Echanges commerciaux : les importations du Cameroun baissent de 6% en 2020

Ce résultat déficitaire a été enregistré au quatrième trimestre 2020. Une année qui s'est achevée par une contraction substantielle de l'importation des biens et services, contrairement aux produits du textile, de la fabrication des meubles, et de papier dont la courbe d'importation reste ascendante.

Georges Semey 15 avril 2021Dernière mise à jour: 19 avril 2021

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Les importations camerounaises n’ont pas attendu la mise en œuvre de la nouvelle politique d’import-substitution par le gouvernement camerounais dans la loi de finances 2021 pour faire reculer les chiffres sur la dépendance nationale aux produits venus de l’étranger. Les dernières statistiques des comptes nationaux trimestriels pour le compte du 4ème trimestre 2020 rendues publiques par l’Institut National de la Statistique (INS) confirment cette tendance baissière. D’après l’INS, la chute des importations camerounaises au 4ème trimestre 2020 se situe à -6,9%. Ce qui traduit une légère amélioration du déficit de la balance commerciale qui reste déficitaire de 10,4% du PIB au cours de ce trimestre, et une amélioration de l’activité économique, malgré la pandémie sanitaire covid-19.

Selon l’INS, les exportations du Cameroun au quatrième trimestre 2020 ont été quasi nulles. Pour cause, un léger recul des exportations de biens (0,5%) qui annule la hausse de celles des services (1,4%). « Le recul du niveau des exportations globales de biens est imputable à la baisse des exportations du pétrole brut et du gaz naturel (-9,5 %), du bois grume (-14,4%), du bois scié (-30,0%) et des produits de la transformation agricole (-3,8 %).Toutefois, la bonne tenue des exportations des produits de l’agriculture industrielle d’exportation (23,8%) et des autres produits manufacturiers (3,7%) a contribué à atténuer la baisse globale qui aurait été sans doute plus importante », fait savoir le document. Indiquons toutefois que hors pétrole et gaz, les exportations de biens ont progressé de 4,1%.

Du côté des importations, l’on observe une régression globale de 6,9% par rapport à la même période en 2019. Chose qui se justifie par « la chute des importations globales résulte à la fois d’une contraction des importations de biens (4,5%) et des importations de services (15,2%) ». Pour le cas précis des importations des biens, ceci est due à la « baisse remarquable des produits du travail de grains (30,1%), des autres produits manufacturiers (20,3%), des produits agroalimentaires (-1,3%), des produits agricoles (6,1%), et des appareils électriques (6,9%) ». L’institut ressort néanmoins qu’une hausse des importations a été observée sur certains produits notamment : les produits du textile (16,6%), de la fabrication des meubles (12,1%) et de la fabrication de papier (11,7%).

Du côté du pétrole « il convient de relever que les importations du pétrole brut sont demeurées nulles, comme depuis le troisième trimestre 2019, en raison de l’arrêt du raffinage à la SONARA. De ce fait, les importations de biens hors pétrole évoluent de façon similaire aux importations totales des biens (-4,5%) », ajoute le document. Les chiffres dévoilés par l’INS tranchent net avec la perception du secteur privé. Il ressort en effet de l’enquête sur l’impact du Covid-19 effectuée sur 258 entreprises de tailles diverses, et publiée le 23 juillet 2020 à Douala par le Gicam, que 97% des entreprises (75% de petites et moyennes entreprises, 25% de grandes entreprises), sont négativement impactées par la crise pandémique à coronavirus tant dans leur approvisionnement, production, prestation ou paiement des fournisseurs. L’enquête estime les pertes en termes de chiffre d’affaires, fin 2020, à 3150 milliards de FCFA.