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Coronavirus : quel fonds de soutien pour les PME ?

Un consensus se dégage sur la nécessité d’un appui de l’État aux petites et moyennes entreprises. Mais des divergences s’observent sur le type de soutien, le profil des bénéficiaires, le modèle de gouvernance ou encore de financement…

Les organisations patro­nales sont formelles : il res­sort des enquêtes menées auprès de leurs membres pour le compte du mois de mars que les petites et PME sont les plus néga­tivement impactées par la pan,n démie de Covid-19 qui sévit dans le pays officiel­lement depuis le mois de mars 2020. « La proportion des PME ayant déclaré être impactées très négative­ment est plus élevée (61%) que celle des grandes entre­prises (27%) », peut-on lire dans le rapport d’enquête du Groupement inter-pa­tronal du Cameroun, rendu public le 24 avril dernier. « Les pertes d’après les chefs d’entreprise consul­tés sont de l’ordre de 60% et peuvent atteindre par­fois 80% », précise Protais Ayangma. L’assureur dirige depuis 2009 Entreprises du Cameroun (Ecam), un groupement de PME qui revendique quelque 600 membres.

Les PME structurent pour­tant le marché des entre­prises au Cameroun. Selon le dernier recensement général des entreprises (RGE 2016), 99,8% des plus de 230 mille entre­prises que compte le pays sont des PME (dont 79,1% de très petites entreprises). Malgré leur faible contri­bution au chiffre d’affaires total des entreprises (34%), elles génèrent 67% des emplois au Cameroun. De ce fait, à en croire Viviane Ondoua Biwolé (Lire son plus bas), auteure de « PME camerou­naises et développement durable : défis, fondements, stratégies », les petites et moyennes entreprises de­vraient figurer parmi les priorités de la réponse de l’État aux conséquences économiques de la pandé­mie de Covid-19.

Quel type de fonds de soutien ?

Considérant le difficile accès des PME au marché financier et au crédit ban­caire, le patronat demande à l’État de mettre en place un fonds de soutien aux petites et moyennes entreprises. Mais les contenus donnés à cet instrument par les deux principales organisations patronales du Cameroun ne sont pas les mêmes. Le Gi­cam, qui parle précisément d’un « fonds de soutien aux PME et à l’artisanat », de­mande la mise en place d’un dispositif complet d’aide publique aux PME (soutien technique, appui financier direct et en garantie). Pour sa part, Ecam appelle à la constitution d’« un fonds de garantie souveraine per­mettant de couvrir les enga­gements compromis auprès des banques pendant la crise et d’en assurer le suivi et le recouvrement après la crise ».

Un dispositif d’aide pu­blique aux PME existe déjà. Selon Viviane Ondoua Biwolé, l’agence des PME, les Centres de formalité et de création des entreprises (CFCE) et l’agence de pro­motion des PME apportent déjà l’appui technique et la banque des PME est « cen­sée apporter l’appui finan­cier direct ». Par contre, soutient l’ex numéro 2 de l’Institut supérieur de ma­nagement public (ISMP), « il n’existe pas de fonds de garantie ». Un fonds de garantie souveraine vien­drait donc combler un vide alors que fonds de soutien aux PME et à l’artisanat, tout court, empièterait sur l’ac­tion des structures déjà existantes. « Il est contreproductif de se passer de l’ex­périence et du capital de ces structures en pleine crise. Si on es­time qu’elles ne sont pas assez efficaces, il est préférable d’amé­liorer leur action », commente un haut cadre au ministère des PME, de l’Éco­nomie sociale et de l’Artisanat.

Quelle entreprise doit en bénéficier ?

« Toutes les PME ne peuvent pas être éligibles à ce mécanisme et tous les engagements ne peuvent pas être concernés », répond sèchement Viviane Ondoua Biwolé. Pour la professeure associée à Yale Univer­sity (États-Unis), il faudra privilégier les secteurs en difficulté du fait de la crise du Covid-19. De ce point de vue, selon le diagnostic du patronat, il s’agirait des secteurs comme le transport urbain et interurbain, l’hô­tellerie, les activités liées au divertissement notamment toute l’économie nocturne, la restauration, les bars, l’événementiel, l’esthé­tique (coiffure, massage, onglerie…), considérés comme les plus impactés par la pandémie.

