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Dette due aux enseignants : Paul Biya promet 102 milliards de Fcfa en 2024

Selon le chef de l'État camerounais, il s'agit d'une provision contenue dans le budget de l'État pour le prochain exercice. Cette enveloppe devrait permettre de couvrir la totalité de la dette des pouvoirs publics envers les enseignants, après les 72 milliards de francs CFA débloqués en 2023 dans le cadre de ce même dossier.

Les enseignants camerounais regroupés au sein du mouvement « On a trop souffert » (OTS) ont des raisons de se réjouir. Alors que les mouvements de revendication des compléments de salaires, divers rappels et autres indemnités des « Seigneurs de la craie » continuent d’impacter le bon déroulement des cours sur l’étendue du territoire, le chef de l’État vient d’annoncer une mesure qui devrait mettre définitivement un terme à la crise. Ainsi, après les «72 milliards de francs CFA» qui «ont été débloqués en 2023 pour prendre en charge les dépenses» liées au règlement de la dette de l’État envers les professionnels du secteur de l’éducation nationale, Paul Biya annonce qu’une «provision complémentaire de 102 milliards de francs CFA a également été constituée dans le budget de l’État, au titre de l’exercice 2024, afin d’apurer les dépenses résiduelles», a-t-il déclaré ce 31 décembre 2023, à l’occasion de son traditionnel message de fin d’année à la nation.

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La loi de finances 2024 prévoit en effet une enveloppe de 193 milliards de francs CFA au titre de l’apurement des dettes salariales. Dans le projet de loi y afférent, ce sont 96 milliards de francs CFA qui étaient initialement prévus pour la prise en compte des préoccupations des enseignants, soit 49,7%. Le président de la République semble avoir revu le chiffre à la hausse, passant ainsi de 96 à 102 milliards de francs CFA, soit 52,8% de l’enveloppe prévue pour l’apurement des dettes salariales de l’État qui s’est établie à 325,2 milliards de Fcfa à fin 2022, dont 120,8 milliards pour le ministère des Enseignements Secondaires (soit près de 37,2%) et 56,6 milliards pour le ministère de l’Éducation de Base (soit 17,4%). Ainsi, s’il tient sa parole, le gouvernement devrait avoir liquidé sa dette envers les enseignants. Mais comment le gouvernement peut-il s’y prendre pour payer la note ?

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Mécanismes de mobilisation des fonds

Selon l’avis d’expert, l’État peut, au cours de l’exercice 2024, modifier des lignes de son budget en suspendant par exemple certaines dépenses qui sont prévues et prioriser celle liée au paiement de la dette due aux enseignants. Le deuxième mécanisme par lequel le gouvernement peut procéder pourrait reposer sur l’émission d’un emprunt obligataire sur le marché financier sous-régional. Une option qui, d’après des économistes, peut s’avérer efficace compte tenu de l’urgence de la situation et des avantages qu’elle offre en matière de temps et de délais de remboursement. Les pouvoirs publics peuvent aussi, en guise de troisième option, signer dans le cadre des relations bilatérales et même multilatérales, des accords de prêts avec des institutions comme le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), ou encore avec des pays partenaires et amis comme la Chine et la France… Concrètement, le gouvernement peut activer plusieurs leviers pour répondre efficacement aux revendications des enseignants. D’autant plus qu’il s’agit désormais d’une promesse du chef de l’État en personne.

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