibre patriotique soit toujours vive.

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