Mais pour Ecam, le fonds devra aussi supporter le « programme de relance globale de l’économie post crise sanitaire ». Pour cela, il faudra inscrire dans les critères économiques (ren­tabilité), sociaux (créations d’emplois), de souveraineté et d’indépendance (limiter notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur), budgétaires (balance commerciale) dans la sélection. Sur cette base, « les secteurs pri­maires et surtout industriels devraient être priorisés », estime Protais Ayangma. « Nous pensons qu’on pour­rait structurer les PME en chaines de valeur et déve­lopper certaines filières. Ce qui pourrait d’ailleurs per­mettre d’inclure le secteur informel. Nous pensons par exemple à certaines filières comme la pisciculture et certaines céréales comme le riz et le maïs, l’économie numérique, les énergies re­nouvelables… », explique le président de Ecam.

Quel modèle de gouver­nance ?

« La gestion d’un tel fonds devra être coordonnée collégialement par les représentants des autori­tés publiques, des autori­tés monétaires, du secteur privé et des partenaires au développement », indique le regroupement des PME. « Ce n’est pas la multipli­cité des acteurs qui assainit le dispositif c’est la qualité de leurs actions. Il convient d’avoir dans le cadre de la gestion d’un capital, les ac­teurs qui assument le risque résiduel (qui assument la perte ou le gain) », soutient l’experte en management publique, Viviane Ondoua Biwolé.

Pour l’enseignante, en l’état actuel de la gouvernance dans le pays, « au lieu de disposer d’un fonds de ga­rantie, l’État peut servir de garantie auprès des banques commerciales à la même hauteur ». C’est d’ailleurs cette option qui a été rete­nue en France. Mais plu­sieurs PME n’étant pas ca­pables de monter un dossier bancable, cette perspective est redoutée par beaucoup de dirigeants de PME.

Comment financer ?

Ecam estime que le fonds de garantie souveraine de­vrait être doté d’un budget de 1000 milliards de FCFA. Selon l’organisation patro­nale, ce chiffre représente les deux tiers des finance­ments à injecter annuelle­ment dans 11 filières jugés stratégiques dans le plan di­recteur d’industrialisation. Pour Ecam, il devrait être alimenté par « une monnaie binaire électronique », a indiqué l’un de ses admi­nistrateurs sur le plateau de la CRTV. C’est-à-dire par la création d’une monnaie qui ne pourra acheter que des biens locaux.

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« La monnaie binaire est séduisante sur le plan théo­rique, mais en pratique cela ressemble aux Bitcoins et autres monnaies électro­niques », indique un ancien cadre de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). « Nous avons des exemples dans le monde ou des pays fonctionnent avec 2 monnaies et je peux vous assurer que ce n’est pas évident », ajoute-t-il. Des banquiers estiment par ailleurs qu’il ne s’agit pas d’un mécanisme de finan­cement correspondant aux besoins d’un fonds de ga­rantie souveraine.

Pour ces experts, il ne s’agit pas d’avoir du cash, mais de fixer juste un seuil d’ex­position de l’État pour évi­ter d’exploser son niveau d’endettement. Les crédits garantis compromis pour­raient alors être transformés par un processus de titrisa­tion en obligations souve­raines, c’est-à-dire en titre de reconnaissance de dette émis par l’État. Ces obliga­tions feraient partie des ac­tifs de banque et pourraient être utilisées sur le marché monétaire (et même rache­tés par la Banque centrale, puisque les titres publics sont éligibles à son por­tefeuille), en attend que l’État, emprunteur en der­nier ressort, rembourse.

