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Construction illégale: Tchoungang Elie Saker pris en flagrant délit

Le milliardaire, propriétaire de la célèbre chaîne des boulangeries «Saker» a été sommé, comme d'autres riverains illégaux du drain «Ngnim», de cesser toute activité de remblaiement ou de construction sur le site d'aménagement de l'ouvrage.

Scène surréaliste à Douala 5ème. Le lit de la petite rivière «Ngnim» qui traverse de bout en bout les quartiers Makepe, Bonamoussadi et Kotto a été déplacé au forceps par l’action de l’homme. Les experts évaluent le délitement de cette petite rivière à plus de 50 mètres de son tracé naturel. A l’origine de ce scandale, la boulimie immobilière de certains particuliers, opérateurs économiques et riches industriels de la place. Dont Saker, célèbre homme d’affaires disposant de plusieurs boulangeries au Cameroun. Leur mode opératoire visait à procéder à d’importants remblais sur les berges de la petite rivière, avec pour conséquence, sa disparition et son déplacement progressif.
Rendue sur les lieux ce 23 mai 2019, une forte délégation constituée de techniciens et spécialistes de la Communauté urbaine de Douala (Cud) conduite par Fritz Ntone Ntone, le Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, de la Maetur, et des services techniques des domaines, du cadastre et des affaires foncières du Wouri ont effectué une reconnaissance du tracé du futur drain. Sous le regard d’une centaine de riverains. Point névralgique de conflit, «Azangue». Plusieurs constructions sont à l’origine de tensions entre riverains impuissants et riches promoteurs de commerces ou d’immeubles. Après avoir constaté la délicatesse de la situation conflictuelle sur le site «Azangue», une séance de travail houleuse a rassemblé toutes les parties au projet, sous la présidence de la 2ème adjointe au Préfet du Wouri. Séance de travail à l’issue de laquelle déboucheront trois principales mesures: il s’agit, énonce Fritz Ntone Ntone, de «déclarer d’utilité publique les emprises, évaluer l’impact social du projet, partager et harmoniser les informations entre parties prenantes au projet». Des mesures conservatoires ont d’ailleurs immédiatement été arrêtées. A savoir, le démarrage de la matérialisation du site, l’arrêt des constructions et mouvements sur le tracé du drainage.

Interrogé sur l’impact social du projet de drainage «Ngnim», le Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala ne fait aucun mystère sur d’éventuels déguerpissements des populations : «le projet en cours aura des aspects désagréables pour les citoyens riveraines. On va certainement détruire beaucoup de bâtiments construits sur le tracé puisque le curage et le calibrage de ce drain nécessitent que les occupants soient dégagés. Mais nous utilisons la voie du dialogue pour éviter les tensions inutiles». On estime ainsi à une vingtaine les bâtiments à détruire dans le cadre de ce projet. Près de 100 personnes environs. Désormais attendue par les familles à déguerpir, la signature du Décret d’indemnisation des occupants ayant-droit.

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