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Communes : la masse salariale annuelle du personnel passe à 25 milliards de FCFA

Alors que la dette salariale et sociale due aux 18 268 employés de ces collectivités s’accumule, le gouvernement tente d’anticiper les difficultés à venir pour la mise en place de la fonction publique locale.

Directeur des ressources humaines des collectivités territoriales décentralisées au ministère de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel), Ernest Chongu avait expliqué dans Cameroon Tribune, quelques jours après la dernière fête de la jeunesse, que la moitié des 600.000 emplois attendus en 2022, selon les projections du président de la République déclinées dans son discours à la jeunesse le 10 février dernier, allaient être créés par les régions et les communes. Mais, les récentes évolutions, notamment le gel des recrutements dans les communes et communautés urbaines décidé par le ministre Georges Elanga Obam, en raison d’une dette salariale et sociale astronomique de ces collectivités, éloigne toute possible l’atteinte de cet objectif. EcoMatin a appris, au terme de la session du Conseil national de la décentralisation tenue le 16 juin dernier sous la présidence du Premier ministre, joseph Dion Ngute, que les 360 communes et les 14 communautés urbaines du Cameroun emploient jusqu’à 18 268 personnels, selon les données des recensements effectués entre 2019 et 2021 sous l’égide du Minddevel.

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 La prise en solde de ces personnels coûte 25 milliards Fcfa chaque année, pour une masse salariale mensuelle d’environ 2 milliards Fcfa. Il s’agit là d’un vrai boulet entre les mains du gouvernement, qui s’apprête à mettre en place la fonction publique locale qui impose une meilleure maîtrise des effectifs. Quel sort va être réservé à ces employés qui, dans leur immense majorité, ne présentent pas le profil des futurs fonctionnaires des collectivités territoriales décentralisées ? Au-delà de cette question lancinante, il y a celle du règlement de dette salariale et sociale astronomique due par les communes et communautés urbaines à ces personnels. Fin mai, Georges Elanga Obam a d’ailleurs instruit les maires à mettre entre parenthèses les autres dépenses de leurs communes pour gérer prioritairement celles liées aux salaires, aux arriérés de salaires et aux cotisations sociales en utilisant non seulement les centimes additionnels communaux qui arrivent au mieux des cas tous les trois mois, mais tous les différents transferts reçus du trésor public.  Au vu du niveau de la dette à régler, comme nous l’avons indiqué précédemment, cette décision hypothèque sérieusement les investissements dans ces collectivités.

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Alors que les recrutements dans les collectivités territoriales décentralisées se sont majoritairement faits à l’aveuglette, le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, plaide pour que les administrations concernées mènent au préalable les diligences nécessaires pour  bien cerner le périmètre et les modalités de prise en charge de la solde des agents de la future fonction publique locale, ainsi que pour la maîtrise des postes de travail et des effectifs ; « l’enjeu étant d’éloigner le risque d’insoutenabilité budgétaire soutenabilité budgétaire des charges du personnel ».

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