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Covid-19 : l’urgence d’un plan de riposte communautaire

Face à la vulnérabilité des économies au sein de l’espace communautaire, le Programme des Réformes Économiques et Financières de la Cemac (Pref-Cemac) préconise la mise en œuvre, sans délais, de mesures urgentes et coordonnées visant à approfondir l’intégration régionale.

Après avoir dressé un tableau sombre de l’impact écono­mique et financier de la pan­démie du Covid-19 sur les économies de la Cemac, le Pref-Cemac, dans son rap­port, recommande aux six pays membres, des mesures de politiques économiques à court, moyen et long terme. Il s’agit avant toute chose de mettre en oeuvre le plan de ri­poste communautaire adopté le 12 mars dernier par les mi­nistres en charge de la santé des Etats membres. Celui-ci prévoyait, entre autres, « le renforcement des actions de sensibilisation et de préven­tion ainsi que la stricte appli­cation des gestes barrières et des mesures de distanciation sociale prises par les autori­tés ».

S’agissant des échanges inter­communautaires, ceux-ci de­vront être facilités et les me­sures de contrôle sanitaires, au niveau des frontières, renforcés. Pour atténuer l’ampleur des effets macro-économiques, de la crise du Covid-19, le Pref-Cemac pro­pose aux Etats d’adopter des lois de Finance rectificatives pour l’exercice budgétaire 2020. Ceci permettra d’ajus­ter les dépenses publiques sur des prévisions de recettes budgétaires réalistes prenant en compte la lutte contre la propagation de la pandémie.

Sauver l’entreprise et renégocier la dette

Parce qu’elle est l’un des maillons important de l’éco­nomie qui subit de plein fouet les affres de cette crise sanitaire, l’entreprise au sein de l’espace communautaire devrait bénéficier d’un cer­tain nombre d’exonérations fiscalo-douanières. Ceci per­mettrait d’éviter à beaucoup la banqueroute et les pertes d’emplois avec tout ce que cela implique. « Les Etats devraient reporter à 2021 les mesures fiscales nouvelles affectant les secteurs les plus touchés », précise le rapport.

Pour assurer les liquidités des banques, la Banque Centrale est appelée à injecter davan­tage de liquidités à travers des opérations de refinancement des banques. La Commission Bancaire d’Afrique centrale (Cobac) est également mise à contribution pour inciter ces établissements à réa­ménager les échéanciers de leurs créances sur les entre­prises affectées par la crise. S’agissant de la dette, le Pref-Cemac appelle les Etats à engager des négociations avec les partenaires interna­tionaux pour « rééchelonner les échéances courantes de la dette extérieure de manière à alléger l’ampleur des ajuste­ments budgétaires ».

Renforcer la résilience à moyen terme

Dans la perspective d’une gestion plus efficace des crises futures, le Programme des Réformes Économiques et Financières de la Cemac pro­pose aux pays d’adopter des plans de convergence multila­térale « centrés sur la consti­tution systématique par les Etats des marges budgétaires résultant de l’alignement sur la norme communautaire rela­tive au solde budgétaire de ré­férence ». Il s’agira surtout de « rattraper le retard des pays de la CEMAC dans l’amélio­ration du climat des affaires et la diversification de la base productive ».

Ces nouvelles réformes pro­posées par le Pref-Cemac, in­terviennent après les 5 piliers de riposte adoptés en consen­sus par les Etats membres lors de la troisième session extraordinaire du comité de pilotage tenue le 28 mars der­nier à Brazzaville au Congo. Ceux-ci prévoyaient, entre autres, la mobilisation des institutions financières de la Cemac pour accroître les res­sources budgétaires des Etats, le maintien de la libre circu­lation des marchandises, des personnes et des biens, ainsi qu’une approche régionale de négociation des programmes avec le FMI et la Banque Mondiale.

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