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Corridor Douala-Ndjamena : baisse du trafic dans les localités de Nguéli, Touboro et Figuil

Les trois principales localités camerounaises limitrophes avec le Tchad enregistrent une baisse de mouvements de véhicules en provenance du Port de Douala. Ces postes transfrontaliers accueillent en moyenne plus de 70 camions par jour.

Au siège du Bureau national du fret tchadien (BNFT) au quartier Akwa à Douala, les activités se poursuivent sereinement. Les transporteurs continuent de solliciter les différents documents de voyage (lettre de voiture internationale, lettre de voiture obligatoire etc…), autorisés pour emprunter le corridor Douala-Ndjamena. C’est la même ambiance au Bureau de gestion du fret terrestre camerounais (BGFT). Plusieurs transporteurs tchadiens et camerounais sollicitent de cet organisme de répartition du fret la délivrance de la lettre de voiture internationale (Lvi), précieux sésame pour rallier le territoire tchadien. Ce train administratif est concomitant au climat de tension au Tchad après le décès d’Idriss Deby Itno, Président du Tchad.

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Une situation conjoncturelle dont les effets ont un impact indirect sur le trafic entre le Cameroun et le Tchad, pays dépourvu d’un accès à la mer. En effet, plus de 90% des biens destinés au Tchad transitent par le Cameroun via le Port de Douala. Rendus sur la place portuaire de Douala, les camions tchadiens et camerounais en attente de fret font la queue, sous l’œil attentif des préposés du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun, dont le bureau basé au Port de Douala veille sur les intérêts des transporteurs camerounais, tchadiens et centrafricains.

D’après le Bureau de gestion du fret terrestre, la situation demeure calme malgré la tension perceptible dans ces trois postes frontières. Les nouvelles autorités tchadiennes ont en effet décidé de la fermeture de toutes les frontières terrestres, aériennes et fluviales, dont celles avec le Cameroun. Provoquant un arrêt du trafic au niveau des frontières. Toutefois, apprend-on, « les camions continuent de charger leurs cargaisons au port de Douala ». Clinker, ciment, riz, huiles végétales, véhicules électroménagers etc…, « nous ne pouvons pas encore évaluer avec précision l’impact de la crise actuelle sur nos activités », indique une source au Bgft.

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Les dernières statistiques rendues publiques par le Bgft donnent un aperçu du trafic dans ce corridor long de 2.100 km. En 2018, le corridor Douala-Ndjamena a affiché un tonnage de 607.255 tonnes pour 2242 mouvements de camions. Entre 2000 et 2018, 9.438.674 tonnes de marchandises ont transité du Cameroun au Tchad, contre 374.342 mouvements de véhicules lors de la même période.

Le trafic transporteur entre le Cameroun et le Tchad a par ailleurs connu une importante fluctuation du fait de la Covid-19. Au cours de la période du 18 mars au 30 avril 2020, le volume du trafic sur le corridor Douala-Ndjamena a régressé. Passant de 205.369 tonnes en 2019 à 122.791 tonnes en 2020. Une baisse de 82.578 tonnes (40,20%). Sur la base des statistiques de 2018, la moyenne de rotations des véhicules enregistrée sur le corridor Douala-Ndjamena se situe quotidiennement à 72 mouvements de camions, soit 2,2 tonnes par jour. Avec la décision de réouverture des frontières décidée par le pouvoir de Ndjamena, le trafic a repris timidement. Des mouvements de camions sont en effet enregistrés au départ de Kousseri, Touboro et Figuil. « Il s’agit pour la plupart des denrées périssables. Nous avons reçu les assurances de sécurité des autorités tchadiennes. Mais nous restons prudents et nous observons la situation avec beaucoup d’attention. L’expérience du corridor Douala-Bangui reste dans nos mémoires», renseigne un transporteur membre du Sntrc. Rappelons que le prix du transport entre le Cameroun et le Tchad est conventionnellement fixé à 3,3 millions de Fcfa.

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