Politiques Publiques

Présidentielle 2018 : les consommateurs interpellent les candidats à la présidence de la République

Dans un mémorandum adressé à tous ceux qui sont en course pour le scrutin de dimanche prochain, la Fondation camerounaise des consommateurs souhaite qu’ils intègrent dans leurs politiques des décisions liées à la protection des droits des consommateurs camerounais.

Alors que la campagne électorale pour la présidentielle du 7 octobre 2018 bat son plein, des voix s’élèvent à travers le pays pour interpeller les candidats sur certaines préoccupations précises. C’est le cas de la Fondation camerounaise des consommateurs (FOCACO), qui a rendu public un mémorandum dans lequel elle interpelle indifféremment les neuf candidats en lice pour diriger le Cameroun au cours des sept prochaines années. Dans ce document, cette organisation de la société civile fait diverses propositions qui pourraient améliorer les conditions d’existence des Camerounais, mais surtout protéger leurs droits en tant que consommateurs.

Plusieurs domaines rentrent dans ces préoccupations. La FOCACO fait une entrée de jeu en indiquant qu’une représentation indépendante et forte des intérêts des consommateurs est une condition nécessaire de la confiance que l’on doit accorder aux dirigeants. Elle souhaite donc que les consommateurs ne soient plus  isolés face à des entreprises de plus en plus concentrées et puissantes. « Les consommateurs doivent pouvoir se regrouper pour défendre leurs intérêts. A défaut, un déséquilibre s’instaure et débouche sur des crises de confiance, dont la consommation, l’économie et le fonctionnement démocratique souffriraient », souligne la FOCACO.

Promouvoir le « made in Cameroon »

La FOCACO propose que les candidats à l’élection présidentielle favorisent la promotion du « made in Cameroon ». Ce qui passerait entre autres par : la vulgarisation de la technologie du pain composé (fabrication de pain à base de farine blé enrichi de farine maïs ou de manioc), pour réduire la dépendance vis-à-vis du blé et assurer la sécurité alimentaire tout en promouvant le secteur agricole ; la résorption du déficit de production de riz dans le pays en mettant plus de moyens dans les différents bassins de production ; de grands investissements dans la pisciculture camerounaise, quand on sait que l’exploitation du potentiel aquacole du Cameroun peut rapidement mettre fin aux importations du poisson qui disposerait de plus de 4 millions d’hectares d’eau douce pour produire davantage du poisson.

Autre préoccupation des consommateurs, l’énergie. A ce niveau, les attentes de la FOCACO sont de trois ordres. Le premier est que l’on mette fin à la centralisation de la production énergétique et de la distribution par le gouvernement et passer la main aux communes. La solution aux problèmes d’électricité au Cameroun doit être locale en fonction des spécificités de chaque région. La deuxième proposition dans ce domaine est de promouvoir la diversification des sources d’énergies en usant du potentiel naturel dont dispose le pays. Enfin, le souhait est que la gouvernance soit améliorée et que l’on entretienne l’existant.

Eau et assainissement

Parlant d’un autre domaine, la FOCACO propose également à celui qui sera élu président d’intégrer dans son programme d’actions le transfert des compétences de la production de l’eau potable au Cameroun. Pour cette organisation, il serait mieux de privilégier des partenariats public-privé afin de mieux alimenter les villes et les campagnes. Les plans d’accès à l’eau potable doivent être triennaux afin de permettre un meilleur suivi de l’évolution des exécutions des différents programmes. Il est également suggéré de former les populations camerounaises en ce qui concerne l’assainissement et les bonnes pratiques d’hygiène dans le domaine de l’habitat.

Constatant que l’étiquetage au Cameroun ne remplit que très imparfaitement son rôle informatif car souvent confus, peu accessible et variable d’un produit à l’autre, la FOCACO estime que son impact demeure très faible au regard de celui des allégations commerciales qui surabondent sur les emballages. Les attentes des consommateurs en termes d’information se multiplient en particulier sur l’origine des produits. « Nous proposons une limitation du nombre de signes de qualité, seuls les marquages reposant sur des cahiers des charges exigeants et bénéficiant d’une certification par l’ANOR pouvant être considérés comme de véritables signes de qualité », offre l’organisation. Qui souhaite aussi un renforcement des contrôles et des sanctions, l’utilisation d’allégations infondées devant être sévèrement réprimée.

Signalons qu’outre ces propositions, la Fondation camerounaise des consommateurs a interpellé les candidats à travers plusieurs questions concernant les domaines du logement, les TIC, le secteur bancaire ; domaines dans lesquels elle estime que de nombreux autres droits des camerounais sont bafoués sans une intervention forte des pouvoirs publics. Ses messages et ses préoccupations ont-ils été pris en compte par les candidats ? On le saura très rapidement dès le début du prochain septennat.

La Rédaction EcoMatin

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