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Crise : Hysacam sous perfusion bancaire

Après avoir obtenu 24,5 milliards Fcfa auprès de Proparco et d’un pool de banques locales pour acquérir du matériel roulant, l’entreprise suffoque face à l’accumulation des impayés de l’Etat.

La société Hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam), qui assure la collecte et le ramassage des déchets ménagers dans 17 villes du pays suffoque. Face aux menaces permanentes de ses 5000 employés d’observer un arrêt de travail, elle recourt depuis plusieurs mois à des prêts bancaires pour payer avec retard les salaires. « Avec une masse salariale d’environ 1 milliard Fcfa, Hysacam parvient à tenir encore aujourd’hui parce que nous avons la confiance des banques. Ce qui signifie que nous travaillons pour les banques, puisque les taux d’intérêts de ces prêts sont très élevés », confie Garba Hamadou, directeur de la communication d’Hysacam. A l’origine de cette situation, le paiement à dose homéopathique des prestations de l’entreprise par l’Etat et les communes. « Les paiements de nos prestations sont faits, mais le rythme n’est pas bon. L’autre gros problème, poursuit-il, ce sont les municipalités qui sont sous contrat avec nous ; elles ne règlent pas leurs factures ». A fin décembre 2018, la dette de l’Etat auprès de cet opérateur s’élevait à quelques 8 milliards Fcfa. Une partie de l’ardoise a été réglée, mais elle n’a pas eu beaucoup d’impact. « L’ardoise n’est pas statique, elle croit chaque jour que nous travaillons », confie un autre cadre de l’entreprise.

Dans la seule ville de Yaoundé, Hysacam compte environ 1200 employés. En début d’année, elle a perdu une partie de son contrat de ramassage des déchets, soit deux lots sur les quatre qu’elle entretenait jusque-là, au profit du groupement Urbbandna/Ambiafrica/Lipor qui tarde à démarrer ses activités. Des informations glanées auprès de sources internes font état de ce que l’entreprise prépare une compression de ses effectifs de la capitale, et que pas moins de 600 employés seraient concernés dès l’entrée en activité effective du concurrent Urbbandna/Ambiafrica/Lipor.

Outre les perfusions bancaires dont continue de bénéficier Hysacam, l’entreprise a bénéficié, en octobre 2017, d’une facilité de crédit d’un montant de 24,5 milliards Fcfa auprès d’un pool de banques composé de Société générale Cameroun (SGC), Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec) et Ecobank. Proparco (Promotion et participation pour la coopération économique), filiale de l’Agence française de développement (AFD) dédiée au secteur privé, avait garanti ce prêt à hauteur de 45%. C’est grâce à ce concours financier qu’Hysacam a pu acquérir, il n’y a pas longtemps, du nouveau matériel roulant, notamment 211 camions de propreté et 17 engins lourds.

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