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Cimenteries : l’inflation persiste malgré les belles promesses du secteur

Les sixième et septième industries de production du ciment sont annoncées, respectivement à Kribi et à Douala. Cette floraison d’opérateurs devrait favoriser la compétitivité du marché, même s’il faut relever que les prix du ciment n’ont pas rechuté en dépit des rappels à l’ordre du gouvernement.

Le secteur de la cimenterie va s’enrichir d’un nouvel opérateur dans la zone portuaire de Douala. Il s’agit d’une unité industrielle de l’entreprise chinoise Yousheng Cement Co Ltd. La nouvelle apparait dans le contenu d’un communiqué du ministre délégué auprès du ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, Nana Aboubakar Djalloh, lequel renseigne sur la tenue, du 30 août au 4 septembre 2021 à l’École publique d’application de Joss II, des audiences publiques portant sur l’étude d’impact environnemental du projet. Pour l’heure, on ignore le coût global de cet investissement, encore moins les capacités productives de cette entreprise. On sait tout de même qu’avec l’arrivée de Yousheng Cement Co Ltd, le secteur comptera désormais sept opérateurs, et fera désormais du Cameroun un hub des cimenteries dans la Sous-région Afrique centrale à en croire nos confrères du site Investir au Cameroun. « La réalisation de ce projet permettra de doter le Cameroun de sa 7e cimenterie, et de faire du pays un véritable hub du ciment dans la sous-région Afrique centrale. En effet, de bonnes sources, les travaux de la 6e cimenterie du Cameroun vont démarrer incessamment dans la zone industrialo-portuaire de Kribi, dans la région du Sud », précisent-ils.

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Dans la foulée, l’on annonce le démarrage imminent des travaux de construction de la sixième cimenterie dans la zone portuaire de Kribi. La pose de la première pierre de cet ouvrage envisagé sur une surface de 10 hectares est prévue au cours de ce second semestre 2021, et les travaux dureront 24 mois. Ce projet porté par l’homme d’affaires et ancien ministre de l’Agriculture ivoirien Bernard Koné Dossongui, pour un coût global de 39 milliards de FCFA, permettra de produire un million de tonnes de ciment par an, et devrait générer près de 16.000 emplois directs et indirects. Ce projet a reçu l’aval de l’Agence de Promotion des Investissements (API) au travers d’une convention signée le 04 août dernier, et grâce à laquelle la cimenterie de la SIC va bénéficier de facilités fiscales et douanières sur une période étalée entre 5 et 10 ans.

Inflation persiste

L’arrivée des 6e et 7e cimenteries augure des lendemains qui chantent pour le secteur, et devrait logiquement favoriser une saine compétitivité sur le marché. Pour l’heure, on dénombre cinq opérateurs actifs qui rivalisent de production pour tenter de satisfaire la demande nationale. Il s’agit de Cimencam (2,2 millions de tonnes), filiale locale du groupe Lafarge-Holcim-Maroc Afrique (Lhma) ; du Nigérian Dangote (1,5 million de tonnes) ; du Turc Eren Holding, qui contrôle le capital de Medcem Cameroun (600 000 tonnes) ; du Marocain Cimaf (500 000 tonnes en cours d’extension), et de la société Mira Company (un million de tonnes évoqué au départ du projet). Et pourtant, les consommateurs tardent à ressentir les effets de cette floraison d’opérateurs. Bien au contraire. Les prix continuent de caracoler sur le marché, malgré les rappels à l’ordre du ministère du Commerce.

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Le 29 juin dernier, le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana adressait une correspondance au Directeur général de la société Les Cimenteries du Cameroun (Cimencam), Benoît Gallichet, dans laquelle il accusait son entreprise d’entretenir l’inflation. Un mois après ces menaces, le gouvernement a cru bon de convoquer l’entreprise et ses partenaires de la distribution à une réunion de concertation au sein de son département ministériel. A l’issue des échanges, Cimencam et ses distributeurs s’étaient engagés à appliquer des prix en dessous des prix homologués, notamment : ciment multi X (32.5) : 4600F le sac de 50kg ; Ciment Robust (42.5) : 4900 le sac de 50kg ; tandis qu’à Douala, Ciment multi X (32.5) ; 4300F le sac de 50kg ; Ciment Robust (42.5) : 4600 le sac de 50kg. Il s’agit en effet des prix usine incluant les coûts de transport pour ce qui est de Yaoundé, et sans frais de transport pour la ville de Douala où les industries de Cimencam sont installées. Mais à l’épreuve des faits, la situation n’a pas évolué car, les prix du ciment, plus précisément la marque Cimencam, culminent parfois jusqu’à 5000 FCFA dans certains espaces de distribution. Au grand dam du consommateur.

Lire aussi : Un sixième opérateur de cimenterie s’installe au Cameroun

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