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Climat social : regain de tension entre Hysacam et ses employés

Les agents de la Société Hysacam (Hygiène et salubrité du Cameroun) sont de nouveau en colère. Les délégués du personnel de cette entreprise spécialisée dans la collecte et le traitement des ordures ménagères, regroupés au sein du Syndicat interrégional des travailleurs d’assainissement, propreté et activités connexes du Cameroun (Synitapacc), ont adressé une correspondance le 28 juillet 2021 au Directeur régional de l'agence Hysacam de Douala, Jean Pierre Ymele, détaillant les raisons de leur mécontentement.

«En effet suite aux promesses de paiement de salaires du mois de juin 2021 à nous faites sans succès, nous observerons un arrêt de travail le vendredi 30 juillet 2021 si nos salaires mensuels de juin 2021 ne sont pas positionnés dans nos différents comptes bancaires au plus tard le 29 juillet 2021 (…)Nous observerons encore un arrêt de travail le mardi 10 août 2021 si nos salaires du mois de juin 2021, ne sont pas payés au plus tard le lundi 9 août 2021», indique la correspondance signée de Thierry Tang, Lydie Bella, Jean Makon, Y.L Nsod, Jean baptiste Nkatla, Roger Ngouegang, et Éric Njamou. Le personnel d’Hysacam redoute par ailleurs d’éventuelles coupes sur leur traitement par les banques: «nos salaires positionnés dans nos comptes bancaires pour le compte du mois de juin 2021, subiront le retranchement de deux échéances sur un mois et nous sortirons des banques sans rien recevoir comme salaire», mentionne le même document.

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Le Synitapacc ravive la tension sociale de décembre 2020 au cours de laquelle le personnel Hysacam annonçait un arrêt d’activités, le 11 décembre 2020, après celles de 2018 et 2019. Ce, pour conditions de travail difficiles, non-paiement des salaires des mois d’octobre et novembre 2020, ainsi que pour non-reversement de la gratification 2020.

Rendu sur le terrain le 30 juillet 2021, jour d’arrêt de travail du personnel Hysacam, les activités de rotations de camions de ramassage des ordures se déroulent pourtant comme d’habitude dans la ville de Douala, épicentre de tous les mouvements d’humeur de cette entreprise. Dans les rues et artères de la capitale économique, les agents vaquent en effet sereinement à leurs occupations. Que s’est-il réellement passé? Nous apprendrons de source digne de foi que des négociations entre les délégués du personnel et le top management de l’entreprise ont mis un terme à la menace de débrayage: «le paiement du mois de juin 2021 est en cours. Il faut relever qu’il ne s’agit pas d’un arriéré de salaire, mais plutôt d’un retard de paiement dû à diverses raisons. Toutes les dispositions sont en train d’être prises pour le règlement du mois de juin 2021. Par ailleurs, le paiement du mois de juillet sera effectué lorsque nous aurons consolidé la procédure de paiement», affirme la source.

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Par ailleurs, nous apprendrons du même canal qu’Hysacam est créditeur de plusieurs milliards de FCFA envers l’Etat et les collectivités territoriales décentralisées, partenaires de l’entreprise: «cette situation sur les retards de salaires est causée par les retards de paiement des prestations Hysacam de la part de ses clients», indique la source. Sans dévoiler le montant exact de cette ardoise, notre relai indique toutefois que la dette globale de ces prestations impayées estimée en décembre 2020 à 20,6 milliards de FCFA, «a connu une évolution mais reste encore importante. Les prestations impayées, c’est simplement le travail effectué par Hysacam pour remplir sa mission quotidienne de propreté dans les villes: collecte, transport, et traitement des déchets. En retour, l’Etat doit payer la prestation à hauteur de 80% et chaque ville à hauteur de 20% », ajoute la source.

 Hysacam emploie 5000 personnes dans ses 15 agences au Cameroun, et ses 4 filiales à l’étranger (Niger, Tchad, Bénin et Liberia). Dotées d’un capital de 10 milliards de FCFA, l’entreprise dispose de 500 camions, 100 véhicules légers destinés au contrôle de l’activité, et 50 engins lourds pour ses missions de collecte des déchets. Avec 2 centrales de captage et de traitement du biogaz et plusieurs ateliers opérationnels, Hysacam traite par ailleurs 500 Teq Co2 par jour. Avec une capacité de collecte de 5000 tonnes quotidiennement, on estime à 15.000.000 les personnes bénéficiant des services d’hygiène et de salubrité d’Hysacam.

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Fondée en 1969 par la famille Granjouan, Hysacam devient une filiale française Sita, avant sa complète nationalisation après la reprise en 1995, de son capital par des actionnaires camerounais. L’entreprise a noué des accords de partenariat avec les villes de Douala, Yaoundé, Garoua, Bafoussam, d’Ebolowa, Bertoua, Kribi, Edéa, Limbe, Bamenda, Kumba, Sangmélima, Buea, Meyomessala, Bangangté ou Bangou etc. Également implantée à Cotonou au Bénin, Monrovia au Liberia, Niamey au Niger et Ndjamena au Tchad.

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