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Investissements directs étrangers : le Cameroun capte 400 milliards en 2019

« Publier la constitution des sociétés en ligne de manière systématique et à moindre coût ; réduire le minimum de perception des impôts sur le bénéfice qui est de 2,2% du chiffre d’affaires et envisager la réduction de l’impôt sur les sociétés qui est actuellement de 33% ; réduire le seuil du capital minimum de 100 000 à 5000 FCFA pour les sociétés à responsabilités limitées (Sarl) n’ayant pas recours au notaire (…). » En tout, 22 recommandations ont été adoptées le 22 octobre 2020 à Yaoundé au terme de la 11e édition du Cameroon business forum (CBF).

La mise en œuvre diligente de ces recommandations devrait davantage faciliter l’environnement des affaires au Cameroun. Du moins c’est la conviction, du gouvernement, du Parlement, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers dont les représentants se retrouvent une fois l’an, depuis 2009, dans le cadre du CBF.

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En guise d’évaluation, le Premier ministre annonçait, en 2019, « l’exécution de 150 recommandations sur un total de 200 ». Selon le PM, 90 recommandations ont abouti à des « réformes déterminantes ». Par contre, le secrétaire permanent du CBF, Moïse Ekedi Etende précise que « seulement 70 réformes abouties sont éligibles aux critères du Doing business. » Pire, seulement 20 de ces réformes ont été reconnues (comme telles) au plan international. Qu’importe, côté pouvoirs publics, on est plutôt sur le satisfecit.

En mai 2020 courant, l’Agence de promotion des investissements (API), qui implémente depuis 2014 la loi portant incitations à l’investissement privé en République du Cameroun, annonçait avoir déjà signé 224 conventions avec différents investisseurs nationaux et étrangers. En précisant qu’il ne s’agit jusqu’ici que des intentions, l’API avance le chiffre de 4000 milliards de FCFA d’investissements cumulés en perspectives et environ 74 000 emplois directs potentiels.

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Crises

Pour ce qui est des investissements directs étrangers (IDE), les différents rapports de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), le flux d’IDE entrants à 782 millions de dollars (environ 391 milliards de FCFA) en 2019 contre 765 millions de dollars (environ 382,5 milliards de FCFA) en 2018 et 814 millions de dollars (environ 407 milliards de FCFA) en 2017. Dans le même temps, l’organisme onusien évalue à 8,434 milliards de dollars (environ 4217 milliards de FCFA) le stock d’IDE du Cameroun en 2019 contre 7,652 milliards de dollars (environ 3826 milliards de FCFA) en 2018 et 7,237 milliards de dollars (environ 3618,5 milliards de FCFA).

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D’une manière générale, souligne la Cnuced, les investissements à destination du Cameroun ont connu une accélération à partir de 2010 (taux de croissance annuel moyen de 12,4 % entre 2010 et 2015), mais les différentes crises que connaît le pays depuis 2014 aggravées par la chute des prix des matières premières, ont conduit à un net ralentissement des projets d’investissement : le stock d’IDE n’a progressé que de 1,9% en 2016, 4,28% en 2017 ; 5,42% en 2018 et 9,27% en 2019.

Bien que le Cameroun attire des investissements significatifs, la Cnuced note que le stock d’IDE du pays reste modeste par rapport à ses voisins de la Cemac, notamment le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad, qui concentrent d’importants investissements dans le secteur pétrolier. En 2019, le stock d’IDE du Cameroun s’élevait à 16,68% du PIB contre 23% en 2016.

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