CHAN 2020
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Demi-finales du Chan 2020 : pourquoi la Caf invalide l’occupation des stades à 50%

Alors que 10 000 billets ont été vendus pour le choc Cameroun-Maroc, la Caf n’autorise que 5000 personnes au stade omnisport de Limbe. De même, seuls 12 500 supporters pourront vivre en direct le duel Mali Guinée au lieu des 25 000 personnes espérées. Le comité d’organisation en colère.

Les affiches des demi-finales du Championnat d’Afrique des Nations (Chan), Cameroun-Maroc et Guinée-Mali, respectivement prévues au stade de Limbé au Sud-ouest et de Japoma au Littoral, se disputeront ce mercredi 3 février 2021, avec moins de spectateurs que prévu. La Confédération africaine de football (Caf) qui avait préalablement autorisé un taux d’occupation des stades à 50% par les spectateurs à compter des demi-finales s’est rétracté. Dans une lettre adressée le lundi 1er février 2021 au président du Comité local d’organisation, Narcisse Mouelle Kombi, le secrétaire général par intérim de la Caf, Abdelmounaïm Bah, précise que l’instance du football africain maintient le taux de 25% qui était celui adopté lors des matchs de groupes et des quarts de finale.

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Pression marocaine (?)

La Caf évoque le non-respect par le Cameroun du protocole Covid-19, non sans menacer de revoir encore à la baisse cette proportion pour les matchs de classement et la finale si ledit protocole n’est pas appliqué de manière effective. Une décision qui émane des rapports des officiels de la confédération étudiés au cours d’une réunion tenue le vendredi 29 janvier 2021 à Douala, à laquelle a pris part un membre du comité d’organisation, précise Abdelmounaïm Bah dans sa lettre au ministre des sports camerounais.

Et pourtant, une source au sein du comité de site à Douala croit savoir que cette mesure, prise trois jours après cette réunion, résulte des plaintes du Maroc, qui a saisi la Caf pour attirer son attention sur le non-respect par le Cameroun du protocole Covid-19. Ensuite, l’incident survenu au stade de Japoma à Douala, à la fin du quart de finale Cameroun-RD Congo (2-1), où des supporters avaient envahis la pelouse, est venu conforter le Maroc dans sa démarche, et a donné du grain à moudre à la Caf.

Malgré tout, il reste que l’annonce a été faite à la partie camerounaise avec un retard injustifié, à 24 heures des affiches des demi-finales. « Nous sommes en droit de nous interroger sur l’annonce très tardive et abrupte de ce changement de cap. C’est hier (lundi 1er février 2021, NDLR) à 22 heures que la partie camerounaise a été officiellement informée », a réagi le porte-parole du Cocan 20-21, Abel Mbengue, joint mardi au téléphone.

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Quid de la vente des tickets de matchs ?

Il va sans dire que cette décision aurait pu créer de graves conséquences sur la mise en vente des billets pour la rencontre Cameroun-Maroc en l’occurrence, dans un contexte où il subsiste un clair-obscur dans la distribution des tickets d’accès aux stades. « Heureusement que la commission n’avait pas encore mis les billets en vente. Elle va mettre en vente les billets correspondant à la proportion arrêtée tardivement par la Caf », relativise Abel Mbengue.

L’une des premières entités à subir les conséquences de cette décision de la Caf c’est la presse. Le Cocan s’est en effet vu obligé de suspendre les navettes qu’il organise souvent pour faciliter le mouvement des journalistes d’une ville à l’autre les jours de matchs. « La capacité des espaces médias à Limbé sur la proportion de 25% décidée par la Caf [doit] faire l’objet d’une discipline à tous égards », a indiqué le porte-parole du Cocan dans une note information publiée mardi.

Les supporters camerounais devraient également subir le préjudice, eux qui ont depuis manifesté l’engouement de se rendre massivement dans les stades, mais restent buttés aux restrictions imposées par le Covid-19. Ce dans un contexte où la problématique de la distribution des billets d’accès aux stades se pose avec acuité, entre soupçons de vente illicite à la tête du client d’une part, et écoulement dans le marché noir. La preuve, au match Cameroun- RD Congo, le stock de tickets mis en vente a été épuisé 48 heures avant la rencontre, donnant lieu à des tensions perceptibles dans les points de distribution où d’interminables files de supporters s’étaient formées. Presqu’en vain.

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Yannick KENNE

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