« L’État devrait commencer par payer tous les aérés de factures des PME »

VIVIANE ONDOUA BIWOLÉ

Auteure de « PME camerounaises et développement durable : défis, fondements, stra­tégies », l’ancienne directrice générale adjointe de l’Ins­titut supérieur de management public (ISMP) a évalué les aides publiques à l’entre­preneuriat au Ca­meroun entre 1970 et 2000. À partir de cette expérience, la professeure associée à Yale University, aux États-Unis, irrigue la réflexion sur les appuis que le gou­vernement pour­rait apporter aux PME fragilisées par la pandémie de Covid-19

En temps ordinaire, les PME ont déjà une du­rée de vie très limitée. À quoi peut-on s’attendre avec le ralentissement de l’activité écono­mique dicté par la pan­démie de Covid-19 ?

Il est évident que l’un des impacts économiques du Covid-19 est la fail­lite ou au moins les dif­ficultés financières des entreprises. Cette réalité valable pour les grandes entreprises, l’est encore plus pour les PME déjà fragilisées par la nature de leurs activités dont la proximité est l’une des caractéristiques. Elles sont le plus sou­vent sous-traitantes des grandes entreprises ou productrices des biens et services dans un terri­toire précis. La proximi­té qui est leur première caractéristique est celle qui est combattue pour éviter la propagation du virus : fermeture des frontières, annulation de plusieurs évènements sportifs et culturels, fonctionnent à temps partiel de certains com­merces, respect d’une distanciation sociale dans l’offre de service, autant de décisions qui impactent directement sur le chiffre d’affaires des PME.

Que peuvent faire les chefs d’entreprises pour limiter la casse ?

À l’évidence, il y a des pans d’activités qui pourraient disparaître, il y a des PME qui pour­raient réorienter leurs activités, il y en a éga­lement qui vont conti­nuer leurs activités ha­bituelles. Quoi qu’il en soit, la PME étant très marquée par la person­nalité de son dirigeant aura un destin à la hau­teur de ses capacités et de son ambition.

Dans la littérature, l’on distingue l’entrepreneur PIC préoccupé par la pé­rennité de son entre­prise tout en conser­vant l’indépendance de son capital. Sur les trois priorités rete­nues par Marchesnay, il présentera la prio­rité suivante : péren­nité, indépendance et croissance. Par réflexe, pour éviter la casse, ce type d’en­trepreneur va fidéli­ser ses clients et ses fournisseurs. Il aura une démarche qui tend à protéger les acteurs de sa péren­nité. Ce type d’entre­preneur est différent du CAP qui donne la priorité à la crois­sance, à l’autonomie et enfin à la pérenni­té. Ses premières ac­tions seront de savoir quels sont les « bons coups » qu’il peut réaliser. Plus enclin à ouvrir son capital et plus flexible, ce type d’entrepreneur aura tendance à s’ouvrir aux nouvelles oppor­tunités d’affaires et mobiliser les fonds de toutes parts pour maintenir l’activité.

Reconnaissons qu’il s’agit de deux profils différents qui vont se déployer avec des motivations différentes. Alors que le premier (PIC) pourrait accepter des appuis qui visent à rassurer ses princi­paux partenaires avec l’obsession de garder l’autonomie de son acti­vité, le deuxième (CAP) visera les offres finan­cières et les opportunités d’affaires. Quoi qu’il en soi, en période de crise comme c’est le cas, les entrepreneurs ont besoin d’appui et le plus sou­vent c’est la demande en appui financier qui fait grand écho.

Gel des engagements, exonérations fiscales, création d’un fonds de garantie souve­raine… les appels en direction de l’État se multiplient. Quel est l’appui le plus effi­cace que celui-ci peut apporter aux PME ?

Une question à se poser est de savoir pourquoi le recours à l’État ? Bien qu’évi­dente, la réponse à cette question n’est pas si simple. Il n’existe pas d’enca­drement juridique à ma connaissance qui indique l’appui que l’État est en droit d’apporter aux PME en situation de crise. Toutefois, il faut re­connaître qu’il s’agit d’une catégorie par­ticulière d’acteurs économiques dont la fragilité ne facilite pas les transactions avec le marché (marché financier ou banque commerciale) mû par le gain financier. Les préoccupations des PME posent la ques­tion du financement de l’entrepreneuriat en contexte de développe­ment et pour le cas ac­tuel, en contexte de crise sanitaire.

