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Des ONG africaines veulent faire payer les « gros pollueurs »

Elles se sont jointes à un réseau d’OSC à travers le monde pour inciter les gouvernants africains à prendre des mesures qui pousseraient les entreprises polluantes à réparer le préjudice causé.

 « Faire payer » aux industries polluantes les dommages qu’elles causent au climat et à l’environnement. C’est désormais le combat d’une centaine d’organismes de la société civile africaine. Le 15 septembre dernier, ces défenseurs de la justice climatique se sont joints à leurs homologues du monde entier pour procéder au lancement de la « feuille de route de la responsabilité ». Il s’agit d’un outil présentant les lignes directrices sur la manière dont les gouvernements peuvent tenir les industries polluantes responsables des impacts de leurs activités sur l’environnement. « Le lancement de la feuille de route de la responsabilité est opportune. Il présente une opportunité et une voie que les gouvernements africains doivent saisir pour enfin tenir les industries polluantes responsables des violations des droits de l’homme et de l’environnement qu’elles ont causées dans les communautés à travers l’Afrique et le monde entier», a indiqué Akinbode Oluwafemi, directeur exécutif de Corporate Accountability and Public Participation Africa(Cappa), une ONG panafricaine de lutte contre les abus des entreprises.

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Au banc des accusés,  les industries des combustibles fossiles, des mines, de l’agro-industrie, du pétrole et du gaz qui ont alimenté des crises par le passé. Au Nigéria, l’industrie pétrolière est pointée du doigt comme responsable d’une pollution généralisée de l’environnement dans le delta du Niger. Une étude réalisée par le Center for Economic Studies de Munich situe à 16 000 le nombre de décès d’enfants au bas âge causées par les activités nocives de ces industries en 2012. Il s’agit de rejets d’hydrocarbures, déversement de déchets dans la nature et de la combustion de torchères.  « La responsabilité représente une perspective intéressante pour les communautés qui ont subi pendant des décennies le poids des assauts des grands pollueurs comme les déversements de pétrole dans leurs rivières et leurs terres agricoles et les torches de gaz nocives qui contribuent en grande partie à la crise du changement climatique. Avec ces directives claires, le jour de la justice semble être plus proche maintenant » a expliqué Hellen Neima, directrice régionale de la campagne sur le climat de Cappa.

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Au Cameroun, le centre Africain du plaidoyer(Cap), une organisation de la société civile basée à Yaoundé, a également rejoint la dynamique. Le pays a récemment été le théâtre de phénomènes climatiques inédits. D’abondantes précipitations dans les villes de Douala et de Maroua ont provoqués des inondations, causant de nombreux dégâts matériels. D’après l’observatoire national des changements climatiques (Onacc), le pays devrait se préparer à connaître des précipitations beaucoup plus intenses. Pour Younoussa Abbosouka, les responsables de cette situation sont les industries polluantes ; elles se doivent de régler la facture. «…ils sont responsables du changement climatique que la planète subit aujourd’hui. Avec la feuille de route sur la responsabilité, les pollueurs seront non seulement tenus responsables des dommages qu’ils causent, mais ils paieront également. Le temps de l’ingérence et de l’impunité est révolu ! » Affirme-t-il.

Pour rappel, c’est en 2019, lors du sommet sur le climat que la campagne mondiale « Faire Payer les Grands Pollueurs » a été lancée pour la première fois. Deux mois plus tard, lors de la Cop 25 à Madrid, plus de 200 000 personnes de 63 pays plaidaient pour la même cause.

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