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Complexe sportif d’Olembe : des impayés de 19,5 milliards de Fcfa bloquent les travaux d’achèvement du chantier

Le prestataire canadien Magil, qui s’était engagé devant le Secrétaire général de la présidence de la République à reprendre les travaux dès le 16 janvier, s’est rétracté et pose comme préalable le règlement par le ministère des Sports des décomptes non payés. Le maître d’ouvrage ne se reconnaît pas dans ces comptes. Il dénonce cependant des surfacturations qui renchérissent les travaux par rapport au coût initial du projet et se refuse à valider ce montant.

Le bras de fer se poursuit donc entre le prestataire Magil et le ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep), au sujet des travaux d’achèvement du complexe sportif d’Olembe, à Yaoundé. Après avoir résilié unilatéralement le contrat la liant à l’Etat du Cameroun, l’entreprise canadienne s’était pourtant  engagée à reprendre les travaux dès le 16 janvier dernier, au terme d’une réunion présidée quelques jours plus tôt au Palais de l’unité par le Secrétaire général de la présidence de la République (Sg/Pr), Ferdinand Ngoh Ngoh. De source bien informée, le plus proche collaborateur du chef de l’Etat avait, en effet, fait la promesse au canadien que 4,5 milliards de Fcfa allaient lui être reversés au sortir de la réunion du palais, représentant les arriérés dûs par l’Etat au titre des travaux supplémentaires réalisés par l’entreprise durant la Coupe d’Afrique des nations que le Cameroun a accueilli début 2022 – et non inclus dans le contrat principal -, notamment sur la clôture de l’enceinte sportive et le câblage audiovisuel du stade principal. Cet engagement n’a pas été tenu à ce jour, et toutes les relances de Magil à ce sujet sont restées lettre morte.

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A part cette ardoise liée aux travaux d’urgence susmentionnés, Magil réclame encore 13 milliards de Fcfa au Trésor public sur le contrat principal, montant qui prend en compte les arriérés dûs aux sous-traitants locaux et étrangers du chantier, lesquels sont évalués à 3 milliards de Fcfa.

Le maître d’ouvrage ne se reconnaît pas dans ces comptes qui se chiffrent à 19,5 milliards de Fcfa. Il dénonce cependant des surfacturations qui renchérissent les travaux par rapport au coût initial du projet et se refuse à valider ce montant. Le ministre Narcisse Mouelle Kombi soutient que Magil a reçu à ce jour 42 milliards de Fcfa sur l’enveloppe globale de 55 milliards de Fcfa représentant le coût des travaux. « Ces montants cumulés représentent 76% du budget total du projet, sachant que les autres composantes de la phase 2, prévues par Piccini et bien que revues, sont restées au stade de maquettes », dénonçait-il dans une correspondance adressée le 03 janvier dernier au Premier ministre, Joseph Dion Ngute.

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En rappel, Magil qui avait hérité du chantier du complexe sportif d’Olembe en décembre 2019 après le constat par le maître d’ouvrage de la défaillance du premier adjudicataire, l’italien Piccini, avait signé un contrat de 55 milliards de Fcfa avec l’Etat du Cameroun. Les termes dudit contrat prévoyaient, dans la première phase, l’achèvement des travaux du stade principal de 60.000 places, des stades d’entraînement, l’aménagement des parkings et des voiries, et même la construction d’un hôtel quatre étoiles qui reste attendu. La deuxième phase des travaux concerne la construction d’une piscine olympique dans l’enceinte du complexe, d’un gymnase, d’un centre commercial, de terrains de basketball et de volley-ball, de courts de tennis et de la clôture.

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D’un budget global initial de 163 milliards de Fcfa, le coût de ce projet est passé à 218 milliards de Fcfa, à la faveur d’une rallonge de 55 milliards décidée en 2021 par la présidence de la République. Le ministre des Sports accuse Magil d’avoir mis en place des stratagèmes pour gonfler artificiellement ses prestations, à travers le ralentissement des travaux, leur arrêt pur et simple, des surfacturations, des doubles facturations, la rémunération exponentielle du personnel expatrié, etc. « Pour illustration, entre 2020 et 2021, sous le fallacieux prétexte du manque de matériel, le chantier fut mis à l’arrêt pendant 6 mois. Après vérification, il s’est avéré que les stocks de matériels laissés par Piccini et disponibles sur le site pouvaient permettre d’achever le stade principal, ses deux annexes, l’hôtel, le centre commercial et les salles de cinéma », écrivait Narcisse Mouelle début janvier. De son côté, Magil signale que son prédécesseur Piccini a surestimé les taux d’avancement des travaux. Pour ce qui est du matériel mentionné supra par le ministre, le prestataire canadien, cité par la BBC, explique à contrario que de nombreux conteneurs de matériel étaient « détériorés, périmés ou inutilisables, des constats faits en compagnie des responsables du maitre d’ouvrage ».

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