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CHAN/CAN : le Gabon convoite la réassurance des stades

La société commerciale gabonaise de réassurance (SCG-Ré) compte sur l’expérience accumulée lors des CAN 2012 et 2017 organisées par le Gabon pour accompagner le Cameroun dans ce domaine. Le réassureur veut tirer avantage de préférence locale prônée par le gouvernement.

Dans le cadre de la tournée qu’il a entrepris le 10 décembre 2020 sur les différents chantiers des infrastructures sportives dans les villes hôtes du Championnat d’Afrique des Nations de football (Chan 2021), Cameroun 2021, le premier ministre, Joseph Dion Ngute, ne tarit pas d’éloges à l’égard des ouvrages en construction. «Les stades que j’ai vus sont les mêmes que vous pouvez voir dans n’importe quelle grande ville du monde. Ce sont des infrastructures modernes et solides qui dureront au moins 100 ans et pour les générations à venir. Nous pouvons même maintenant organiser une coupe du monde », a-t-il déclaré.

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Derrière le défi technique lié aux à la construction de ces édifices, il faut maintenant penser, la gestion, la maintenance, l’assurance etc. Sur ce cet aspect certains acteurs affichent déjà leur intérêt. C’est le cas de la Société commerciale gabonaise de réassurance (SCG-Ré). De passage au Cameroun fin novembre, à l’occasion des soutenances et du grand jury de la promotion 2018 de l’Institut international des assurances, l’Administrateur-directeur général de la SCG-Ré, par ailleurs président de la fédération gabonaise des sociétés d’assurances (Fegasa), Dr. Andrew Gwodog, a laissé entendre que sa société s’y intéressait.

Le Code Cima (conférence internationale du marché des assurances) institut une cession légale obligatoire au premier franc au profit des sociétés de réassurance. Un marché qui revient très souvent aux compagnies étrangères. « Notre défi est désormais de tout faire pour empêcher que la réassurance ne soit confiée à l’étranger », pense l’ADG de la SCG-Ré. La compagnie gabonaise est déjà active au Cameroun puisqu’elle fait partie des réassureurs de la Sonara. Cette « expérience locale » est perçue comme un grand atout par certains officiels camerounais.

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Bien plus, cette question revêt plusieurs enjeux. Derrière cette prime de réassurance, « c’est en réalité l’épargne des camerounais qui est transférée à l’étranger alors que cette épargne aurait pu servir au développement du pays », explique Dr. Andrew Gwodog. C’est donc conscient de cet enjeu que le gouvernement camerounais, à la suite du gouvernement gabonais, trouve utile de créer une société de réassurance afin que cet argent ne parte plus à l’étranger. Au Gabon, la réassurance représente 14 milliards de Fcfa/an que la SCG-Ré collecte. « Nous réinjectons cette épargne dans l’économie nationale à travers la souscription aux emprunts obligataires émis par le Trésor gabonais ou encore les titres publics», souligne-t-il.

D’une manière générale, insiste le réassureur, les risques africains sont tellement importants qu’il vaut mieux avoir plusieurs sociétés de réassurance pour partager le risque. Ce qui participe de la solidarité financière et économique de nos Etats. Nous prenons un bout au Gabon, le Sénégal en prend un, le Cameroun conserve sa part, on envoie une partie à la Cica-Ré, etc. et tous les risques africains seront donc réassurés en Afrique. L’idéal étant que « nous ne devrions faire recours aux sociétés occidentales que lorsque nous avons épuisés toutes les possibilités endogènes». Par exemple, il y a 47 sociétés de réassurances en Afrique à fin juin 2020. Ce qui donne quand même une marge de manœuvre.

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Les infrastructures qui sont au centre de cette bataille sont des projets clé en main prévus à Douala et Yaoundé. Dans la capitale économique, le complexe sportif de Japoma est composé d’un stade de compétition avec tribunes et gradins couverts d ́une capacité de 50 000 places ; deux terrains d ́entrainement d ́une capacité de 1000 places chacun avec tribunes non couvertes ; un gymnase couvert d ́une capacité de 2000 places assises offrant une possibilité d ́accueillir simultanément deux compétitions (handball, volleyball, basketball, etc….) ; une piscine olympique (08 couloirs) de 1000 places assises, couverte avec différents bassins ; deux terrains de basketball non couverts ; deux terrains de volleyball non couverts ; quatre courts de tennis (deux en béton et deux en terre battues).

Le futur complexe sportif d’Olembé comprendra le stade Paul Biya d’une capacité de 60 000 places couvertes, deux stades d’entraînement de 1000 places chacun.

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