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Coupe du Cameroun: fête du populaire sous fond de grincements de dents

Le vainqueur de la coupe du Cameroun de football décroche une qualification pour la coupe de le Confédération africaine de football. Mais cette année, il n’en sera rien.

C’est ce qu’on appelle joué pour rien. Cette année, la finale de la coupe du Cameroun de football n’a été qu’un match de gala ou en avait l’air. Il est rare qu’au terme d’un match, le vainqueur n’éprouve aucune satisfaction et le perdant aucun regret. Eding sport de la Lékié et Lion Blessé de Foutouni en ont fait la triste expérience le 2 décembre dernier. Le vainqueur devait être connu le 14 octobre dernier au plus tard. Malgré un sursis d’un mois, la finale de la coupe du Coupe du Cameroun n’a pu se tenir. Résultat : en entrant sur l’aire de jeu, les deux finalistes savaient déjà que ni l’un ni l’autre représenterait le Cameroun à la Coupe des Confédérations de la CAF qui a débuté le 27 novembre 2018.

Après une saison harassante et une débauche d’énergie difficile à évaluer, ce qui aurait dû être le couronnement de l’année restera donc comme un mauvais souvenir pour Eding sport Lékié et Lion Blessé de Foutouni et un désastre pour le football camerounais. La disqualification du vainqueur de la coupe du Cameroun 2018 vient rappeler l’amateurisme qui caractérise le football local où ni la Fecafoot ni la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) ne peuvent donner avec exactitude les dates de démarrage ou de clôture des compétitions.

Pourtant, au-delà de l’aspect sportif ces dates représentent aussi un enjeu financier non négligeable pour les acteurs du football. En effet, les recettes des stades sont redistribuées à tous les intervenants : la Fédération camerounaise de football, les clubs qui participent aux différentes rencontres sportives, les officiels, c’est-à-dire les directeurs des stades, le Trésor public et les municipalités.

Désastre financier

La grille de répartition arrêtée par la convention Minjes-Fécafoot signée en décembre 2000 attribue des quotas suivant les compétitions. Ainsi, pour les compétitions nationales, la grille de répartition de ces recettes est la suivante: «frais d’organisation: 12%; maintenance des infrastructures: 10%; Comité national des sports: 6%; Equipe nationale: 1%; Trésor public: 2%; Municipalité: 1%; Fédération camerounaise de football: 17%; et les clubs qui sont la base de cette recette: 50%». Pour les compétitions internationales, la grille de répartition est la suivante: «les frais d’organisation: 20%; la maintenance des infrastructures: 15%; le Comité national des sports: 5%; Equipe nationale: 4%; le Trésor public: 8%; la municipalité: 1%; la Fédération camerounaise de football: 22%; les clubs engagés: 20%; la Confédération africaine de football: 5%». La disqualification du second représentant du Cameroun à la coupe de la CAF est donc un vrai désastre financier pour tous les acteurs du football au Cameroun.

Habituellement, c’est un moment spécial pour tous les sportifs au Cameroun. La finale de la coupe du Cameroun de football marque la fin de la saison sportive. En général, c’est un moment très attendu ; un instant de communion entre la communauté sportive et le président de la République, « premier sportif » camerounais. Cependant, il est difficile d’imaginer qu’Eding sport de la Lékié et de Lion blessé de Foutouni, aient eu le cœur à la fête. L’imbroglio autour de la date de la finale de la coupe du Cameroun vient d’aboutir à la disqualification du deuxième représentant camerounais à la Coupe des confédérations de la CAF.

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