Dans ce contexte, ce sont les outils de la finance entrepreneuriale qui sont mobilisés, les acteurs économiques concernés ne remplissant pas tou­jours les conditions qui leur permettent de solli­citer l’appui du marché. L’objectif de la finance entrepreneuriale est de tenir compte des spéci­ficités de l’entrepreneur et de la PME dans les problématiques finan­cières. Elle s’oppose aux hypothèses de la finance classique dont le but est d’optimiser le portefeuille d’actifs de l’entreprise à travers le principe d’allocation optimale des ressources dans un marché parfait et dans un contexte de gestion avec une sépara­tion entre propriétaires et dirigeants. Bien plus, les entrepreneurs solli­citant l’appui de l’État ont des profils divers. Il ne s’agit pas toujours de l’entrepreneur schumpé­térien innovateur. C’est cette spécificité qui jus­tifie que l’État soit inter­pellé considérant que la promotion des PME est une politique publique prônée par l’État.

Tous les appuis solli­cités par les PME sont nécessaires, mais n’ont pas la même effica­cité. L’évaluation de la politique d’aide aux PME de 1970 à 2000 a démontré que les aides les plus efficaces sont celles qui apportent un appui aux charges de la PME et notamment les exonérations fiscales. En ce qui concerne les enga­gements, il faut bien savoir de quels engagements il s’agit. Si l’État peut en faire des gels ou exonérations ce serait intéres­sant. Mais s’il s’agit des enga­gements vis-à-vis des tiers (personnels, fournisseurs, banques…), le mécanisme serait plus complexe. L’État peut aussi se porter garant auprès des banques commer­ciales pour accompagner l’ac­tivité des PME.

Justement, Ecam demande la création d’un fonds de garantie souveraine « per­mettant de couvrir les enga­gements compromis auprès des banques pendant la crise et d’en assurer le suivi et le recouvrement après la crise ». Pensez-vous qu’un tel dispo­sitif est pertinent ?

C’est une idée intéressante, mais toutes les PME ne peuvent pas être éligibles à ce mécanisme et tous les enga­gements ne peuvent pas être concernés. S’il faut rester strict et adresser les difficultés du fait de la crise du Covid-19, une analyse des engagements des PME sera faite. Il sera difficile de vouloir résoudre les problèmes structurels des PME à travers cette crise. Par contre, la crise donne l’oppor­tunité d’amorcer une véritable réforme dans ce domaine.

Sans vouloir comparer les contextes qui sont sans doute différents, il est difficile de résister à l’envie de ne pas apprécier le dispositif d’aide publique aux PME qui avait cours dans les années 70 à 90. Il s’agissait d’un bouquet complet qui allait de l’appui à la création, au démarrage, au développement. Les appuis fi­nanciers directs ou en garantie n’étaient qu’une partie du dis­positif. Aujourd’hui, l’agence des PME et les Centres de for­malité et de création des en­treprises (CFCE) remplacent l’appui technique (montage du dossier, aide à l’élabora­tion des plans d’affaires, à la compréhension de la fiscali­té). Cette action est complétée par les activités de l’agence de promotion des PME. La banque des PME était censée apporter l’appui financier di­rect, il n’existe pas de fonds de garantie et très peu d’exonéra­tions fiscales. Pour améliorer la capacité de financement des PME, à l’époque l’État avait obtenu des banques qu’elles offrent aux PME des crédits aux taux préférentiels. La po­litique d’incitation à l’inves­tissement est moins agressive et son impact mitigé.

Quelles devraient être les conditions pour bénéficier d’un tel instrument ?

Un tel instrument relève d’une volonté de l’État d’apporter un appui exceptionnel aux PME. Il s’agit donc plus d’une décision politique que tech­nique. En effet, l’investisse­ment dans ce secteur vise des objectifs qui ne sont pas ceux de la rentabilité financière. Il s’agit d’une politique visant à sauver les emplois d’un sec­teur, à faire du sauvetage peut être à fonds perdus. Mais c’est tout à fait envisageable. Si on peut construire des stades de football à coup de milliards de FCFA, il est fort pertinent que l’État consacre des efforts d’une égale importance voire plus pour un secteur aussi vital à son économie. C’est donc une question de priorité et d’engagement politique. La crise sanitaire nous impose sans doute de revoir nos vraies priorités.

