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Des pertes évaluées à près d’un milliard de FCFA suite aux échauffourées dans une mine d’or dans l’Adamaoua

Les populations de la localité de Leggal-Goro, ont détruit la semaine dernière les installations de l’entreprise chinoise Eteng Sarl, exploitante de la mine d’or locale, dénonçant une exploitation illégale de celle-ci, outre une expropriation de leurs terres.

L’entreprise chinoise Eteng Sarl, détentrice du titre d’exploitation de la mine d’or de Leggal-Goro, une localité dans l’arrondissement de Galim-Tignère, département du Faro et Déo dans la région de l’Adamaoua, passe un sale temps dans cette contrée depuis la fin de la semaine dernière. Les installations de sa base vie ont été détruites, des véhicules incendiés, des biens pillés par les villageois, qui expriment ainsi leur ras-le-bol suite à ce qu’ils considèrent comme de l’exploitation illégale de leur mine d’or. Ces agissements des populations ont coûté à l’entreprise des pertes évaluées à près d’un milliard de FCFA, indique le journal Le Jour du lundi 15 mars 2021, rapportant des confidences recueillies auprès des autorités locales.

En effet, les orpailleurs de la mine de Leggal-Goro dénoncent une exploitation illégale de la mine d’or par l’entreprise chinoise Eteng Sarl, d’une licence d’exploitation de la mine délivrée par les pouvoirs publics camerounais en 2019. Doublé à cela, une tentative d’expropriation de leurs terres par l’Etat au bénéfice de l’exploitant chinois, alors que les orpailleurs se livrent à l’exploitation artisanale de la mine depuis une quarantaine d’années.

« Nous avons appris que le sous-préfet de Galim-Tignère, le maire ont cédé aux chinois nos terres et les mines d’exploitations d’or. Nous sommes venus nous opposer à ce que nous considérons comme de la braderie de nos richesses », a confié le jeune Awal Mohamadou au quotidien Le Jour. Les villageois pointent un doigt accusateur sur les autorités administratives locales, en l’occurrence le Sous-préfet de Galim-Tignère, Marcellin Nnanga Syr, qu’ils accusent de manœuvrer pour les déposséder de leurs terres.

A la décharge de l’autorité administrative, le lamido de Galim-Tignère apporte dans le trihebdomadaire ‘L’œil du Sahel’ de ce lundi 15 mars 2021, une grille de lecture plutôt différente de celle du jeune homme parmi les initiateurs de la grogne. « Dans cette affaire, c’est le laisser-aller de l’Etat qui a laissé la population profiter de l’exploitation artisanale de l’or à Leggal-Goro, pour diminuer le chômage. On peut se retrouver avec un peu plus de 10000 âmes dans cette localité, qui ne sont surtout pas en règle. Je pense que  ces trois dernières années, c’est le délégué départemental des Mines du Faro et Déo qui a cherché à créer certaines taxes pour que l’Etat aussi en profite un peu. Mais comme les orpailleurs sont habitués à avoir l’argent gratuitement et sans difficultés, ils s’entêtent toujours. Maintenant, les Chinois sont venus avec leur permis d’exploitation, passant par le préfet du Faro et Déo de Galim-Tignère. Le problème se situe au niveau de la délimitation du site. Les Chinois devaient occuper une partie et la population, l’autre partie. L’Etat n’a pas demandé aux populations de partir du site. D’ailleurs, les Chinois ont promis que s’ils exploitent et trouvent que c’est avantageux, ça sera au profit même de la population qui aura des infrastructures telles que des adductions d’eau, les écoles et autres », explique sa majesté Mohamoudou Hayatou Hamadina, lamido de Galim-Tignère.

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