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Congo: le FMI prescrit la rationalisation des subventions

Au terme de la 3ème revue de l’Accord entre le Congo et le FMI appuyé par la Facilité élargie de crédit dont une mission vient de séjourner dans le pays il y a peu, l’institution de Bretton Woods tire la sonnette d’alarme sur la rationalisation des exonérations fiscales, du soutien des prix des produits pétroliers à la pompe, la priorisation des dépenses d’investissements et sociales.


Parmi les priorités auxquelles doivent se consacrer les autorités congolaises en vue de remédier aux dérapages budgétaires antérieurs  et les mesures structurelles clés, il y a la stimulation de la mobilisation des recettes intérieures. Cette option passe par la rationalisation des exonérations fiscales accordées aux opérateurs du secteur de l’énergie en particulier. Elles devront ensuite s’attaquer à l’épineuse question  des subventions des carburants à la pompe dont, selon le Fonds, le gros des bénéfices ne profite en réalité qu’aux nantis. Les mesures de rationalisation appelées par le FMI permettront d’atténuer le coût de la vie et d’aider les plus vulnérables.

La troisième mesure politique concerne la priorité à donner aux dépenses sociales plus larges ainsi qu’aux dépenses de développement essentielles. Pour la mission du FMI qui a séjourné dans le pays du 8 au 19 mai 2023, « la mise en œuvre rapide et décisive de ces politiques et réformes est essentielle pour que la République du Congo parvienne à consolider sa position budgétaire, à réorienter les dépenses vers les besoins sociaux et les infrastructures essentielles, à maintenir la dette publique à des niveaux viables et à fournir une base solide pour une économie plus forte et diversifiée ».

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S’agissant spécifiquement des subventions des carburants, le FMI, au Congo, reste dans l’attente d’une déréglementation progressive des prix des carburants. Toutes choses qui permettront au pays de dégager des ressources financières orientées vers les dépenses de développement, le paiement des arriérés intérieurs ainsi que des aides sociales ciblées en faveur des plus vulnérables. Les autorités ne sont pas encore parvenues au seuil minimum critique de 50% voulu par le Fonds concernant la rationalisation des subventions du soutien public des prix des carburants à la pompe. Le gouvernement jusqu’ici n’a consenti qu’une hausse de 5% seulement dans les stations-services alors que le FMI exigeait 65% d’augmentation.

En parallèle, les autorités devaient poursuivre l’accroissement de la mobilisation des recettes grâce à l’assainissement des finances publiques et réduire les exonérations octroyées aux entreprises publiques du secteur pétrolier.

Pourtant, fin mars 2023, lors du dernier passage de la mission du Fonds à Brazzaville, le gouvernement et le FMI s’étaient accordés sur la poursuite de l’élargissement de l’assiette fiscale, du recouvrement des arriérés d’impôts, des efforts supplémentaires pour la réduction des subventions aux carburants, l’augmentation des aides sociales destinées aux populations vulnérables ; le renforcement de la gestion des finances publiques et de la dette publique en vue de l’accroissement de l’efficacité des dépenses publiques.

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Des conditionnalités qui reviennent sur la table des discussions et qui ont été largement discutées du 14 au 16 avril dernier à Washington lors des Assemblées annuelles du Printemps du FMI et de la Banque mondiale entre le ministre des Finances du Congo, Ludovic Ngatsé et le directeur général adjoint du FMI, Kenji Okamura. « Bien que des progrès aient été réalisés sur le programme de gouvernance et de lutte contre la corruption, des efforts continus pour soutenir la mise en œuvre sont nécessaires pour un cadre efficace de lutte contre la corruption », indique le FMI dans son communiqué de fin de mission de la 3ème revue de la FEC.

Si les autorités se sont engagées à mettre en œuvre les politiques nécessaires afin de préserver la stabilité macro-économique du pays, promouvoir une croissance durable et inclusive et consolider les progrès récents dans la réduction des vulnérabilités de la dette, les discussions se poursuivront en vue de finaliser les détails de la mise en œuvre de ces mesures politiques question de parvenir à un accord au niveau des services devant déboucher à un troisième décaissement d’appuis budgétaires.

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Pour mémoire, le 9 février 2023, le Conseil d’administration du FMI approuvait le décaissement de 87 millions de dollars au terme de la deuxième revue du programme. Le montant similaire avait été décaissé en juin 2022, au terme de la première revue de ce programme triennal qui porte sur un montant total de 432 millions de dollars.

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