TchadAfrique Centrale

Climat des affaires: le Tchad renforce son arsenal de lutte contre la corruption

Le nouvel instrument juridique vient en remplacement de l’ancienne Inspection générale d’État pour faciliter l’installation des investisseurs étrangers dans le pays.

Depuis le 1er août 2023, les autorités tchadiennes ont créé l’Autorité nationale de lutte contre la corruption en remplacement de l’Inspection générale de l’Etat. La mission de la nouvelle institution consiste à bannir les mauvaises pratiques administratives et d’aider les investisseurs à s’implanter dans le pays. Dans un contexte de renouvellement de l’élite et d’exploration de nouvelles opportunités d’investissement, le pays est à la quête d’investisseurs étrangers pouvant lui garantir une exploitation rationnelle, profitable et équilibrée de ses ressources naturelles.

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La création de cette institution n’a pas manqué de susciter de vives polémiques et de critiques au regard des ravages de la corruption dans le pays. Dans cette optique, assure le secrétaire général du gouvernement, le président de la Transition, Mahamat Idriss Déby Itno garantit sa totale indépendance dans le combat contre les malversations économiques. « Pour bannir toutes les inégalités affectant au passage le climat général des affaires, il a été recommandé de créer une autorité indépendante. (…) Le chef de l’État en est le garant. Le simple citoyen peut dénoncer ou saisir. Mais cette autorité a pour vocation aussi la prévention et la moralisation de la vie publique», précise Haliki Choua Mahamat, secrétaire général du gouvernement.

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La création de cette institution gouvernementale intervient alors que le Tchad est dans un processus de ratification de textes, de conventions et d’instruments juridiques internationaux de lutte contre la corruption. Les autorités de la Transition ont fait de la lutte contre la corruption leur objectif en vue de donner au pays toute sa grandeur sur la scène internationale. Car, en 2021, le pays s’est positionné à la 161 ème place sur 179, selon l’indice de perception de la corruption de Transparency International, faisant de ce pays d’Afrique centrale, l’un des plus corrompus. En 2022, le pays a été classé 167 ème sur 180 pays dans le monde selon le classement éponyme.

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Toutefois, selon Transparency International, par rapport à l’année précédente, l’on note qu’«une légère augmentation de la corruption a été enregistrée en 2022. Sur le long terme, elle a baissé modérément ces dernières années». L’ONG allemande, entre autres cause de la corruption au Tchad en 2022, pointait l’inefficacité des poursuites judiciaires, la faiblesse des revenus des populations. «Au Tchad, le revenu par habitant est de 655 euros par an ; ce qui est extrêmement bas par rapport au reste du monde. Le coût de la vie est nettement inférieur à la moyenne mondiale et révèle des problèmes socio-économiques massifs », expliquait Transparency International.

Pour redresser la barre, le président de la République, Mahamat Idriss Déby, a lancé une série d’enquêtes sur des malversations touchant notamment le secteur pétrolier. L’une des enquêtes a permis de révéler un scandale financier de 21 millions de dollars qui a débouché sur le limogeage du directeur général et de son adjoint à la Société des Hydrocarbures du Tchad.

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