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Dette intérieure : l’Etat et Hysacam s’accordent sur un calendrier de paiement des arriérés

Les responsables de l'entreprise de collecte et de traitement des ordures ménagères reste toutefois prudents sur le respect de ce chronogramme par ses partenaires au regard des expériences antérieures. L’État supporte en effet difficilement une quote-part de 2/3 des factures représentant les prestations d'Hysacam auprès de ses villes partenaires.

«Nous faisons des efforts pour payer progressivement la dette d’Hysacam. Un Calendrier a été établi pour des règlements réguliers de cette ardoise….», s’exprimait ce 20 août 2021 le Dr. Roger Mbassa Ndine, le Maire de Douala à l’occasion de la cérémonie de présentation de 100 camions nouvellement acquis par l’entreprise Hysacam (Hygiène et Salubrité du Cameroun). Une réponse aux propos de Michel Ngapanoun, le Président directeur général d’Hysacam, qui à la même occasion, se félicitait de l’évolution satisfaisante du paiement des arriérés de prestations dues par la Communauté urbaine de Douala à Hysacam : «permettez-moi d’insister enfin sur le fait que le moteur de cette dynamique repose sur le paiement régulier de nos prestations. C’est le lieu pour moi de saluer la mise en place par vos soins d’un calendrier de paiement qui nous permettra de relever ce challenge», faisait observer ce dernier.

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Ces échanges caractérisent néanmoins les tensions de trésorerie entre l’entreprise en charge de la collecte et le traitement des déchets ménagers et ses partenaires: l’Etat central et les collectivités territoriales décentralisées, particulièrement. Début 2021, la dette cumulée de l’Etat et des villes camerounaises, partenaires d’Hysacam s’élèvait, à 20,6 milliards de FCFA. «Il faut noter que sur l’année 2020, l’Etat a fait quelques efforts. Mais les arriérés des années précédentes persistent», indique une source proche de ce dossier au sein de l’entreprise Hysacam. Concernant la dette des collectivités territoriales décentralisées (Douala, Yaoundé, Garoua, Bafoussam, d’Ebolowa, Bertoua, Kribi, Edéa, Limbe, Bamenda, Kumba, Sangmélima, Buea, Meyomessala, Bangangté, Bangou), contrepartie de la collecte, du transport, et du traitement des déchets réalisés par Hysacam, elle se situait à environ 10 milliards de FCFA fin 2019 (équivalent de 5 mois d’arriérés de paiement de prestations, correspondant à 20% du chiffre d’affaires d’Hysacam).

Doutes

D’après le Dr. Roger Mbassa Ndine, «les collectivités territoriales décentralisées ne peuvent supporter le paiement intégral de ces prestations. Le gouvernement s’acquitte à hauteur des 2/3 de cette facture». L’Etat à travers le Ministère de l’habitat et du devet urbain (Minhdu) paie en effet 80% de ces factures. Chaque ville participe à hauteur de 20%. À Hysacam, on s’inquiète pourtant de ce montage financier : «jusqu’à quand l’Etat soutiendra-t-il les collectivités territoriales décentralisées ?», interroge un cadre d’Hysacam, sachant qu’elle est endettée auprès des banques de la place. Hysacam emploie 5000 agents dans ses 15 agences du Cameroun, et ses filiales au Bénin et au Liberia. Dotée d’un capital de 10 milliards de FCFA, l’entreprise dispose de 600 camions, 100 véhicules légers destinés au contrôle de l’activité, et 50 engins lourds pour ses missions de collecte des déchets.

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Avec 2 centrales de captage et de traitement du biogaz et plusieurs ateliers opérationnels, Hysacam dispose d’une capacité de collecte d’ordures ménagères de 5000 tonnes/jour. Et de traitement de 500 Teq Co2 quotidiennement. On évalue à 10.000.000 d’âmes, les personnes bénéficiant de ses prestations. Fondée en 1969 par la famille Granjouan, Hysacam devient une filiale française Sita, avant sa complète nationalisation après la reprise en 1995, de son capital par des actionnaires camerounais. Avec un chiffre d’affaires annuel moyen de 34 milliards de FCFA, les responsables de l’entreprise sont en réalité dubitatifs sur le respect du calendrier consensuel de versement des montants impartis du fait de l’amère expérience sur les retards de versement passés.

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