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Procédures administratives: Afriland First Bank fait parler les PME

Une centaine de représentants d’entreprises de différents secteurs d’activités se sont retrouvés lors du Business Networking Forum pour parler, en présence des administrations concernées, des difficultés rencontrées généralement observées lors de la création et du développement de leurs business.

« De l’usine au marché : les solutions aux défis de production et de distribution par les Pme/Pmi au Cameroun ». C’est sous ce thème que s’est déroulée, le 18 septembre 2019 à Yaoundé, la 2e édition du Business Networking Forum. Organisée par Afriland First Bank, cette rencontre a regroupé une centaine de représentants de Pme et Pmi des secteurs de la construction, de l’agroalimentaire, de la cosmétique et de la papeterie. Occasion pour les producteurs et distributeurs locaux de relever des difficultés rencontrées au moment de la création et du fonctionnement de leurs entreprises. Parmi leurs préoccupations majeures, figure en bonne place la corruption. Des méthodes qui frisent l’acharnement, comme en témoigne un entrepreneur qui dit avoir été l’objet d’un redressement fiscal imaginatif de 143 millions de Fcfa par des agents qui avaient pour but de lui soutirer 10 millions de Fcfa afin d’effacer l’éponge.


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Selon les acteurs économiques, ces faits sont nombreux, mais il existe plusieurs autres entraves à leur développement. Il s’agit notamment des procédures. Gérard Ngoptche, acteur du secteur de la papeterie, soutient qu’entre l’existence d’une réglementation et son application sur le terrain, il y a un gouffre. En plus de cela, les responsables des Pme/Pmi accusent l’opacité au sein des administrations, soutenant que l’accès aux documents relatifs à la réglementation en matière de création d’entreprise est difficile. Ils dénoncent également les pesanteurs. « Nous travaillons régulièrement avec les organismes comme l’Anor, mais il existe des pesanteurs qui nous sont préjudiciables ; tandis qu’au niveau du Mincommerce, les compétences de certains services se chevauchent », souligne David Armand Tchetcheko, responsable QHSE de Tall Investment Group, maison-mère des supermarchés Santa Lucia.


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Le panel a reconnu que ces contraintes peuvent exister, d’où l’importance de ce forum. Modérateur des débats, l’économiste Jean Claude Evina Ebe a d’ailleurs recadré les discussions. « Le débat porte sur un aspect souvent éludé, celui de l’étude de faisabilité au moment de lancer une entreprise, notamment les formalités administratives et normatives », a-t-il indiqué. De fait, les différentes administrations impliquées dans le processus de création et de viabilité des Pme/Pmi ont apporté leurs contributions pour édifier les acteurs économiques sur les différentes procédures, afin de surmonter les potentielles difficultés.

Au ministère en charge de la protection de l’environnement, le chef de la division des études et de la coopération regrette que les promoteurs de Pme/Pmi se renseignent très peu avant de lancer leurs activités. Il leur est donc difficile de savoir que le processus exige l’obtention préalable de différents agréments comme le certificat de conformité environnemental, un manifeste de traçabilité lorsque l’activité nécessite le transport des matériaux et des produits, un agrément qui atteste de la technicité de l’entreprise en ce qui concerne l’utilisation des produits. M. Foko kamdem, de la cellule des statistiques du ministère du Commerce renchérit en révélant que « de nombreux opérateurs font fi des exigences auxquelles ils doivent se soumettre ». Pour ce qui concerne l’Agence des normes et de la qualité (Anor), très sollicitée au cours du forum, l’on apprend qu’elle délivre directement un certificat pour les produits locaux, tandis que l’évaluation de la conformité des produits venus de l’extérieur se fait en amont dans le pays d’origine. Autant de précisions qui, à l’avenir, devraient permettre aux entrepreneurs, de surmonter les entraves à leur implémentation et à leur développement.


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Au final, le Business Networking Forum semble avoir atteint son objectif. Après celle de juin dernier, la 2e édition de ce cadre d’échanges a en effet permis aux entreprises concernées d’accéder à des informations pour améliorer la profitabilité et la pérennité de leurs business, tout en générant pour elles des opportunités d’affaires.

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