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Commerce extérieur: la nécessité d’une Agence des exportations

La non mise sur pied de cette structure pourtant prévue dans la loi du 19 avril 2002 portant charte des investissements au Cameroun est, d’après BKP Economic Advisors, l’une des causes majeures du manque de vitalité des opérations du commerce extérieur du pays.

Face à l’atonie de plus en plus prononcée des opérations du commerce extérieur du Cameroun, ainsi que le révèle aisément le creusement de la balance commerciale en 2018 à 1 438,3 milliards, soit +22,8% par rapport à 2017, EcoMatin avait décrié, dans son édition du 17 décembre 2018, la non application intégrale de la loi du 19 avril 2002 portant charte des investissements au Cameroun. Celle-ci prévoit, en son article 25, trois organes pour la promotion et la facilitation des investissements et des exportations : le Conseil de régulation et de compétitivité, l’Agence de promotion des investissements et l’Agence de promotion des exportations. Les deux premières structures existent officiellement depuis 2004 et 2013, respectivement. La grande oubliée reste la troisième, ce qui apparaît comme une grosse aberration, surtout dans le contexte actuel du Cameroun marqué par une chute continue de ses exportations depuis 2014. Le rapport 2017 de l’Institut national de la statistique (Ins) sur le commerce extérieur du Cameroun note ainsi que les échanges au cours de l’année sous revue ont été marqués par des baisses de 8,2 % en volume et 3,8% en valeur. Et que, malgré une réduction continue du déficit commercial, la balance restait déficitaire de 1 089,5 milliards Fcfa. Plus grave, elle enregistrait une réduction de 38,2 milliards Fcfa par rapport à l’année 2016.


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Dans une étude qu’il vient de rendre publique sur les opérations d’import/export du Cameroun, BKP Economic Advisors, un cabinet de conseil et de recherche en économie basée à Munich (Allemagne), déplore le fait que, non seulement le pays ne dispose d’aucun mécanisme de financement ou d’assurance des exportations pour couvrir certains risques liés aux opérations du commerce extérieur, mais s’étonne de l’inexistence d’une agence des exportations. BKP Economic Advisors pointe l’incapacité des missions consulaires du Cameroun, comme c’est le cas avec la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, à remplir convenablement la mission de promotion économique et commerciale du pays, en raison principalement de la faiblesse des moyens financiers mis à leur disposition.


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Sous-directeur des échanges commerciaux au ministère du Commerce, Narcisse Ghislain Olinga a tiré la sonnette d’alarme sur la situation des exportations du Cameroun lors de la conférence annuelle des responsables du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), en avril 2018. « Il y a nécessité, urgence même, de mettre en place l’Agence de promotion des exportations qui avait été prévue depuis 2002 dans le cadre de la charte des investissements ». Il avait expliqué que c’est cette agence qui « devrait piloter et coordonner la politique nationale du commerce extérieur avec un déploiement qui serait véritablement tentaculaire. Elle s’occuperait des questions de financement et de dynamisation de notre appareil d’exportation ».

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