Consommation : la grande distribution à l’assaut de la classe moyenne

C’est la ruée dans la grande distribution au Cameroun. A coups de milliards, les opérateurs se livrent une concurrence sans merci. Ce qui se traduit, depuis 2015, par le développement des chaînes de distribution nationales (Santa Lucia, Dovv, Kado, Mahima, Ecomarché) et sous franchises de marques internationales (Leader Price, Casino, Cfao, etc.).

Sur la période 2017-2020, la Compagnie Française de l’Afrique Occidentale (Cfao) en partenariat avec Carrefour prévoit l’ouverture de six enseignes (2 centres commerciaux, 4 supermarchés) avec un investissement total de 88 millions d’euros soit 57,724 milliards de FCFA. Le groupe du milliardaire Nana Bouba a investi 4,6 millions d’euros (3,017 milliards de FCFA) pour le lancement de sa nouvelle enseigne Bel Achat à Bonapriso Douala avec un objectif de 50 filiales dans tout le pays. Le capital-risque Actis et un investisseur privé ont prévu 250 millions de dollars (plus de 125 milliards de FCFA) dans la construction d’un centre commercial de 25 600 m2 et un centre d’affaires près de l’aéroport de Douala en 2019. Le distributeur camerounais Dovy devrait rajouter deux centres commerciaux aux six qu’il possède déjà. De même, Santa Lucia a ouvert trois nouvelles filiales, portant son implantation à 11 supermarchés repartis à Yaoundé (7) et Douala (4).

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Selon les analystes de la BAD (2011), Cfao (2015), Deloitte (2016), etc. le développement de ces modes de distribution avec des acteurs de différente taille et de différente nationalité reflète l’émergence d’une classe moyenne avec un pouvoir d’achat moyen et élevé. 4,9 millions de personnes, selon la start-up Fraym.

Le marché induit représente un chiffre d’affaires annuel de compris entre 180 et 200 milliards de FCFA n’était couvert qu’à 30% de son potentiel en 2016, selon le Cabinet Deloitte. Cfao estime la population ayant un revenu compris entre 2 et 20 dollars/J à 20% en 2019 contre 10% pour celle ayant un revenu de 10-20 dollars/J soit 2,4 millions de personnes.

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En outre, « la population jeune et urbaine (62,1%) est sensible à la qualité, et n’hésite pas à changer de fournisseur ou de produits en cas de meilleure offre ou de défaillance, quitte à payer un prix plus élevé. Toutefois la majorité de la population cherche des produits à prix abordables », analysent les prévisionnistes.

Dans sa programmation budgétaire 2020-2022, le ministère des Finances considère que « la principale source de la croissance va demeurer la consommation finale avec une contribution moyenne de 5,2 points. La consommation privée progresserait en moyenne de 5,6%. » D’une manière générale, l’économie camerounaise doit sa résilience à la bonne tenue du secteur des services pèse pour près 50% du PIB et 29% des emplois. Le segment commerce (16,5%) contribuant le plus à ce revenu.

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