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Développement : encore 20 ans d’investissement public massif pour atteindre l’émergence

La théorie économique postule que pour atteindre l’émergence, un pays doit consacrer au moins 25% de son budget à l’investissement public pendant au moins 30 ans. Le Cameroun est à une moyenne de 30,28% entre 2011 et 2020 et entend suivre le modèle des « dragons » puis des « tigres » asiatiques pour rester sur les rails de l’émergence.

«Rester sur les rails de l’émergence ». C’est l’un des objectifs généraux assignés au gouvernement par le président de la République au cours de l’exercice 2021. Pour ce faire, le gouvernement mise sur l’effet d’entrainement de l’investissement public. 29% du budget général de l’Etat y est consacré soit 1 352 milliards de Fcfa sur une enveloppe globale de 4 670 milliards de Fcfa. Selon différentes études empiriques menées en économie du développement, pour avoir une croissance économique forte et durable, notamment à deux chiffres, il faut entretenir des taux d’investissement se situant au moins au niveau du seuil critique de 25% du PIB. Pour ce qui est du Cameroun, c’est depuis 2011 que le pays s’est inscrit dans cette dynamique.

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Alors qu’il ne représentait que 18% de l’enveloppe budgétaire en 2010, le BIP a bondit à 26,33% en 2011, puis 28,28% en 2012 et 29,57% en 2013. La barre des 30% du budget général de l’Etat allouée à l’investissement public est franchie dès 2014, à 30,2%. En 2015, le BIP représente 30,7% du budget puis 36% en 2016 avant de culminer à 36,3% en 2017, son plus haut niveau depuis la crise de 1987. Quoique toujours au-dessus du seuil de 25%, le BIP est néanmoins retombé sous les 30% du budget de l’Etat ces dernières années. Soit 28,6% en 2018 puis 28,4% en 2019 et 2020.

Cette année, Alamine Ousmane Mey espère que le défi d’une exécution optimale et qualitative du budget d’investissement public sera relevé, « afin de garantir la performance globale de l’action gouvernementale en matière de développement économique, social et culturel de la Nation, tel que prôné par Paul Biya dont la Vision 2035 est de faire du Cameroun un pays émergent. » Porté principalement par le secteur des infrastructures, avec une proportion de 64,5%, le BIP 2021 traduit « la volonté constante du gouvernement à booster le développement socio-économique de notre pays, conformément à la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 » (SND 30), souligne-t-on au ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat).

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Conformément à la circulaire du 10 juillet 2020 du président de la République, relative à la préparation du budget de l’État pour l’exercice 2021 et en cohérence avec les options de la SND 30, les priorités du BIP au titre de l’exercice 2021 portent entre autres sur la poursuite des programmes d’investissement spéciaux; la mise en service des grands projets de première génération, notamment la finalisation des infrastructures connexes ; la poursuite de la mise en œuvre du plan global de riposte contre la pandémie de la Covid-19; le renforcement des ressources à affecter aux Collectivités Territoriales Décentralisées; la mise en œuvre du plan de reconstruction des régions affectées par les crises.

Dans sa Vision 2035, le Cameroun s’inspire de l’Indonésie, la Malaisie, le Maroc et la Tunisie. Quatre pays qui « ont connu jusqu’au début des années 80 une évolution similaire à celle du Cameroun. La démarcation actuelle s’est produite durant les 25 dernières années (…). L’ampleur et le rythme d’évolution économique de ces pays peuvent valablement servir de référence au Cameroun pour son décollage», explique le gouvernement. Bien plus, force est de constater que les « dragons » puis des « tigres » asiatiques étaient dans les années 1950-1960 au même niveau de développement que l’Afrique. Mais grâce à un taux d’investissement de l’ordre de 30% l’an de 1960 à 1990, ils ont pu obtenir des taux de croissance annuels se situant autour de 10%.

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