Aux regards des expériences antérieures, quels types de défis managériaux posent ce type d’instrument ?

L’évaluation du dispositif des aides publiques à l’entre­preneuriat de 1970 à 2000 a révélé que deux défis mana­gériaux sont à prendre en compte : l’opportunisme des acteurs (entre­preneurs et agents publics) et le dis­positif de contrôle. Qu’il s’agisse des garanties ou des prêts directs, l’on a observé des com­portements déviants qui ont contribué à plomber le dispositif. L’environnement actuel est ressemblant à celui de cette période à bien des égards.

Ecam propose que la ges­tion de ce fonds soit « coor­donnée collégialement par les représentants des autori­tés publiques, des autorités monétaires, du secteur privé et des partenaires au déve­loppement ». Cela est-il suffi­sant pour garantir l’efficacité d’un tel instrument ?

Pourquoi s’encombrer d’au­tant d’acteurs ? Ce n’est pas la multiplicité des acteurs qui assainit le dispositif c’est la qualité de leurs actions. Il convient d’avoir dans le cadre de la gestion d’un capital, les acteurs qui assument le risque résiduel (qui assument la perte ou le gain). À mon sens, et en l’état actuel, au lieu de dis­poser d’un fonds de garantie, l’État peut servir de garan­ties auprès des banques com­merciales à la même hauteur. L’opportunisme des décideurs et des entrepreneurs, d’une part, et la qualité du contrôle, d’autre part, ne garantissent pas le succès de cette initia­tive.

Que faut-il faire d’autre ?

Si nous sommes d’accord que nous ne pouvons pas nous pas­ser du facteur de production et que les PME constituent l’es­sentiel du tissu économique, alors il faut en faire une priori­té. Je pense que l’État devrait commencer par payer tous les aérés de factures des entre­prises et particulièrement des PME et prendre l’engagement de les payer dans les délais réduits (45 jours). C’est une décision qui peut être prise à court terme. L’on observe que la commande publique mobi­lise plusieurs PME, ce serait plus important pour les PME qui sont déjà en activité et qui réussissent à avoir un marché. Cette attention est une prio­rité qui devrait figurer parmi les décisions de la riposte au Covid-19.

De même, il conviendrait de mener une véritable lutte contre la corruption et la concussion qui plombent le dispositif de la commande pu­blique. Pourquoi mobiliser un fonds de garantie supplémen­taire alors qu’il est possible de mobiliser plus d’argent en limitant la corruption dans le secteur de la commande publique ? C’est le moment d’engager des réformes struc­turelles au lieu d’envisager de mettre en place des méca­nismes simplistes qui contri­buent à plomber le budget (de plus en plus réduit).

À moyen terme, l’État pour­rait revoir l’ordre de ses prio­rités, après la santé et la sécu­rité on verrait bien les PME avant l’éducation. Il serait souhaitable que le disposi­tif actuel d’accompagnement des PME soit plus connecté et mieux structuré. En effet, il y a un lien entre l’entrepreneu­riat et les niveaux de dévelop­pement. L’entrepreneuriat de premier stade qui caractérise une majorité d’entrepreneurs par « nécessité » serait le cas des pays en développement (comme le Cameroun) ; le stade intermédiaire représente les pays émergents tandis que la phase ultime représente les pays industrialisés caractéri­sés par l’entrepreneuriat d’op­portunité.

Il est alors suggéré aux pays en développement de concen­trer leurs efforts à instaurer des environnements institu­tionnels et macroéconomiques stables et engager des poli­tiques publiques qui facilitent l’absorption des transferts de technologie et des savoir-faire. Les pays émergents devraient agir sur les poli­tiques d’innovation et les pays industrialisés gagneraient à stimuler l’éducation entre­preneuriale, l’investissement et le commerce international. Si on peut nuancer cette hié­rarchisation des priorités, il apparait néanmoins nécessaire de cibler, à chaque étape, les actions qui assureraient plus d’efficacité.

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